Coupe de France : Julien Stéphan, l’artisan de la métamorphose victorieuse du Stade Rennais
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FOOTBALL

Coupe de France : Julien Stéphan, l’artisan de la métamorphose victorieuse du Stade Rennais

Auteur d’un début de carrière remarquable, l’entraîneur Julien Stéphan a conduit samedi le Stade Rennais à son premier titre majeur depuis 48 ans, en s’imposant en finale de la Coupe de France face au PSG. Portrait d’un tacticien très prometteur.

L'entraîneur du Stade Rennais, Julien Stéphan, et le propriétaire du club, le milliardaire Francois Pinault, brandissant la Coupe de France.
L'entraîneur du Stade Rennais, Julien Stéphan, et le propriétaire du club, le milliardaire Francois Pinault, brandissant la Coupe de France. Anne-Christine Poujoulat, AFP
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La victoire historique du Stade Rennais, samedi soir, en finale de la Coupe de France aux dépens du PSG, est aussi en grande partie la sienne. L’entraîneur Julien Stéphan, en poste depuis à peine cinq mois, et novice dans l’élite, a conquis avec ses troupes le premier titre du club de sa ville natale depuis quarante-huit ans. Non sans briller, en éliminant au passage, les tours précédents, Lille et Lyon, respectivementdeuxième et troisième de la Ligue 1.

Avec Julien Stéphan, le Stade Rennais, souvent chambré en raison de son maigre palmarès, semble métamorphosé et désormais abonné aux exploits. La victoire en Coupe de France contre le mastodonte parisien vient couronner une saison émaillée de succès mémorables des Bretons, déjà auteurs d’un parcours honorable en Ligue Europa. Le club a atteint, pour la première fois de son histoire, les huitièmes de finale d’une compétition continentale (éliminé par Arsenal malgré une victoire 3 buts à 1 à domicile, lors du match aller).

De la fierté et de la joie

Performance, force mentale, enthousiasme… La méthode Stéphan a redonné de la fierté, voire de la joie à ses joueurs et aux supporters des Rouge et Noir.

Humble, posé et charismatique, Julien Stéphan, 38 ans, ne cesse de voir sa cote monter en flèche. S’il a souvent tendance à affirmer ne pas avoir de plan de carrière défini, le plus jeune entraîneur du championnat de France, sous contrat jusqu’en 2020, attire déjà de nombreuses louanges et le regard des grandes écuries de la Ligue 1.

Fils de Guy Stéphan, l’actuel adjoint du sélectionneur national Didier Deschamps, formé à la Direction technique nationale (DTN), il a toujours baigné dans le football. Après une modeste carrière de joueur, qui, ironie de l’histoire, l’a amené à revêtir le maillot de la réserve du PSG, avant de raccrocher les crampons à Dreux en 2008, il décide de revêtir le costume de l’entraîneur. Il se voit confier l’entraînement des U18 et des U19 de son dernier club, avant de rallier Châteauroux, puis Lorient, toujours auprès des jeunes. En 2012, il rejoint les rangs du Stade Rennais, où il prend en main les U19, puis l’équipe réserve.

Le 3 décembre 2018, il est nommé entraîneur de l’équipe première après le limogeage de Sabri Lamouchi, au lendemain d'une humiliante défaite en championnat face au RC Strasbourg au Roazhon Park (1-4). Quelques semaines plus tôt, Thierry Henry avait tenté de l’attirer à ses côtés comme adjoint à l’AS Monaco. En vain.

Imperméable à la pression, Julien Stéphan impose rapidement sa patte sur l’effectif professionnel, mieux, il le séduit et le stimule, et se voit confirmer à son poste jusqu’en juin 2020 après à peine deux matchs. Alors que le club de la famille Pinault pataugeait à la 14e place du classement de la Ligue 1 (17 points), ce tacticien aux allures de gendre idéal signe des débuts remarquables, avec une nette victoire à Lyon (0-2), lors de la 16e journée. Les Rennais demeurent invaincus lors de ses huit premiers matchs sur le banc, toutes compétitions confondues, avec sept victoires et un nul. Alors qu’il reste désormais cinq journées à disputer, les Rouge et Noir, qui connaissent cependant une nette baisse de régime depuis la fin de leur épopée européenne, se classent à la 11e place avec 43 points, loin du podium. Mais la victoire en Coupe de France leur garantit une nouvelle participation à la Ligue Europa la saison prochaine.

Un fin psychologue et pédagogue

Pédagogue et fin psychologue, le parcours professionnel de formateur de Julien Stéphan lui a donné des clés pour comprendre et communiquer aisément avec la nouvelle génération de footballeurs. "Il sait sublimer ses joueurs", dit de lui Jérémy Gélin, défenseur du Stade Rennais, qui a joué sous ses ordres en réserve, aux côtés d’un certain Ousmane Dembélé, l’aillier du Barça formé à Rennes et champion du monde 2018.

"Il est jeune, mais il est très bon tactiquement, dans l’analyse des matchs, et dans la communication avec les joueurs, il est très fort et nous met bien en confiance, il nous a fait prendre conscience qu’on avait les qualités pour faire quelque chose et nous a fait basculer du bon côté à un moment où on était en plein doute", a récemment expliqué Benjamin André, le capitaine de l’équipe, dans un entretien avec France 3.

Sur le bord du terrain, son regard concentré, sa manière de vivre intensément les matchs depuis le banc, sa propension à prendre des risques en cours de match en remodelant son organisation initiale et ses schémas de jeu pour inverser un scénario défavorable, laisse entrevoir une grande détermination et de grandes ambitions chez lui.

Partisan d’un jeu porté sur l’offensive et déséquilibrant pour les adversaires, basé sur le mouvement, l’exploitation maximale des côtés et la récupération haute, ce passionné de football et de tactique incarne une certaine modernité. Proche de ses joueurs, toujours positif, tout en étant ferme quand les circonstances l’imposent, il rappelle le style du manager allemand de Liverpool Jürgen Klopp.

S’il ne bride pas le talent individuel de ses joueurs, comme le prouve sa gestion du cas Hatem Ben Arfa, Julien Stéphan insiste souvent sur la prestation collective, la notion de groupe, et la solidarité dans l’effort. Son discours clair et riche en métaphores lui permet de faire passer facilement le message à ses troupes lors de ses causeries.

Très respecté par ses joueurs, le méticuleux technicien breton a également gagné le cœur des supporters rennais après la victoire historique du 27 avril, et inscrit définitivement son nom au panthéon des entraîneurs légendaires du club, qui désormais n’a plus peur de gagner ses finales. Rendez-vous prochain, lors du Trophée des champions, le 3 août à Shenzen, une nouvelle fois face au PSG, en ouverture de la nouvelle saison.

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