Richard Hawley, un concert idéal

Richard Hawley, un concert idéal

Richard Hawley en concert ©Getty - Neil H Kitson
Richard Hawley en concert ©Getty - Neil H Kitson
Richard Hawley en concert ©Getty - Neil H Kitson
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Ce soir, nous avons rendez-vous avec un seul homme, un chaleureux crooner.

« Not the Only Road », une chanson signée par le crooner du nord de l’Angleterre Richard Hawley, un auteur et interprète qui a su créer, depuis une vingtaine d’années, un attachement particulier avec son public, singulièrement en France. Cette chanson est la version nouvelle d’un titre qu’il avait créé dans un album paru il y a vingt ans, en 2003, Loewedges. Il l’a reprise et, c’est rare que ça arrive, embellie, voire transcendée. Il y a greffé un arrangement de cordes, ralenti le tempo. Et il chante « Not the Only Road », à l’origine « The Only Road », d’une voix plus chaude, plus brisée aussi. Il a publié à la fin de l’année dernière sa première rétrospective, Now Then, the Very Best of Richard Hawley et elle est riche : trente-deux titres, dont celui qu’on vient d’entendre, qui est, comme je vous le disais, la réinterprétation d’un de ses classiques.

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Richard Hawley publiera à la fin de ce mois un nouvel album, In This City They Call You Love, son premier album de chansons nouvelles depuis Further, paru en 2019. Je vous en ai fait entendre un premier titre dans l’émission d’hier. Comme je vous le disais, ça m’a rendu impatient. Et attendre un mois avant de célébrer la voix, si réconfortante de Richard Hawley, oui, si réconfortante malgré sa tristesse, ça m’a paru un peu long, alors j’ai pris les devants. Je rappelle qui est Richard Hawley. Un chanteur originaire du nord de l’Angleterre, très attaché à sa ville de Sheffield et à ses racines ouvrières. Dans une interview qu’il a récemment accordée à un journal britannique qui s’appelle The Big Issue, un magazine vendu par des sans abri, Richard Hawley exposait que dans sa famille, on était mineur ou ouvrier sidérurgiste de père en fils et que la guitare a été pour lui l’outil qu’il a utilisé pour s’extraire de ce tunnel de fatalité. Quand il a eu cinquante ans, en 2017, il a décidé années de lever le pied et de rompre avec l’enchaînement répétitions, enregistrements et tournées, auquel il est assujetti depuis l’âge de quatorze ans pour passer plus de temps avec sa famille : eh oui, à l’âge où vous qui m’écoutez, vous sortiez du collège, lui travaillait déjà comme guitariste professionnel au sein d’un groupe de rockabilly qui donnait des concerts en Allemagne.

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Dans la seconde moitié des années 2010, Richard Hawley a composé la musique de deux films, Funny Cow et One Way to Denmark. Il a surtout participé à la création d’une comédie musicale, montée dans sa ville de Sheffield, évidemment, Standing at the Sky’s Edge, tirée d’un album à lui paru en 2012. Souvent vêtu d’un épais costume trois pièces gris d’un autre temps et coiffé de lunettes rétro, Richard Hawley s’est composé un personnage sombre, comme en noir et blanc. Il a toujours aimé évoquer les décors et les souvenirs d’une ville devenue méconnaissable après l’effondrement de son industrie – et il y a comme une résonance entre sa ville de Sheffield et la façon très digne, très anglaise, qu’a Richard Hawley d’affronter ses démons personnels et de les évoquer avec sobriété et humour : alcool et dépression. La discipline et le soin accordés à ses chansons semblent les branches auxquelles Hawley s’accroche et c’est sans doute ce qui en fait – aussi – la beauté. On apprécie beaucoup chez nous son sobre classicisme et sa belle voix grave de crooner, sa tendresse toujours digne et souvent désespérée. Il s’est ainsi imposé comme une sorte de disciple inattendu et tardif des ballades d’Elvis Presley et Roy Orbison, Ricky Nelson aussi, surgi au milieu des années 2000. Je vous propose une chanson que Richard Hawley a chantée en 2007, « Tonight the Streets Are Ours », un chant gonflé d’espoir, un espoir un peu fou, entraîné, qui sait, par une éphémère illusion, un peu trop de bière peut-être, ou de tequila, des chœurs, des violons et une voix, unique.

Pour en savoir plus, écoutez l'émission...

Playlist :

Richard Hawley

« Not the Only Road »

« Tonight the Streets Are Ours » album « Lady’s Bridge »

« Heart of Oak » album « Hollow Meadows »

« The Ocean » album « Coles Corner »

« Born Under a Bad Sign » album « Coles Corner »

« I Sleep Alone » album « Coles Corner »

« Off My Mind » album « Further »

« Standing at the Sky’s Edge - Live » album « Live at Halifax Piece Hall »

« Ballad of a Thin Man (Edit) » album « Now Then : The Very Best of Richard Hawley »

« Heavy Rain »

L'équipe

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