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Mardi 14 mai. Il est environ 19 h 30 quand les premières notes se font entendre. Quelques cordes grattées que les aficionados avaient déjà reconnues. Et au milieu de la salle, Zaho de Sagazan se tient droite, le buste à peine relevé et l'allure fière, avec toujours le visage poupon. Tournée vers la scène, elle observe la flopée de cinéastes et d'acteurs qui l'entourent. À quoi pense-t-elle ?
Sans doute pas à la sensation si solaire qu'elle créera en quatre minutes. En réinterprétant Modern Love de David Bowie, Zaho de Sagazan électrise tout un public au milieu de la froideur de Cannes. À commencer par Greta Gerwig, présidente du jury, dont les larmes ont ému toute l'assemblée.
Avant Barbie, il y avait Frances Ha
Sa danse sur scène – climax de la performance – est un véritable clin d'œil au chef-d'œuvre qui marquera la carrière de Greta Gerwig. Car avant le blockbuster Barbie (2023), il y avait surtout Frances Ha (2013), coécrit avec Noah Baumbach, son compagnon, et réalisé par ce dernier. Dans ce long-métrage, Greta Gerwig y joue une danseuse attachante, sorte de rêveuse un peu paumée, qui se raccroche à ses désirs d'enfant pour survivre au terrible Manhattan.
Cette quête de sens, comme un refus de se conformer au triptyque « métro-boulot-dodo », interroge les spectateurs : faut-il vivre de sa passion – aussi irréalisable soit-elle –, quitte à sacrifier tout le reste ? Ce dilemme se cristallise dans la scène mythique de Frances Ha, lorsque l'héroïne parcourt New York et tranche avec la monotonie de la capitale. Une traversée de la ville aussi lyrique que ses habitants sont blasés.
Tout en noir et blanc, l'œuvre emprunte beaucoup aux codes de la Nouvelle Vague et porte en elle la mélancolie d'un Annie Hall (1977) de Woody Allen. Ici et là sont disséminées des références à de grandes figures, comme Arnaud Desplechin ou Denis Lavant. Pas étonnant que cette cinéaste – et grande cinéphile – soit la présidente de cette 77e édition du Festival de Cannes.
Frances Ha représente un tournant dans la carrière de Greta Gerwig et lui vaudra plusieurs nominations, dont une pour meilleure actrice dans une comédie aux Golden Globes. Déjà décelé dans Greenberg (2010) de Noah Baumbach – dans lequel elle volera la vedette à Ben Stiller –, son talent se confirmera plus tard en tant que réalisatrice avec Lady Bird (2017), récit d'apprentissage d'une jeune femme dans sa dernière année de lycée.
Puis, le succès planétaire de Barbie (2023) fera connaître son nom au grand public. Et tranchera aussi avec son début de carrière, constitué de films bouts-de-ficelles « mumblecore », mouvement très confidentiel du ciné indépendant américain des années 2000. À ce moment-là, comme son héroïne Frances, Greta Gerwig y avait peut-être cru, elle aussi ?
Frances Ha est disponible gratuitement sur la plateforme france.tv
Annavreiz : ça n’est ni exacte ni une representation conforme. Faites un effort d’empathie pour comprendre car vous ne faites que perpétuer ce vieux système.
Ouah quel lyrisme quel enthousiasme " ben "... De fait, pas d'éblouissement ni souvenir impérissable de cette cérémonie et de son long monologue anti- patriarcale téléphoné et prévisible, en définitif d'année en année tout ça me semble surfait et quelque peu dérisoire ces nanas larmoyantes et nombrilistes ont oublié qu'ailleurs certaines meurent massacrées ou luttent juste pour exister, combat, dont elles sont absentes idéologie et indignation à géométrie variable pas les bonnes victimes sans doute... La magie le rêve a tellement déserté le cinéma leur entre-soi sans doute... En a découragé beaucoup dont je suis