L'acteur Jean-Pierre Cassel emporté par un cancer | Le Devoir

L'acteur Jean-Pierre Cassel emporté par un cancer

Paris — Artiste à l'américaine, danseur de claquettes, chanteur de music-hall et comédien, Jean-Pierre Cassel est mort à l'âge de 74 ans des suites d'un cancer. Il s'est éteint dans la nuit d'hier à son domicile parisien, a précisé son agent, Isabelle Gaudin.

Formé au cours Simon, grand amateur de comédies musicales et admirateur de Fred Astaire, Jean-Pierre Cassel a promené son élégance et son charme au théâtre et au cinéma depuis le début des années 50 avant d'accéder à la notoriété avec les comédies des années 60 et 70 comme Les Jeux de l'amour (1960), Le Farceur (1961) de Philippe de Broca ou L'Ours et la Poupée (1970) de Michel Deville, avec Brigitte Bardot.

Né à Paris d'un père médecin et d'une mère chanteuse d'opéra, il a débuté au cinéma avec La Route du bonheur tout en participant à des comédies musicales, notamment à Londres. Figure de Saint-Germain-des-Prés, il y a rencontré son modèle, Gene Kelly, l'artiste américain qui l'avait fait participer à son film The Happy Road en 1957.

Père des acteurs Vincent et Cécile Cassel, Jean-Pierre Cassel a tourné avec les grands noms du cinéma français comme René Clément (Paris brûle-t-il? en 1966), Jean Renoir (Le Caporal épinglé en 1961), Claude Chabrol (Les Sept Péchés capitaux en 1962) ou Jean-Pierre Melville (L'Armée des ombres en 1969).

C'était le séducteur astairien [...]: quand il marchait dans la rue à Saint-Germain, on pensait tout de suite que l'orchestre allait attaquer», a raconté Jean Rochefort sur France Info. «Je suis très secoué, c'était un compagnon charmant qui jouait à être léger [...]. C'était la politesse de la légèreté.» L'acteur Jean-Pierre Marielle a rappelé sur France 2 qu'il a tourné «des films qui ont marqué une époque», surtout ceux de Philippe de Broca, dans lesquels «il courait tout le temps» comme «une sorte d'éternel danseur».

Symbole du séducteur à la française, il a tourné avec des réalisateurs étrangers comme Luis Buñuel dans Le Charme discret de la bourgeoisie (1972) ou encore Sidney Lumet pour Le Crime de l'Orient Express (1974).

Dans les années 80, il a délaissé le cinéma pour retrouver les planches avec La Fille sur la banquette arrière ou Le Dindon et des comédies musicales comme Chorus Line ou La Valise en carton. Il a rendu hommage à son idole Fred Astaire en 1994 dans un spectacle intitulé Jean-Pierre Cassel chante et danse Fred Astaire.

Parallèlement, il a tourné pour le petit écran en France, en Grande-Bretagne et en Italie tout en reprenant les tournages, en particulier avec de jeunes cinéastes comme Matthieu Kassovitz (Métisse en 1993 et Les Rivières pourpres en 2000), Gilles Lellouche (Narco en 2004 avec Guillaume Canet).

Il interprétait en 2006 le rôle du père d'Olivier Gourmet dans le film québécois Congorama de Philippe Falardeau. Il y jouait un écrivain cloué à son fauteuil roulant et incapable de parler. En décembre dernier, il dansait encore avec le spectacle Jean-Pierre Cassel chante et danse Serge Gainsbourg.

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