À travers un épais volume, de plus de 500 pages, Louis-Victor Léon, général et comte de Rochechouart, sous le titre Souvenirs sur la révolution, l’Empire et la Restauration fait revivre une aventure personnelle extraordinaire.
Le livre, dont la première édition est parue en 1889, se fait rare. Il est à lui seul une riche et unique page de l’histoire de France et de l’Europe. L’auteur y évoque à travers des descriptions précises sa vie aventureuse qui le conduit à parcourir l’Europe dès son adolescence. Il a « l’idée d’écrire dès l’âge de 12 ans ».
Ces écrits s’enchaînent sous forme de récits parfaitement circonstanciés. Il les adresse à ses enfants auxquels il écrit dans sa préface : « En butte dès mon enfance à la plus cruelle des épreuves, celle du malheur, bien de bonne heure livrée à moi-même… ».
Louis-Léon Victor naît en 1788 à Paris, durant la période révolutionnaire, sa mère, qui complote, doit quitter la France. C’est là que commence à travers l’Europe, de Londres à Lisbonne, une vie d’errance qu’il partage avec son frère.
Vie au Portugal puis en Crimée
Tout jeune adolescent, il entreprend une vie militaire au Portugal et part pour Odessa auprès du duc de Richelieu, émigré et gouverneur de cette ville de Crimée.
L’auteur, émigré lui aussi, nous livre des souvenirs précis de sa vie en Crimée dont il semble apprécier la douceur de vivre et sa collaboration avec le duc de Richelieu. Il nous en apprend beaucoup sur la culture, la gastronomie, le mode de vie, les moyens de déplacement.
Il évoque ses nombreuses rencontres avec le tsar Alexandre 1 er dont il devient aide de camp, ses voyages à Saint-Pétersbourg, à travers la Russie et même à Constantinople. Ses récits des campagnes de Russie, contre les armées napoléoniennes auxquelles il participe, évoquent le passage de la Bérézina.
Commandant militaire de Paris
Son retour en France a lieu lors de la campagne de France en 1814 et la première Restauration. Il devient commandant militaire de la Place de Paris. Durant ce commandement, il est très marqué par l’exécution du maréchal Ney. Son récit cesse avec ses projets de mariage.
Ce livre, écrit avec beaucoup d’application, est un témoignage historique exceptionnel. Il relate en détail une vie d’aventures inédites. Le comte épouse la riche Élisabeth Ouvrard en 1822. Il rachète le château de Rochechouart en 1826 et refuse de servir la monarchie de Juillet en 1830. Il est mis à la retraite. En 1836, il revend le château de Rochechouart : il en devient alors le dernier propriétaire de la famille. Il termine sa vie au château de Jumilhac-le-Grand. Il est nommé maire de la commune et meurt en 1858. Il repose au cimetière du Père Lachaise à Paris.
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