Jusqu’alors inconnu au Grand-Duché, le logo bleu et orange du groupe Leclerc s’affichera bientôt en façade de… 27 supérettes, supermarchés et hypermarchés du pays. Un bouleversement du paysage commercial qui devrait, visuellement, se concrétiser d’ici l’été au-dessus des Cora du pays, a annoncé dernièrement Michel-Edouard Leclerc de passage sur ses nouvelles terres de conquête.

Car c’est un joli coup que vient de réaliser la coopérative fondée en 1949. Une signature et voilà le groupe Louis Delhaize cédant à son concurrent français ses deux Cora (Foetz et City Concorde) mais aussi 12 Match et 13 Smatch. Soit 1.200 salariés concernés et auquel l’emblématique nouveau patron a tout de suite fait savoir qu’il n’entendait pas réduire les effectifs. Montant de la transaction ? Motus, secret des affaires oblige…

Dans la réalité, c’est plutôt ScapEst (qui gère déjà les enseignes E.Leclerc dans le Grand Est) qui a pris la main sur ces magasins. Et si son directeur, Serge Febvre, ne manque pas d’ambition, pas question de tout révolutionner d’un claquement doigt.

Humilité, sérénité

Ainsi, les nouveaux propriétaires entendent se laisser le temps. Le temps d’étudier les habitudes de la clientèle, frontalière et nationale. Le temps de recevoir les informations des équipes dirigeantes en place et qui le resteront. Le temps de changer les approvisionnements d’un groupe fournisseur à l’autre.

D’ailleurs si dès cet été Cora deviendra Leclerc aux yeux des usagers, pour les Match et Smatch la mue pourrait s’avérer plus lente. On parle de 3 à 5 ans. Mais c’est avec une sérénité affichée que Michel-Edouard Leclerc a découvert : « Il n’y a pas de stress, car on ne doit pas redresser des magasins !»

Reste qu’il va falloir se faire un nom désormais, imposer ses marques distributeurs, adapter son système de caisse, et fidéliser voire développer une clientèle à qui la concurrence ne manquera pas de tendre les bras. Aldi, Alima, Auchan, Cactus, Colruyt, Lidl, Pall Center, Monoprix et autres Grand Frais n’ayant pas l’intention de rester les bras croisés.

Des concurrents que l’acheteur breton va apprendre à connaître avant de “combattre”. « Il faut que l’on apprenne ; nous restons humbles», concluait le Big boss au terme de son passage au Luxembourg. Mais gare à cette humilité : derrière se cache un groupe fort de 681 magasins en France, des implantations internationales par centaine (Espagne, Portugal, Pologne… ) et avec un chiffre d’affaires pour 2022 proche des 67 milliards d’euros.

Pour mémoire, le 1er Cora à avoir ouvert ses portes était celui de Foetz. Une opération menée en 2002. Puis est venu celui de Bertrange, au City Concorde, en 2009.

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