Combien la France et les Etats membres reçoivent-ils du plan de relance européen ? - Touteleurope.eu Toute L'Europe – Comprendre l'Europe

Combien la France et les Etats membres reçoivent-ils du plan de relance européen ?

Les 750 milliards d’euros du plan de relance européen, adopté en juillet 2020, sont distribués sous forme de subventions et de prêts aux États membres. La France a déjà perçu 30,9 milliards d’euros. Comment s’effectue la répartition par pays ?

Le 5 juin, la France a touché une nouvelle tranche d’aides d’un montant de 7,5 milliards d’euros, portant le total perçu du plan de relance européen à 30,9 milliards d’euros - Crédits : Oleg Elkov / iStock

Conçu pour répondre aux conséquences économiques de la pandémie de Covid-19, le plan de relance européen de 750 milliards d’euros (806,9 milliards en prix de 2022), adopté en juillet 2020, poursuit sa mise en œuvre. De nombreux Etats membres ont reçu des fonds de la facilité pour la reprise et la résilience (FRR), le principal instrument du plan européen.

C’est le cas de la France qui a déjà perçu 30,9 milliards d’euros sur un total de 40,3 milliards, uniquement de subventions (voir plus loin le mode de distribution des fonds). Ces 40,3 milliards de subventions européennes abondent le plan de relance national français de 100 milliards d’euros.

De quoi est composé le plan de relance européen ?

D’une valeur de 648 milliards d’euros, la FRR est dotée de 357 milliards d’euros (prix de 2022) de subventions versées directement aux Etats membres. Mais également de 290,9 milliards d’euros de prêts. En tout, 385,8 milliards d’euros de prêts étaient disponibles, mais seuls 13 Etats membres les ont sollicités. La France n’y a pas eu recours.

Outre ces subventions et ces prêts, le plan de relance européen comprend 83,1 milliards d’euros supplémentaires étoffant les programmes européens comme Horizon Europe pour la recherche et l’innovation, mais aussi certains instruments financiers comme InvestEU ou le nouveau fonds pour une transition juste.

Comment est calculée la répartition de la facilité pour la reprise et la résilience ?

La clé de répartition entre les Etats membres tient compte de plusieurs critères : 

  • La population du pays ; 
  • Son produit intérieur brut (PIB) par habitant ;
  • Son taux de chômage sur la période 2015-2019 ;
  • La baisse du PIB observée en 2020 et 2021. 

Pour tenir compte de ce dernier critère, les montants alloués à chaque Etat membre ont été réévalués en juin 2022.

En juin 2023, la Commission a également autorisé les Etats membres à inclure un chapitre RePowerEU aux plans nationaux. Doté d’une enveloppe de 20 milliards d’euros, celui-ci vise à se passer du gaz, du pétrole et du charbon en provenance de Russie d’ici à 2027.

Qui sont les pays bénéficiaires du plan de relance européen ?

En ce qui concerne les subventions, l’Espagne est le premier bénéficiaire de la FRR. Au total, Madrid doit toucher 79,9 milliards d’euros, selon la Commission européenne. L’Italie bénéficie quant à elle de 71,8 milliards d’euros. Viennent ensuite la France (40,3 milliards) puis l’Allemagne (28 milliards) et la Pologne (25,3 milliards). 

Concernant les prêts, chaque Etat membre pouvait déposer une demande, jusqu’au mois de décembre 2023, pour une somme allant jusqu’à 6,8 % de son revenu national brut. Somme que l’Etat membre emprunteur devra ensuite intégralement rembourser, contrairement aux subventions.

Treize Etats ont demandé à contracter des prêts, pour un montant total de 290,9 milliards d’euros. Ainsi, l’Italie devra rembourser 122,6 milliards d’euros et l’Espagne 83,2 milliards. La France aurait pu en bénéficier, mais a décidé de ne pas y recourir.

L’Italie est donc le principal bénéficiaire du plan de relance européen avec 194,4 milliards d’euros, dont près de deux tiers de prêts.

Le plan français a été amendé en juillet 2023, passant de 37,5 à 40,3 milliards d’euros.

2,3 milliards ont été octroyés grâce à l’ajout d’un chapitre RePowerEU. L’objectif de ce plan européen est de se passer du gaz, du pétrole et du charbon en provenance de Russie d’ici à 2027. 

500 millions d’euros sont par ailleurs issus de la réserve d’ajustement au Brexit, un fonds mis en place pour soutenir les acteurs les plus impactés par la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.

Une majorité d’Etats membres ont également vu leur plan augmenter en 2023 ou 2024.

Combien les Etats membres ont-ils déjà perçu du plan de relance européen ?

Sur les 27 Etats membres de l’Union européenne, 24 ont touché des fonds du plan de relance européen au 5 juin 2024.

Ces montants sont versés de la façon suivante : 

  • Après l’évaluation des plans nationaux de la Commission européenne et la validation du Conseil de l’UE, une tranche de 13 % du montant total est versée. Ce premier versement est qualifié de “pré-financement”.
  • Pour bénéficier de nouveaux décaissements, chaque Etat doit en faire la demande auprès de la Commission européenne. Celle-ci vérifie que les objectifs intermédiaires du plan national ont été atteints, et décide ou non de procéder au déblocage d’une nouvelle tranche, dans la limite de deux par an. 

L’Italie a déjà reçu 102,5 milliards d’euros. L’Espagne a quant à elle perçu 38,4 milliards d’euros tandis que la France en est à 30,9 milliards d’euros. Les montants touchés par la Hongrie (0,9) correspondent uniquement au pré-financement. Au total, environ 240 milliards d’euros ont déjà été déboursés, selon la Commission européenne. L’Irlande, les Pays-Bas et la Suède n’ont pas encore reçu de versement.

Après le versement d’une nouvelle tranche de 7,5 milliards d’euros le 5 juin, le plan français est l’un des plus avancés : 75 % du montant total a déjà été versé à Paris. 

Quelle procédure pour bénéficier des fonds ?

Pour bénéficier des fonds de “Next Generation EU”, les Etats membres ont transmis leurs “plans pour la reprise et la résilience” à la Commission européenne. Ceux-ci avaient l’obligation de se conformer aux conclusions du Conseil européen du 21 juillet 2020 et aux lignes directrices fixées par la Commission européenne.

La Commission européenne avait deux mois pour les étudier. Une fois l’évaluation soumise, le Conseil de l’Union européenne devait se prononcer sur sa validité. Une ultime étape avant les premiers versements.

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5 commentaires

  • Avatar privé
    Christian Loff-Fernandes

    Merci pour ces répartitions qui couteront chères à nos enfants. Je trouve que c’est un bon début pour une Europe fédéral.

  • Avatar privé
    Paris

    Si je comprends bien, sauf les subventions, les prêts accordés devront être remboursés. Actuellement quel est le plan de financement de l’état français ( durée et moyens) pour ces remboursements ? Je crains que l’impôt ne soit très vite d’actualité !

  • Avatar privé
    CHAIX PAUL

    Il faut tout aligner avec les 17 ODDE AGENDA 2030 de l’ONU. C’est complexe.
    L’Europe avance à sa manière en “autonomie stratégique “. Les ajustements se feront pendant et après les rendez successifs des futurs conseils européens,
    G 7, G 20, ONU, OCDE, …..Restons optimistes.

  • Avatar privé
    Rivière

    Je croyais que les subventions devaient aller aux pays européens les plus touchés par la pandémie Covid-19, ceux dont l’économie avait beaucoup souffert à cause de confinements successifs et de sous production. Or il y a une grande différence entre les subventions pour la France et celles pour l’Italie et l’Espagne ! Quelles en sont les raisons objectives ou purement politiques ? Merci.

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    ROURE Jean-François

    Bonjour,
    La distribution des fonds du Plan de relance européen devrait être subordonnée à la mise en place d’un programme rigoureux de règles sanitaires que doivent respecter chaque état de l Union Européenne. La pandémie a créé un effet “d’aubaine budgétaire” pour des gouvernements peu respectueux des faibles (personnes agées, handicapés,…). Un programme rigoureux de règles sanitaires passe déjà par une plus large fermeture des frontières européennes et la mise en oeuvre de procédures autoritaires de dépistage et d’isolement des personnes contaminées.
    La crise sanitaire révèle l’incapacité de l’Union Européenne à protéger ses ressortissants.
    Il est probablement trop tard pour réagir et la 4eme vague de contamination avec les différents variants ( indiens et brésiliens notamment) contribuera encore à anéantir le “rêve européen”.
    Dommage.