Ni duo puissant, ni extérieur : au théâtre de l'Odéon, le "Dom Juan" de Molière trahi par Macha Makeïeff

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En voulant être un esprit fort, Macha Makeïeff dénature et le propos et la texture même de "Dom Juan".
En voulant être un esprit fort, Macha Makeïeff dénature et le propos et la texture même de "Dom Juan".
Juliette Parisot / Hans Lucas

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Ni duo puissant, ni extérieur : au théâtre de l'Odéon, le "Dom Juan" de Molière trahi par Macha Makeïeff

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Par Armelle Héliot

Publié le

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« Dom Juan » est de retour à Paris, cette fois au théâtre de l'Odéon. Tout en installant l’action dans un intérieur XVIIIe, la metteuse en scène prend des libertés très discutables avec le chef-d’œuvre. Et, malgré le talent de Xavier Gallais en séducteur méchant homme, Vincent Winterhalter en Sganarelle et de Pascal Ternisien dans deux rôles, on est vraiment loin de Molière…

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Pourquoi être fidèle à Molière ? Pourquoi monter Dom Juan si c’est pour transformer plusieurs scènes essentielles et produire un spectacle broché d’insupportables coquetteries qui ne rendent en rien compte de la puissance éblouissante du chef-d’œuvre ?

En voulant être un esprit fort, Macha Makeïeff dénature et le propos et la texture même de Dom Juan. La première faute, toute simple direz-vous, et d’installer l’ensemble de l’action dans un salon XVIIIe. Et pour que l’on comprenne bien, on a droit à une scène liminaire, inventée, de femmes, de libertines sans doute… Dedans, donc. Or, l’extérieur est profondément présent dans la pièce, la nature, avec un seigneur qui manque se noyer, est sauvé par un jeune paysan, et qui séduit deux jeunes campagnardes en leur servant le même baratin.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne