Qu’est-ce que le réchauffement climatique ? Quelle est sa définition scientifique ? Quelles en sont les causes et les conséquences ? Explications pour tout comprendre.

Définitions du réchauffement climatique

Définition simple

Le réchauffement climatique est un phénomène global de transformation du climat caractérisé par une augmentation générale des températures moyennes, et qui modifie durablement les équilibres météorologiques et les écosystèmes. C’est une des principales réalités du phénomène global du changement climatique
Lorsque l’on en parle aujourd’hui, il s’agit du phénomène d’augmentation des températures qui se produit sur Terre, liées aux activités humaines. Depuis le début de la Révolution Industrielle, les températures moyennes sur terre ont en effet augmenté plus ou moins régulièrement. En 2022, la température moyenne sur la planète terre était environ 1,15 °C au-dessus des températures moyennes de l’ère pré-industrielle (avant 1850).

Accéder au dossier sur le changement climatique : Comprendre le changement climatique – Youmatter

Définition scientifique

De façon plus précise, lorsque l’on parle du réchauffement climatique, on parle de l’augmentation des températures liées à l’activité industrielle et notamment à l’effet de serre : on parle donc parfois du réchauffement climatique « d’origine anthropique » (d’origine humaine). Il s’agit donc d’une forme dont les causes ne sont pas naturelles mais économiques et industrielles.
De nombreux scientifiques étudient ce phénomène et tentent de comprendre comment les activités des sociétés humaines provoquent ce réchauffement. Ces scientifiques sont regroupés au sein du GIEC (Groupe International d’Experts sur le Climat), et ils publient régulièrement des rapports étudiant son évolution (voir plus bas).

Voir aussi : Le résumé complet des rapports 2022 – 2023 du GIEC

Histoire de la science climatique

Premières découvertes de l’effet de serre

Voir aussi : L’histoire de la science climatique : comment en est-on arrivés là ?

Les premières suppositions sur l’effet de serre sont faites par le scientifique Jacques Fourier en 1824. Plusieurs scientifiques après lui vont étudier et tenter de quantifier le phénomène, comme Claude Pouillet et John Tyndall. Mais la première expérience de validation et de quantification précise de l’effet de serre est faite par le scientifique Svante Arrhenius à la fin du XIXème siècle. Dans les années 1890, il découvre qu’un air riche en gaz carbonique retient plus la chaleur des rayonnements solaires, ce qui conduit à une augmentation de la température de l’air. Il en conclut que si l’on rejette dans l’atmosphère de grandes quantités de carbone (à cause des activités industrielles fonctionnant par la combustion du charbon), l’air va se charger en CO2 et retenir plus de chaleur. Les premières estimations de l’augmentation des températures faites par Arrhenius ou d’autres scientifiques de l’époque comme le géologue Thomas Chamberlin sont les suivantes : si l’on double la quantité de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, la température moyenne augmentera de 5 degrés. En 1901, Gustaf Ekholm utilise pour la première fois le terme « effet de serre » pour décrire le phénomène.

Pendant plusieurs décennies ces découvertes ne sont pas prises au sérieux dans la communauté scientifique. À l’époque, beaucoup de spécialistes estiment que la nature pouvait s’auto-réguler et que l’impact de l’homme était minime. Notamment, beaucoup de scientifiques pensaient que le surplus de CO2 serait de toute façon absorbé par l’océan, ce qui est vrai, mais pas totalement. Toutefois, la thèse de la possibilité d’un réchauffement climatique lié aux gaz à effet de serre (dont le gaz carbonique) finit par être validée dans les années 1940 par Gilbert Plass. À l’aide des technologies modernes, il prouve de façon définitive que la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère influe sur la capacité de l’air à retenir les rayons infrarouges et la chaleur. Ce sont les premières définitions du phénomène de réchauffement du climat.

La parole aux chercheurs dans le podcast Triple A : « Suis-je éco-anxieux ? », [Podcast] Triple A – #6 avec Alexandre Sinanian

La prise de conscience

Dans les années 60, plusieurs scientifiques vont montrer que les présomptions sur l’effet de serre s’avèrent en fait réelles. Charles David Keeling prouve par exemple que la concentration de CO2 dans l’atmosphère augmente progressivement grâce à ses mesures près de Hawaï. Roger Revelle prouva que le carbone dégagé par la combustion d’énergies fossiles n’était pas immédiatement absorbé par l’océan. Les scientifiques commencent à se préoccuper de plus en plus du réchauffement du climat, et de ce fait, la société politique va commencer à prendre en compte ce problème.
En 1971 le premier Sommet de la Terre évoque pour la première fois dans une grande conférence internationale la définition du réchauffement climatique et ses conséquences. En 1972, John Sawyer publie un rapport scientifique mettant en évidence de façon de plus en plus claire les liens entre la hausse des températures et l’effet de serre. Pendant encore plus d’une décennie, les preuves s’accumulent dans la communauté scientifique au point qu’au milieu des années 1980, les 7 plus grandes puissances économiques mondiales (le G7) demandent à l’ONU de créer un groupe d’experts chargés d’étudier la question. C’est la première fois qu’il y a une vraie prise en compte et une vraie définition du réchauffement climatique comme problème public par les institutions internationales.

Les premiers rapports du GIEC

Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) est créé en 1988 avec pour objectif d’étudier l’évolution du phénomène de changement climatique et ses conséquences. Il rassemble des centaines de scientifiques, climatologues, géologues, océanographes, biologistes, mais aussi des économistes, sociologues, ou ingénieurs et d’autres spécialistes de divers domaines afin d’avoir une vision globale de ce phénomène.
Le GIEC est structuré en trois groupes de travail:

Le GIEC rend son premier rapport en 1990, puis plusieurs autres périodiquement jusqu’à son dernier rapport en 2014. Dans ces rapports, la communauté scientifique du GIEC analyse les causes du réchauffement climatique, et son impact sur l’écosystème et sur la société, en élaborant des modèles prédictifs. À partir de ces modèles et de ces prévisions, les pouvoirs publics et les entreprises peuvent mettre en place des stratégies pour lutter contre ou pour mieux s’y adapter.

Voir aussi :

Rapports de synthèse du GIEC : le résumé complet

Les causes

Les modèles du GIEC ont permis d’établir les causes du réchauffement climatique, c’est-à-dire de savoir d’où provient ce phénomène, ce qui le provoque. Grâce aux scientifiques, on sait que ce sont principalement les émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine qui influencent le climat. Mais d’où viennent ces émissions ?
Principalement, c’est la production d’énergie (électricité, chauffage) et notamment des énergies fossiles et des carburants pour les transports (principalement les voitures, mais aussi en partie l’aviation ou le transport maritime) qui causent le réchauffement climatique. Ensuite arrivent la gestion des territoires et notamment la déforestation, l’agriculture mais aussi l’élevage. Pour en savoir plus, voir : Les causes du réchauffement climatique.

Les conséquences

Grâce aux travaux du GIEC et des autres scientifiques qui travaillent sur la définition du réchauffement climatique, on comprend désormais mieux les conséquences de ce phénomène sur notre vie. Dans l’esprit de beaucoup, ce phénomène climatique est un problème relativement lointain qui implique simplement qu’il va faire plus chaud. Mais en fait, les conséquences sont beaucoup plus profondes.

Conséquences sur l’écosystème et la planète

D’abord, une augmentation des températures à cause du réchauffement climatique affecte l’ensemble de l’écosystème mondial et pas seulement la chaleur ressentie. La météo s’en trouve perturbée, avec une augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes, des changements des modèles météorologiques habituels. Cela veut dire plus de tempêtes, plus d’inondations, plus de cyclones et de sécheresses.
Pour en savoir plus :

La capacité de régulation des océans est aussi affectée par une augmentation des températures. Si les températures globales augmentent de façon très importante, il y aura donc augmentation des niveaux des océans, mais aussi une acidification et une désoxygénation des zones océaniques. En outre, une acidification des océans trop prononcée pourrait limiter la capacité des mers de la planète à produire de l’oxygène et à stocker le CO2, et donc augmenter encore le réchauffement climatique. Mais cela peut aussi affecter des zones de forêts et les écosystèmes fragiles (barrière de corail, forêt amazonienne) ainsi que la biodiversité (les coraux, certains insectes et même des mammifères pourraient ne pas survivre).

Conséquences sur la société et l’économie

Sur la société et l’économie, le réchauffement climatique peut avoir potentiellement plusieurs conséquences : la capacité des sociétés à s’adapter à un nouveau climat, à adapter leurs infrastructures, notamment médicales, mais aussi leurs bâtiments. Le réchauffement climatique aura aussi des conséquences sur la santé publique, la capacité alimentaire des pays…
Pour plus d’informations

Conséquences sur les entreprises

Enfin, les entreprises risquent également d’être affectées par le changement et le réchauffement climatique. En effet, dans un contexte où le climat change, il est plus difficile d’adapter ses activités.
Pour en savoir plus :

Comment lutter contre la hausse des températures : les solutions

Pour lutter contre le réchauffement climatique, il faut avant tout réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Pour cela, le premier moyen est de se tourner vers les énergies renouvelables et d’éviter les énergies fossiles. Mais il faut aussi réduire sa consommation énergétique, éviter le gaspillage alimentaire, mieux se nourrir en évitant les produits qui ont une trop grosse empreinte carbone, optimiser l’utilisation des ressources… En résumé, il faut adapter notre mode de vie à la notion de résilience et de développement durable. Il faut aussi transformer nos sociétés pour aller vers une industrialisation et une mondialisation qui prenne en compte l’écologie.
Pour plus d’informations :

Le réchauffement climatique : mythe ou réalité ?

Comme de nombreux problèmes sociaux et scientifiques, le réchauffement climatique a été dès le départ l’objet de polémiques. Certains scientifiques et commentateurs ont remis en cause ce phénomène. On les appelle les climato-sceptiques. Plusieurs arguments sont invoqués, par exemple :

« Le réchauffement climatique n’existe pas, c’est un mensonge »

Cet argument souvent utilisé par des sceptiques voudrait que le réchauffement climatique soit un mensonge, inventé par les Etats, ou les élites mondiales et les médias. Aucune preuve ou explication n’a pu être apportée pour étayer cet argument.

« Le réchauffement climatique est naturel, ce n’est pas grave »

Cet argument est souvent avancé par des scientifiques climato-sceptiques pour remettre en cause l’attention médiatique dont bénéficie le réchauffement climatique. Leur idée est que le changement climatique est un phénomène naturel, normal et cyclique, et qu’il n’y a pas lieu de s’en inquiéter. Les travaux de Keeling ou Revelle, puis les travaux du GIEC et des centaines de travaux indépendants plus récents ont prouvé que cet argument était faux, et que le réchauffement climatique était bel et bien un phénomène d’origine humaine et qu’il était dangereux sur le plan des écosystèmes et des sociétés.
Pour plus d’infos le réchauffement climatique :

L’origine humaine de la hausse des températures : les gaz à effet de serre

Certains scientifiques remettent également en cause l’origine humaine du changement climatique, en expliquant que le CO2 rejeté dans l’atmosphère par les activités humaines n’affecte pas réellement le climat et l’écosystème. Ils avancent que ces gaz sont soit régulés par les écosystèmes, soit qu’il n’est pas rejeté en quantités suffisantes pour avoir un impact, ou encore que d’autres gaz (comme la vapeur d’eau) ont un impact plus important sur la hausse des températures que le CO2 industriel. Bien que toutes ces positions soient en partie vraies, elles ne remettent pas en cause l’origine humaine du changement climatique. Ainsi, le CO2 est bien absorbé en partie par l’océan et par les plantes, mais pas suffisamment rapidement pour être régulé, par exemple.
Pour plus d’informations :

On ne sait pas vraiment comment fonctionne le climat

D’autres climato-sceptiques avancent que la science climatique étant très complexe et constituée de très nombreux facteurs, il est difficile voire impossible de prévoir les conséquences d’un évènement comme l’augmentation de la concentration de CO2 dans l’atmosphère. Ces critiques remettent donc en cause la fiabilité des modèles du GIEC et donc leurs prédictions, selon des degrés variables.
Bien qu’il soit vrai que la climatologie est une science complexe, les prévisions faites jusque-là sur l’augmentation des températures et les conséquences météorologiques du réchauffement climatique sont sont avérées plutôt proches de la réalité.

Le consensus scientifique sur le réchauffement climatique

Finalement, l’écrasante majorité des scientifiques mondiaux dans tous les domaines concernés s’accordent sur les causes du réchauffement climatique et sur la plupart de ses conséquences sur les écosystèmes et sur la société. Il n’y a donc pas de doute sur le plan scientifique sur l’existence d’une hausse des températures due aux activités humaines.

Actualités du réchauffement climatique

Pour en savoir plus sur les actualités liées au réchauffement climatique, rendez-vous sur notre rubrique spéciale : Actualités du réchauffement climatique.

Voir aussi : Neutralité carbone : le greenwashing des allégations des entreprise

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