"L�homme ressemble � une valise. Pendant son voyage � travers la Vie, il recueille comme elle des �tiquettes color�es. Mais c�est l�int�rieur qui compte."
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" ...mais si vous avez pass� votre temps � nourrir votre �me d'espoirs, la r�alit� risque fort d'�tre d�cevante. "
Les N�erlandais propri�taires de plantations de caoutchouc se trouvaient dans une situation quasi d�sesp�r�e. Ils n'�taient pas autoris�s � hypoth�quer ou � vendre leur exploitation, sauf au gouvernement qui leur versait la somme convenue sur un compte bloqu�, rendant impossible toute exportation de capitaux. S'ils continuaient � exploiter la plantation, ils �taient tenus de vendre leur production au gouvernement, au prix fix� par celui-ci. Par ailleurs, on leur imposait de verser aux ouvriers agricoles le salaire minimum garanti ; dans ces conditions, il leur �tait pratiquement impossible de rester solvables. S'ils voulaient survivre, leur seule chance �tait de dissimuler une partie de leur production aux inspecteurs gouvernementaux et de la c�der, en �change de dollars Hong Kong, � des colporteurs chinois qui faisaient des affaires en or en achetant du caoutchouc au march� noir en Sunda et en le revendant � Singapour.
A Selampang, le march� noir s�vissais dans tous les domaines. Dans les sanatoriums install�s par l'Organisation mondiale de la sant�, les "mantris" faisaient des piq�res d'eau � leurs malades pour conserver le BCG et le revendre au march� noir.
Un Fran�ais nomm� Chamfort, qui aurait d� �tre mieux inspir�, a dit que le hasard �tait un surnom de la providence.
La pi�ce tirait sans discontinuer, tressaillant dans le trou exigu qui lui servait d'abri, soulevant des nuages de poussi�re jaun�tre et ajoutant au vacarme des rafales de mitrailleuses. Puis un bref silence se fit et je crus entendre le grincement des chenilles d'un char.
Il apparut prudemment au bout de la rue. Une fois l�, il parut h�siter, tel un taureau qui cligne b�tement des yeux en d�bouchant dans la clart� aveuglante de l'ar�ne. Il y avait une tache noire sur ses flancs qui semblait �tre due � un cocktail Molotov.
Le poste ne poss�dait pas de cellule; on me pla�a donc dans les W.-C. sous bonne garde, tandis que le commandant envoyait un rapport sur mon arrestation au quartier g�n�ral et attendait des instructions. Les toilettes se trouvaient � quelques m�tres de son bureau et pendant les vingt minutes qui suivirent le t�l�phone sonna quatre fois. Le son de sa voix me parvenait. Je notais que le ton se faisait de plus en plus respectueux � mesure que les communications se succ�daient.
Je me demandais si je devais m'en r�jouir ou non.
Dans une civilisation mourante, le prestige politique n'appartient pas au profond diagnosticien mais � l'habile charlatan . C'est la distinction accord�e � la m�diocrit� par l'ignorance .
Il me demanda de lui pr�ter de l'argent. Il devint pressant et jura de me rembourser. La vie est difficile n'est-ce-pas ? Sur le moment, une personne est sinc�re. Vous savez pourtant que, demain, elle se dira avec une sinc�rit� �gale que vous n'avez pas besoin de cet argent et que la magnanimit� se paie. Vous perdez � la fois votre argent et un ami.
Un Fran�ais nomm� Chamfort , qui aurait d� �tre mieux inspir� , a dit que le hasard �tait le surnom de la providence . c'est l� un de ces aphorismes confortables , fabriqu�s pour nier la v�rit� d�plaisante que le hasard joue un r�le important, sinon pr�dominant , dans les affaires humaines . Il n'est pourtant pas sans escuse . Le hasard agit parfois avec une sorte de coh�rence inepte qu'il est facile d'interpr�ter comme l'oeuvre d'une providence consciente .
Ce sont les premi�res phrases du "Masque de Dimitrios" .