Explosion d’une bonbonne d’oxygène au Cardiac Centre : «L’incident s’est passé en quelques secondes»

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Explosion d’une bonbonne d’oxygène au Cardiac Centre

«L’incident s’est passé en quelques secondes»

10 mai 2024, 12:00

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«L’incident s’est passé en quelques secondes»

Un grave incident s’est produit au Cardiac Centre de l’hôpital SSRN, à Pamplemousses, en début d’après-midi, mercredi. Une bonbonne d’oxygène a explosé, causant des brûlures graves sur l’infirmier Chandranand Napavol, 48 ans, alors qu’une infirmière de 43 ans a subi des brûlures à moindre degré. Que s’est-il réellement passé ? À savoir qu’un incident quasi similaire s’était produit en 2021 à l’hôpital Dr A. G Jeetoo.

Chandranand Napavol, un habitant de Quartier-Militaire, et sa collègue, domiciliée à Rivière-du-Rempart, étaient en salle des soins intensifs, expliquent quelques-uns de leurs collègues lorsque l’incident s’est produit. Selon leurs témoignages, l’infirmier préparait un patient qui venait d’être opéré pour l’admettre aux soins intensifs, justement, et c’est en manipulant la bonbonne d’oxygène qu’il y a eu un problème en «une fraction de seconde».

«Il a commencé à y avoir une fumée. Il y a eu comme un contact, enn ti kouran. Pann éna difé selma, zis enn gro lafimé. Cela s’est passé en quelques secondes», confie-t-on. D’ajouter que comme c’était Chandranand Napavol qui avait la bonbonne entre les mains, il a été le plus touché. Selon ses collègues toujours, toute la fumée était sur lui et il a notamment subi «de graves brûlures au visage et au torse» alors que l’infirmière a été brûlée aux pieds et aux mains. Cependant aucun patient n’a été blessé lors de l’explosion.

Après l’incident, les deux victimes ont été transportées à la Burn’s Unit de l’hôpital Victoria à Candos. Selon nos informations, Chandranand Napavol a été admis aux soins intensifs alors que l’infirmière a été admise en salle et devrait fort probablement obtenir sa décharge dans les jours qui suivent. Selon les collègues de Chandranand Napavol, ce dernier qui a 26 ans de service dans la santé et un peu plus d’une vingtaine d’années au Cardiac Centre, est apprécié de tous. «Il fait un travail remarquable et est très dévoué. Il avait beaucoup d’expérience. Mais malheureusement, il y a eu un incident. On espère qu’il ira mieux mais si cela risque de prendre un peu de temps avant qu’il ne s’en remette…»

À noter que ce n’est pas la première fois qu’un tel incident se produit dans nos hôpitaux : en janvier 2021, un autre infirmier avait aussi été brûlé avec une bonbonne d’oxygène, à l’hôpital Dr A.G Jeetoo. Selon ses collègues, ce jour-là, soit le 26 janvier 2021, V.H, un infirmier affecté au département des X-rays a été gravement brûlé aux mains et aux genoux en manipulant une bonbonne d’oxygène. «Il y avait une trentaine de patients qui attendaient pour leur x-rays et parmi eux, un patient nécessitait de l’oxygène. Pour cela, la victime avait eu la directive du ward manager de faire le nécessaire. Il est parti dans la salle d’à côté pour vérifier que tout est aux normes avec la bonbonne d’oxygène mais lorsqu’il a noté qu’il avait quelque chose qui clochait, il était déjà trop tard. La bonbonne d’oxygène a explosé et il a été brûlé. Heureusement que ce jour-là, le drame s’est joué dans une pièce isolée, sinon, il y aurait eu des dizaines de patients blessés», explique un collègue de V.H, présent ce jour-là.

Trois ans plus tard, l’infirmier porte toujours des cicatrices de l’incident mais a repris le travail. Selon ses proches collègues au travail, il a désormais une phobie et ne peut plus s’approcher de ces bonbonnes mais «il est un bosseur et fait son travail avec le même dévouement qu’avant l’incident». En ce qu’il s’agit de l’enquête qui était en cours par le ministère dans son cas, l’affaire a été bouclée depuis, apprend-on, mais rien n’a filtré au sujet des retombées de cette enquête, déplore-t-on.

«V.H. n’a même pas eu une compensation» en ce sens alors qu’il a été blessé au travail. Qui plus est, il avait à l’époque écrit au fabricant de la bonbonne qui avait indiqué que le régulateur de celle-ci ne venait pas d’elle et qu’il avait été manipulé ou remplacé à l’hôpital. «Il y a donc eu clairement négligence de la part des autorités, alors que dans le cas de l’incident au Cardiac Centre, le ministère a affirmé hier avoir démarré une enquête pour connaître les circonstances de cet incident.»

Du côté des infirmiers interrogés, cependant, on fait ressortir que leur rôle est de simplement fournir de l’oxygène aux patients dans les centres de santé. «Et non pas de manipuler les régulateurs ou autre. Nous n’avons pas de formation en ce sens. Dans certains hôpitaux, ce sont même des attendants qui le font. Il faut se pencher sur cet aspect pour qu’il n’y ait pas d’incidents similaires dans le futur», indiquent-ils.


L’époux de l’infirmière blessée : «J’espère que les conditions de travail vont s’améliorer»

L’infirmière de 43 ans blessée lors de l’explosion à l’hôpital SSRN est dans un état stable. C’est ce que son époux a affirmé. Cependant, elle a dû subir une chirurgie au pied car elle a été blessée par un bout de métal. «Mon épouse et ses collègues se sont données corps et âme pendant le Covid. J’espère vraiment que les conditions de travail vont s’améliorer et que les ‘health and safety procedures’ seront respectés» soutient-il. L’infirmière a travaillé pendant neuf ans à Wellkin. Cela fait quatre ans qu’elle est au Cardiac Unit de l’hôpital SSRN.