Douze histoires étonnantes sur le Titanic, 110 ans après son naufrage
L’histoire tragique du Titanic continue de voguer d’une décennie à l’autre sans sombrer dans l’oubli. Voilà 110 ans qu’elle fascine autant qu’elle émeut le grand public. Qui, en 2022, ne connaît pas – au moins dans les grandes lignes – la courte épopée de ce géant des mers, qui fit naufrage lors de sa traversée inaugurale, dans la nuit du 14 au 15 avril 1912, entraînant la mort d’environ 1 500 personnes ? Qui n’a jamais vu le célèbre film de James Cameron, qui détient toujours, vingt-cinq ans après sa sortie, le record du nombre de spectateurs dans les cinémas en France (près de 22 millions d’entrées) ?
Pourtant, au-delà de la grande histoire que chacun connaît, ce paquebot mythique recèle des anecdotes surprenantes, pour la plupart inconnues du grand public. Nous vous proposons d’embarquer à la découverte de ces petites histoires, glanées notamment dans deux ouvrages de référence : Le Titanic, vérités et légendes, de Gérard Piouffre (éditions Perrin), et Les rescapés du Titanic, de Bernard Géniès et France Huser (éditions Fayard).
Pour compléter ce voyage dans le temps, nous vous invitons à découvrir ci-dessous le premier épisode de notre podcast intitulé Titanic, 110 ans, quand l’histoire ressurgit des abysses (deux autres épisodes à suivre mercredi 13 et samedi 16 avril).
1. Ces livres qui avaient « prédit » le naufrage
On ne compte plus les témoignages de rescapés du Titanic qui, après coup, ont déclaré avoir eu des prémonitions avant le drame. Difficile de vérifier leur bonne foi. Mais certains écrits authentiques, antérieurs à 1912, sont réellement troublants. Comme cette histoire, qui n’est pas celle du Titanic, mais qui y ressemble beaucoup. C’est un livre intitulé Futillity et écrit par l’Américain Morgan Robertson en 1898, soit quatorze ans avant le naufrage. Il y parle d’un paquebot imaginaire nommé… Titan. C’est aussi le plus grand et le plus luxueux du monde, et on le dit « insubmersible ». Lors d’une traversée de l’Atlantique, il percute un iceberg. Ses compartiments étanches se remplissent d’eau, ses canots de sauvetage sont en nombre insuffisant. Et 1 500 passagers périssent ! Mais ce livre ne marque pas vraiment les esprits et le rapprochement avec le Titanic ne sera fait que bien plus tard…
William Stead, un éminent journaliste anglais, écrit également dès 1886 et 1890 deux nouvelles qui mettent en scène des paquebots faisant naufrage dans l’Atlantique. L’un des deux a lui aussi été victime d’une collision avec un iceberg. À chaque fois, les victimes sont nombreuses. « C’est exactement ce qui se produira si les paquebots sont lancés avec trop peu de canots », conclut l’auteur. Vous avez dit troublant ? Attendez la fin. En avril 1912, William Stead embarque sur le Titanic, le vrai. Et il périt dans le naufrage.
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2. Le mystère de l’ouvrier enfermé dans la coque
Comme tous les bateaux de la compagnie White Star Line à l’époque, le Titanic est construit par les chantiers navals irlandais Harland & Wolff, à Belfast en Irlande. Avec son sister-ship Olympic, qui grandit en parallèle dans une autre cale géante, il mobilise jusqu’à 14 000 ouvriers. Un chantier pharaonique, qui comprend inévitablement son lot d’accidents mortels. Officiellement, huit ouvriers décèdent pendant les trois ans de la construction du Titanic : quatre tombent d’un échafaudage, un cinquième a une jambe écrasée lors du lancement, et trois autres meurent dans des circonstances inconnues.
Pour autant, ces drames font partie du quotidien des grands chantiers navals, et statistiquement, Harland & Wolff est considéré comme relativement sûr. Mais il n’est pas question de perdre de temps, les délais sont serrés. Au point qu’une rumeur court sur le chantier : les plaques de la coque ont été posées si vite qu’un ouvrier aurait été enfermé par mégarde dans le double fond. Un de ses camarades l’aurait entendu frapper le métal et aurait averti le contremaître, mais ce dernier aurait refusé de déranger l’ingénieur de permanence. Et l’ouvrier serait mort de faim.
Cette rumeur n’a jamais pu être vérifiée. Mais elle n’est pas totalement irréaliste. En 1890, lors de la destruction du Great Eastern, le tout premier paquebot géant, on découvre dans le double fond les squelettes d’un riveur et d’un apprenti. Ils avaient disparu lors de la construction, trente-six ans plus tôt.
3. Un incendie couvait dans les soutes avant le départ
Le 2 avril, alors que le Titanic quitte Belfast pour rejoindre Southampton en Angleterre, un incendie de charbon est découvert dans la soute n° 6. Rien d’exceptionnel à l’époque : il arrive que les pyrites contenues dans les houilles grasses s’enflamment spontanément au contact de l’air libre. C’est ce qui a pu se produire ici.
Les soutiers appliquent les consignes réglementaires pour éteindre ce type de feu : vider la soute par le haut ou par le bas, envoyer le combustible évacué dans les chaudières et refroidir les parois avec de l’eau. Mais en raison de l’escale à Southampton, le charbon évacué ne peut être brûlé pendant plusieurs jours. Le feu continue donc à couver. L’évacuation de la soute reprend après le départ. L’incendie ne sera totalement éteint que le 13 avril, la veille du naufrage.
Selon une théorie, ce feu a pu endommager les tôles de la coque et même une cloison étanche, ce qui expliquerait le fait que l’eau ait envahi si vite le navire. Il est certain que, si le capitaine Edward Smith avait prévenu les officiers du port de ce problème à Southampton, le départ aurait sans doute été différé. Mais le Titanic ne pouvait plus repousser sa traversée inaugurale…
4. L’accident manqué qui aurait pu changer le cours de l’histoire
Au moment de la mise en service du Titanic, en avril 1912, on n’a jamais construit de navire aussi gros : plus de 52 300 tonnes, 269 m de long, 28 m de large… Le personnel de bord n’est pas habitué à manœuvrer de tels monstres.
L’Olympic, son grand frère (qui pèse pourtant 300 tonnes de moins), en a fait les frais six mois plus tôt, alors que le capitaine Edward Smith était déjà à la barre : le 20 septembre, en quittant le port de Southampton, il « aspire » un croiseur, qui vient le heurter et creuse deux brèches dans sa coque. L’accident obligera le paquebot à retourner aux chantiers navals de Belfast pendant deux mois pour des réparations. Ce qui repoussera de trois semaines le départ du Titanic.
Lorsque le géant des mers quitte enfin Southampton le 10 avril 1912, le même phénomène se produit. Le Titanic déplace une telle masse d’eau que le paquebot New York, à couple avec un autre navire, rompt ses amarres et se rapproche dangereusement de lui. Les deux coques se frôlent à un mètre près. L’accident est évité de justesse grâce à l’intervention d’un remorqueur. Le temps pour le New York d’être remis à quai, le Titanic reprend sa route avec une heure de retard.
Si les deux navires s’étaient percutés, le voyage inaugural aurait sans doute été annulé. Certains vont même jusqu’à dire que sans ce retard, qui a décalé d’une heure la suite du voyage, le Titanic ne se serait pas trouvé précisément sur la trajectoire de l’iceberg quatre jours plus tard, au même instant. Mais avec des « si »…
5. Ces passagers qui ont quitté le paquebot trois jours avant le naufrage
Quand le Titanic quitte le Vieux Continent pour mettre le cap sur New York, il transporte officiellement 2 207 personnes (1 309 passagers et 898 membres d’équipage). On note au passage qu’il est loin d’être plein pour cette traversée inaugurale, puisqu’il a une capacité maximale de 3 547 personnes.
Mais d’autres passagers ne figurent pas dans cette liste, pour la bonne et simple raison qu’ils ont débarqué avant la grande traversée. Pour ceux-là, le Titanic a joué le rôle d’un simple ferry. En 1912, pas de liaisons aériennes et encore moins d’Eurotunnel, alors tous les navires qui traversent la Manche sont bons à prendre. Ainsi, 24 passagers partis de Southampton le 10 avril descendent sept heures plus tard lors de l’escale à Cherbourg en Normandie. Et sept autres descendent le lendemain midi lors de la dernière escale à Queenstown (devenu Cobh), en Irlande. Ce sont donc les seules personnes qui ont voyagé à bord du Titanic et qui ont échappé aux événements dramatiques qui allaient suivre…
6. Le Titanic ne pouvait pas battre de record de vitesse
Ceux qui ont vu le film Titanic de James Cameron au moins une fois ont en tête la fameuse scène où Bruce Ismay, président de la White Star Line, suggère au capitaine Smith de pousser les machines pour arriver à New York la veille du jour prévu. L’authenticité de cette scène, basée sur le témoignage d’une seule passagère, peut être discutée. Car de toute évidence, le Titanic n’était pas taillé pour battre des records de vitesse. Ses concepteurs – et celui qui a donné l’ordre, Bruce Ismay – ont cherché à en faire le bateau le plus grand et le plus luxueux du monde, mais pas le plus rapide.
Les navires dotés de machines plus puissantes présentent en effet trois inconvénients : des vibrations inconfortables pour les passagers, un roulis plus prononcé dû à leur ligne plus effilée, et une consommation excessive de charbon. La White Star Line a préféré laisser cela à la Cunard, sa grande rivale. L’autre compagnie britannique possède alors le Mauretania, le paquebot le plus rapide du monde, capable de dépasser les 26 nœuds (48 km/h). Il a décroché le fameux Ruban Bleu en 1909 après avoir effectué la traversée de l’Atlantique en 4 jours et 10 heures.
Le Titanic, lui, est limité à 24 nœuds (44,4 km/h) et mise sur une traversée en cinq jours et demi. Son arrivée est prévue le mercredi 17 avril à 5 h du matin, avec réception, discours et conférence de presse. Il n’y a donc aucune raison de bousculer ce protocole…
7. Des messages privés ont embouteillé les échanges radios
La télégraphie sans fil (TSF) est une des grandes innovations du début du XXe siècle. Des postes émetteurs-récepteurs se multiplient à terre, mais aussi à bord des navires. Ils révolutionnent la sécurité en mer : désormais, même au beau milieu de l’océan, on n’est plus seul.
À bord du Titanic, deux opérateurs se relayent jour et nuit pour émettre et recevoir les messages en morse. Ils ne font pas partie du personnel de la White Star Line : ils sont employés par la société privée Marconi, du nom du fondeur des postes de TSF. Ils sont chargés de relayer en priorité les messages concernant la navigation, mais ils ont aussi les télégrammes des passagers (appelés « macronigrammes »). C’est d’ailleurs ce service payant qui les fait vivre. Et les passagers du Titanic en raffolent. Ils échangent des messages avec leurs proches à terre, communiquent avec leurs associés, donnent des ordres d’achat et de vente d’actions…
Le samedi 13 avril au soir, 24 heures avant la collision avec l’iceberg, le poste TSF tombe en panne. Les opérateurs passent la nuit à le réparer. Lorsqu’il fonctionne à nouveau, les messages privés se sont accumulés. Toute la journée, les deux télégraphistes ne chôment pas pour rattraper leur retard. Et ce, alors que les messages signalant des bancs de glace à proximité commencent à affluer.
À 21 h 40, un cargo alerte de la présence d’un iceberg avec une position très précise, sur la trajectoire exacte du Titanic. Mais à cet instant, l’un des opérateurs se repose et son collègue est débordé. Le message ne sera jamais transmis à la passerelle. Deux heures plus tard, c’est la collision…
8. Une autre manœuvre face à l’iceberg aurait sauvé le Titanic
Il est 23 h 40, ce dimanche 14 avril, lorsque trois coups de cloche transpercent la nuit. Depuis le nid-de-pie accroché au mât avant, les deux vigies viennent d’apercevoir un iceberg à environ 500 mètres, droit devant. Ils préviennent la passerelle par téléphone.
Le premier lieutenant William Murdoch donne alors l’ordre au timonier de mettre la barre à bâbord toute (gauche) et au personnel machine de stopper. Mais l’énorme masse du Titanic met de longues secondes avant de virer. Pas assez pour éviter l’iceberg, qui racle la coque sur tribord, créant six brèches sous la ligne de flottaison. Six compartiments étanches sont touchés. Le Titanic, réputé « insubmersible », ne peut en réalité rester à flot qu’avec quatre compartiments.
Dès les jours qui suivent le naufrage, une polémique émerge dans les commissions d’enquête et les médias : si le Titanic avait heurté l’iceberg de plein fouet, serait-il resté à flot ? D’après les experts, c’est plus que probable. Certes, la violence du choc aurait probablement fait des victimes et l’étrave aurait été fortement endommagée, mais un seul compartiment aurait été touché et le paquebot aurait pu rentrer à bon port.
Pour autant, le lieutenant Murdoch n’a fait qu’appliquer les consignes de navigation en vigueur, sans parler d’un réflexe élémentaire. Il aurait fallu une sacrée dose de sang-froid pour jeter le navire sur un tel obstacle volontairement…
9. Ce mystérieux navire qui a disparu dans la nuit
C’est le quatrième officier Joseph Boxhall qui, le premier, fait cette révélation devant la commission d’enquête à New York, une semaine après le naufrage : « Juste au moment où le navire a coulé, j’ai tiré des fusées de détresse et je me suis efforcé d’adresser des signaux à un bateau qui se trouvait juste devant nous. J’avais l’impression qu’il se dirigeait vers nous », déclare-t-il. Au total, la commission entendra seize témoins – « officiers, matelots expérimentés et passagers au jugement solides » – qui ont aperçu les feux d’un navire à l’horizon. Il paraissait même si proche que certains canots de sauvetage ont tenté de l’atteindre. Mais il a fini par disparaître dans la nuit.
Quel était donc ce mystérieux navire ? À l’époque, tous les yeux se tournent vers le Californian. Ce cargo mixte était le navire le plus proche du Titanic cette nuit-là. Mais il n’est pas venu lui porter secours.
Son opérateur radio a éteint sa radio à 23 h 30 et n’a pas capté les messages de détresse. Certains marins du Californian affirment avoir aperçu des fusées de détresse et avoir prévenu le commandant. Mais celui-ci soutient que ce n’était pas le Titanic, que son bateau était trop loin. La commission d’enquête en doute. Elle conclut qu’il a failli à son devoir.
Il faudra attendre que l’épave soit retrouvée, en 1985, pour que la vérité éclate : 35 km séparaient le Californian du Titanic. C’est trop pour que les fusées de détresse aient été aperçues depuis le cargo. Le mystérieux navire était un autre. Peut-être s’agissait-il d’un navire de pêche.
En 1999, un historien américain a révélé que le Samson, une goélette norvégienne, se trouvait dans le secteur dans la nuit du 14 au 15 avril. Un de ses officiers avait témoigné dès 1912 avoir vu les lumières d’un grand navire disparaître à l’horizon cette nuit-là. Mais ce bateau n’était pas équipé de radio…
10. Une famille de onze personnes décimée
Dès le début de l’évacuation du Titanic, les canots de sauvetage partent à moitié remplis. Des passagers de première classe qui préfèrent rester au chaud, une confiance absolue en ce paquebot « insubmersible », l’espoir d’un sauvetage par un navire qui répondrait in extremis aux SOS, des membres d’équipage pas (ou peu) entraînés aux procédures d’évacuation… Sans tout cela, le bilan aurait été bien moins lourd.
Les 20 canots de sauvetages, même s’ils étaient clairement en nombre insuffisant, auraient pu sauver près de 500 personnes supplémentaires. Sur les 2 207 passagers et membres d’équipage, 1 495 meurent cette nuit-là, dans les eaux glacées de l’Atlantique Nord.
Les passagers de troisième classe sont particulièrement touchés : seuls 25 % d’entre eux survivent, contre 62 % en première classe. Parmi les victimes, on compte des familles entières. La plus éprouvée est britannique. Le père, John Sage, était parti aux États-Unis pour chercher du travail avec son fils aîné. Ayant l’intention d’acheter une ferme en Floride, il revient en Angleterre et convainc sa femme Annie de partir. Le couple embarque sur le Titanic avec ses neuf enfants. Aucun d’entre eux n’atteindra New York. Seul le corps d’Anthony, 12 ans, sera retrouvé.
11. Deux enfants français inconnus parmi les rescapés
La presse les surnomme « les enfants de l’abîme ». Le 18 avril 1912, parmi les 712 rescapés du Titanic qui arrivent enfin à New York à bord du Carpathia, se trouvent deux garçons de 2 et 4 ans. Ils disent s’appeler Momo et Lolo. Peu avant le naufrage, leur père a réussi à les faire monter dans l’un des derniers canots de sauvetage, mais lui-même n’a pu embarquer. Ils sont confiés à Margaret Hays, passagère de première classe. Elle les accueille à son domicile new-yorkais, tandis que les journaux s’emparent de l’histoire de ces enfants inconnus. Margaret Hays reçoit plus de trente propositions d’adoption.
L’histoire traverse l’Atlantique. Le 20 avril, Le Figaro publie la photo des deux « orphelins ». Marcelle Navratil, une Niçoise, reconnaît avec stupeur ses enfants. Elle n’a pas de nouvelles d’eux depuis que leur père, dont elle est divorcée, les a kidnappés le 7 avril. Comme tout le monde, elle ignorait que lui et leurs enfants étaient à bord du Titanic : Michel Navratil a embarqué sous le nom d’Hoffmann avec un passeport emprunté à un ami.
Marcelle Navratil contacte le consul américain à Nice. Elle doit répondre à de nombreuses questions pour prouver que Michel, dit Lolo, et Edmond, dit Momo, sont bien ses enfants. La White Star Line lui offre un billet aller-retour et, le 16 mai, elle retrouve enfin ses deux garçons à New York. Le corps de leur père sera retrouvé en mer cinq jours après le drame.
12. Le petit frère du Titanic a connu le même sort
Le Titanic était le deuxième d’une série de trois navires construits par la White Star Line. Si le premier, l’Olympic, a connu une brillante carrière (il naviguera jusqu’en 1935), celle de ses sister-ships a été bien plus éphémère. Le troisième doit s’appeler Gigantic. Encore en construction à Belfast, il subit de nombreux ajustements après le naufrage : il est d’abord rebaptisé Britannic – un nom moins orgueilleux – une double coque est ajoutée, les compartiments étanches sont rehaussés et des canots de sauvetage ajoutés, avec des bossoirs bien plus imposants.
Entre-temps, la Première Guerre mondiale a éclaté. Mis en service en décembre 1915, le Britannic est immédiatement réquisitionné par la Royal Navy et transformé en navire-hôpital : plus de 3 300 lits y sont installés, les salons de la première classe sont transformés en salles d’opération, et la coque est repeinte en blanc avec des croix rouges sur chaque flanc. Le paquebot est affecté au transport des soldats blessés entre la mer Égée et le Royaume-Uni , pour rapatrier les soldats britanniques qui subissent alors un sanglant revers dans la bataille des Dardanelles face à l’Empire ottoman (l’actuelle Turquie).
Lors de sa sixième traversée, le 21 novembre 1916 au matin, le Britannic est victime d’une violente explosion au large de la Grèce. Il a probablement heurté une mine posée par un sous-marin allemand (même si cette version n’a jamais pu être formellement confirmée).
Comme lors du naufrage du Titanic, les compartiments se remplissent rapidement, le navire prend de la gîte et les canots de sauvetages sont mis à l’eau. Le navire sombre en un peu moins d’une heure. Le bilan est heureusement bien moins lourd puisque, sur les 1 125 personnes à bord, on dénombre 30 morts et 45 blessés. L’épave sera retrouvée par Jacques-Yves Cousteau en 1975.
Pour en savoir plus : la Cité de la mer, à Cherbourg (Manche), propose un vaste espace muséographique consacré au Titanic. Renseignements pratiques sur le site de la Cité de la mer.