Emmanuel Macron en Chine : ce qu’il faut retenir de sa rencontre avec Xi Jinping

Plusieurs annonces ont été faites ce jeudi 6 avril 2023, alors qu’Emmanuel Macron rencontrait le président chinois Xi Jinping à Pékin. Les deux dirigeants ont pris la parole, s’exprimant principalement sur la guerre en Ukraine, et d’autres décisions ont été annoncées en marge de cette visite. Voici ce qu’il faut retenir de cette journée.

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Xi Jinping appelé à « ramener la Russie à la raison »

Emmanuel Macron a d’abord dit « pouvoir compter sur [Xi Jinping] pour ramener la Russie à la raison et tout le monde à la table des négociations ». Il faut « une reprise des discussions au plus vite pour bâtir une paix durable », a ajouté Emmanuel Macron.

Le Kremlin a dans la foulée réagi, excluant toute médiation chinoise. « Bien sûr que la Chine dispose d’un potentiel formidable et efficace s’agissant de ses services de médiation », a estimé auprès de la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. « Mais la situation avec l’Ukraine est complexe, il n’y a pas de perspective de règlement politique. Et, pour le moment, nous n’avons pas d’autre solution que de continuer l’opération militaire spéciale », a-t-il ajouté, utilisant l’euphémisme des autorités russes pour décrire l’offensive en Ukraine.

Xi Jinping prêt à appeler Volodymyr Zelensky

Lors de sa rencontre avec Emmanuel Macron, Xi Jinping se serait également dit prêt à appeler le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a rapporté un diplomate français présent à cette rencontre.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, également présente pour une réunion trilatérale avec Xi Jinping et Emmanuel Macron, a jugé « positif » ce pas en avant de Xi Jinping. « Il était donc intéressant d’entendre le président Xi réitérer sa volonté de parler lorsque les conditions et le moment seront propices. Je pense que c’est un élément positif », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse à Pékin.

Une position claire sur le recours à l’arme nucléaire

Emmanuel Macron et Xi Jinping ont par ailleurs rejeté tout recours à l’arme nucléaire. Le chef d’État chinois a estimé que « les armes nucléaires ne peuvent pas être utilisées » et a condamné toute « attaque contre des civils » ainsi que tout « usage d’armes biologiques et chimiques, sous aucune circonstance ».

La Chine pressée sur les livraisons à la Russie

Un diplomate français a également indiqué qu’Emmanuel Macron avait pressé Xi Jinping de « ne rien livrer » à la Russie qui pourrait l’aider dans la guerre en Ukraine.

Ursula von der Leyen a quant à elle indiqué qu’un envoi d’armes à la Russie « nuirait considérablement à la relation » entre l’Union européenne et la Chine.

Airbus va doubler sa capacité de production d’avions en Chine

En marge de ces entretiens, d’autres annonces ont été faites. Airbus va installer une seconde ligne d’assemblage d’avions à Tianjin, doublant ainsi sa capacité de production d’appareils de la famille A320 sur le sol chinois, a annoncé le président exécutif de l’avionneur européen, Guillaume Faury, en marge de la visite d’Emmanuel Macron en Chine.

« À mesure que le marché chinois continue de croître, il est tout à fait logique pour nous de produire sur place pour les compagnies aériennes chinoises, et probablement d’autres clients dans la région », a-t-il affirmé par téléphone à quelques journalistes, peu avant de signer l’accord. Cette nouvelle ligne d’assemblage final doit entrer en service au second semestre 2025.

Un accord entre le château de Versailles et la Cité interdite

Un accord a été signé à Pékin entre le château de Versailles et la Cité interdite pour une exposition en 2024 sur les échanges entre la France et la Chine au XVIIIe siècle, a annoncé ce même jeudi l’établissement français dans un communiqué.

Cet accord a été signé entre Catherine Pégard, présidente du château de Versailles, et Xudong Wang, président du Musée du Palais à la Cité interdite. Prévue initialement en 2020, puis reportée en raison de la crise sanitaire, l’exposition doit se tenir du 1er avril au 30 juin 2024, « année du 60e anniversaire des relations diplomatiques entre la France et la Chine », précise le texte.

D’autres accords ont été passés, comme entre l’armateur marseillais CMA-CGM, le numéro un chinois Cosco et le port de Shanghai pour la fourniture de bio-méthanol et d’e-méthanol, ou entre la filière porcine française et les autorités chinoises pour davantage d’exportation.