PALM BEACH - L’avenir de Gary Bettman à la tête de la LNH est-il menacé?

 

Au contraire, les 32 gouverneurs ont-ils l’intention de prolonger le contrat du commissaire à qui ils ont confié leur ligue il y aura bientôt 30 ans?

 

Ces questions ont soulevé un brin de controverse vendredi lorsque Bettman a mis un terme à la réunion de deux jours qu’il présidait en Floride.

 

Jeudi matin, lors de la réunion du comité exécutif, comité qui est dirigé par Jeremy Jacobs (Bruins de Boston) et dont Geoff Molson est l’un des neuf autres membres, Gary Bettman a passé de longues séquences à l’extérieur de la salle de réunion.

 

Cette exclusion laissait clairement entendre que les discussions du comité restreint le concernaient. Ou qu’elles touchaient un aspect qui obligeait le commissaire à s’éloigner du débat.

Questionné par le collègue Pierre LeBrun sur cette exclusion de Gary Bettman, Jeremy Jacobs a répondu qu’il fallait poser cette question au commissaire lui-même. Ce que notre collègue de TSN a fait vendredi après-midi lors du point de presse marquant la fin de la réunion.

 

Visiblement agacé, Gary Bettman a répondu sèchement que cette exclusion n’avait rien à voir avec son avenir. « Je n’ai aucune intention de quitter et vous devrez m’endurer encore longtemps », que Bettman a poursuivi.

 

Il est important de rappeler ici que Gary Bettman est l’employé des 32 propriétaires de la Ligue. S’ils décident d’apporter des changements, ils peuvent le faire par le biais d’un vote majoritaire.

 

Bettman pourrait-il être en danger?

 

Je ne crois pas, non.

 

Les expansions qui ont permis aux propriétaires de se partager 1,15 milliard $ en droits d’entrée qu’ont versé les Golden Knights de Las Vegas et le Kraken de Seattle, la vente pour 900 millions $ des Penguins qui confirme la fluctuation à la hausse de la très grande majorité des franchises autour de la LNH sont autant de facteurs qui auréolent le travail de Bettman à la tête de la Ligue.

 

Rappelons qu’en 1993 quand il a été embauché, la LNH encaissait des revenus de 437 millions $. Les projections pour la saison en cours révèlent que les revenus devraient atteindre 5,2 milliards $.

 

L’affaire Kyle Beach a certainement terni l’image de la Ligue et celle du commissaire. Considérant la nature des propos qu’a tenus Mark Chipman – le gouverneur des Jets de Winnipeg est aussi membre du comité exécutif – lors du dévoilement de cette affaire, considérant qu’il s’est dit personnellement indigné par le fait que la Ligue n’avait pas été en mesure de protéger le jeune joueur des Blackhawks à l’époque des agressions sexuelles dont il a été victimes, est-il possible que les gouverneurs aient voulu échanger sur les contrecoups de cette affaire en l’absence de Bettman ?

 

C’est possible.

 

Mais il est important ici de souligner l’ensemble des actions prises par la LNH depuis la mise au jour de cette sordide histoire. S’il est impossible de corriger les erreurs du passé, il est non seulement possible, mais nécessaire de prendre des moyens pour éviter qu’elles ne se répètent dans le futur. Et c’est exactement ce que Bettman et la Ligue font.

 

Dans l’éventualité où le futur de Gary Bettman pourrait être menacé, son adjoint Bill Daly s’impose comme successeur.

 

À bientôt 70 ans, Bettman pourrait même prolonger son association avec le Ligue à titre de conseiller sénior à celui qui est son bras droit et dauphin depuis des années.

 

Une histoire à suivre.