Les grades dans l'armée de Terre

Les grades et appellations en usage aujourd'hui dans l'armée de Terre sont issus des évolutions des armées de la langue française et de l'histoire qui ont forgé ces titres avec le temps. L'histoire des grades exprime ainsi, au travers des diverses appellations et subdivisions, les évolutions de l'armée de Terre.

 

Les grades de l'armée de Terre

Les grades indiquent le rang dans la hiérarchie et le commandement qui y est associé ou l'emploi tenu. Ce mot est lui-même dérivé du latin gradius qui désigne une marche d'escalier. Le grade peut être un degré d'honneur, une dignité ou un rang dans la hiérarchie. Le développement des états-majors et services a conduit à la création de grades spécifiques et à l'existence de plusieurs grades par niveau hiérarchique et de responsabilité, ce qui explique entre autres, leur apparition et évolution dans le temps.

Un grade se matérialise par le port d'un signe distinctif des droits et devoirs et un niveau de rémunération spécifique. Les galons sont d'or ou d'argent pour les officiers et les sous-officiers. À l'origine, les unités légères et mobiles portaient des galons de couleur or et les unités dites lourdes portaient des galons d'argent. Aujourd'hui, l'or est porté par l'infanterie, l'artillerie, le génie, les troupes de marine, les transmissions. La cavalerie, le train et le matériel portent des galons d'argent. Une exception toutefois : les chasseurs à pied, qui appartiennent pourtant à l'infanterie, donc à une arme traditionnellement légère, portent des galons d'argent.

Certaines armes peuvent porter à la fois l'or ou l'argent selon leur spécialités : la Légion étrangère, l'aviation légère de l'armée de Terre (ALAT), la cavalerie ou encore le corps technique et administratif.

© armée de Terre

Les officiers généraux

Les officiers généraux portent le titre de général de brigade, général de division, général de corps d'armée et général d'armée. La qualification de général découle d'une abréviation utilisée au temps de la monarchie. En France, on appelait capitaine général, puis colonel général le commandant de compagnie qui donnait des ordres aux autres commandants en période de guerre. À partir de Charles VII, en France, l'habitude a été prise de donner au représentant du roi le titre de lieutenant général. Le titre ne devient un grade que sous Louis XII. La Révolution le remplace par celui de général de division, mais la Restauration le réhabilite. La chute de la Monarchie de Juillet consacre l'appellation de général de division.  

 

Maréchal de France

Maréchal de France © A. Klopfenstein/armée de Terre/Défense

Le maréchalat n'est pas un grade mais une dignité. Les maréchaux arborent un bâton de velours bleu parsemé d'étoiles sur lequel est écrit : "Terror belli, decus pacis" (terreur durant la guerre, ornement pour le temps de paix).

 

Général d'armée

Général d'armée © A. Klopfenstein/armée de Terre/Terre

Le grade de général de division donne naissance à deux autres appellations de grade distinctes : général de corps d'armée (quatre étoiles) et général d'armée (cinq étoiles). Une circulaire du 17 mars 1921 attribue les rangs et prérogatives de commandant de corps d'armée aux généraux de division, ainsi que les rangs et prérogatives de commandant d'armée aux généraux de division membres du Conseil supérieur de la guerre. Ces appellations sont simplifiées en "général de corps d'armée" et "général d'armée" par un décret du 6 juin 1939.

 

Général de corps d'armée

Général de corps d'armée © A. Klopfenstein/armée de Terre/Défense

Le grade de général de division donne naissance à deux autres appellations de grade distinctes : général de corps d'armée (quatre étoiles) et général d'armée (cinq étoiles). Une circulaire du 17 mars 1921 attribue les rangs et prérogatives de commandant de corps d'armée aux généraux de division, ainsi que les rangs et prérogatives de commandant d'armée aux généraux de division membres du Conseil supérieur de la guerre. Ces appellations sont simplifiées en "général de corps d'armée" et "général d'armée" par un décret du 6 juin 1939.

 

Général de division

Général de division © A. Klopfenstein/armée de Terre/Défense

Ce grade a été créé en 1621 sous l'appellation de lieutenant-général. Jusqu'en 1914, c'est le grade le plus élevé de la hiérarchie. Il permet d'accéder aux fonctions de commandant de corps d'armée et d'armée.

Général de brigade

Général de brigade © A. Klopfenstein/armée de Terre/Défense

Grade créé au XVIe siècle. Ceux qui le portent sont appelés maréchaux de camp sous l'Ancien Régime, la Restauration et la monarchie de Juillet. Le grade a été établi par décret le 28 février 1848. Le général de brigade porte deux étoiles sur les manches de son uniforme et sur son képi.

 

Le saviez-vous

Généraux : Le saviez-vous - © Armée de Terre/Défense

Le saviez-vous ?

La dignité de maréchal de France remonte à Philippe Auguste qui institua en 1185 les maréchaux prieront sous Henri II. Parmi les dignitaires de l'État, aussitôt après, les princes de sang, puis sous Enrique quatre, devinrent cousins du roi. Leur nombre était limité. Ils constituaient le tribunal d'honneur chargé de se prononcer sur les accusations de déloyauté. Sous Louis XII, Louis XIV porte leur nombre à seize suivant la Convention et supprime en 1793 et Napoléon les rétablit. Aujourd'hui, la dignité de maréchal ne peut être conférée qu'à un officier général ayant commandé victorieusement en temps de guerre. Maréchal porte cette étoile d'argent.

 

Les officiers

Le terme d'officier tire son origine des charges et offices délivrés par le chef de l'État à des chefs militaires et qui en ont la propriété. Loi sur l'État d'officier du 19 mai 1834. Avec l'adoption du service militaire obligatoire, le rôle des officiers a évolué. Autrefois instructeur chevronné, entraîné à la vie en campagne, il est garant des traditions régimentaires. L'officier agit par l'exemple et s'assure du respect des traditions transmises aux hommes avec le raccourcissement du service militaire, l'élévation du niveau d'instruction moyen de la population et l'évolution de la société. L'officier est tenu à des interventions au quotidien, à donner l'impulsion dans l'exécution des tâches, à former aux méthodes militaires, à aguerrir et préparer au combat dans un court laps de temps. Il doit aussi éviter les heurts entre les hommes d'horizons de plus en plus variés et réunis au sein des formations dont il a le commandement ou la charge. Tout ceci a conduit l'officier à développer de multiples compétences, à être à la fois chef instructeur et éducateur.

 

Colonel

Colonel © A. Klopfenstein/armée de Terre/Défense

Apparu au XVIe siècle, il provient de l'italien "colonello", chef de colonne. De par l'organisation du régiment, les responsabilités et l'engagement du colonel auprès de ses hommes, il est désigné comme le "père du régiment".

 

Lieutenant-colonel

Lieutenant-colonel © A. Klopfenstein/armée de Terre/Défense

D'abord remplaçant du colonel, le lieutenant-colonel devient le second des officiers du régiment lorsque le roi devient colonel-général de son infanterie en 1661. Le lieutenant-colonel est l'intermédiaire ordinaire du colonel, pour les services d'une formation, en dehors de l'administration, et le remplace lors de ses absences.

 

Commandant

Commandant © A. Klopfenstein/armée de Terre/Défense

La dénomination générique sert à désigner ou qualifier la personne qui est à la tête d'une troupe, d'un service ou d'une situation militaire. Commandant est le premier grade des officiers supérieurs.

 

Capitaine

Grade de capitaine © A. Klopfenstein/armée de Terre/Défense

Le capitaine est par excellence celui qui commande une compagnie, un escadron ou une batterie, c'est-à-dire une centaine d'hommes.

 

Officier : Le saviez-vous - © armée de Terre/Défense

Le saviez-vous ?
Le terme capitaine, emprunté au bas latin capitaine, est tous dérivé de Capoue. La tête apparaît au Moyen Âge dans son sens militaire, on désignant celui qui est à la tête qui commande. Son sens était bien plus étendu qu'aujourd'hui dans la mesure ou est désigné en chef de gens de guerre. La qualité de capitaine a longtemps été celle par excellence dont on parlait les meilleurs. Comme le langage actuel en témoigne encore avec l'usage des appellations de grands capitaines et de capitaines d'industrie. Lorsque Charles VII réorganise les milices françaises par la création de quinze compagnies d'ordonnance, il donne le titre de capitaine à ceux qu'il commande.

 

Lieutenant

Grade de lieutenant © A. Klopfenstein/armée de Terre/Défense

Formé des mots "tenant" et "lieu", c'est à dire remplaçant, il est d'abord un terme administratif et devient un grade vers 1540. Il désigne donc celui qui est appelé à remplacer son chef immédiat.

 

Sous-lieutenant

Grade de sous-lieutenant © A. Klopfenstein/armée de Terre/Défense

Ce grade apparaît dès 1669. Employés dans les unités constitutives des régiments, les sous-lieutenants sont chargés des détails du service et de l'instruction.

 

Aspirant

Grade d'aspirant © A. Klopfenstein/armée de Terre/Défense

La hiérarchie militaire générale comporte, à la charnière du corps des sous-officiers et des officiers, le grade d'aspirant. Terme évocateur qui désigne, à l'origine, un sous-officier qui aspire à entrer dans le corps des officiers.

Les sous-officiers

Sous L'Ancien Régime, on les appelait les bas-officiers. Ils secondaient les officiers dans l'encadrement quotidien de la troupe. L'évolution des mœurs et de la langue française a rendu ce terme péjoratif. Il a disparu pour laisser place au terme de sous-officier qui fait référence au positionnement hiérarchique en vigueur.

Major

Grade de Major © A. Klopfenstein/armée de Terre/Défense

Grade très récent pour les sous-officiers, dans ses attributions et fonctions. Ce grade a été créé en 1972 et est issu d'une distinction de fonction.

Adjudant-chef

Grade d'adjudant-chef © A. Klopfenstein/armée de Terre/Défense

Poste créé en 1912 pour améliorer la situation d'un adjudant que l'on n'était pas certain de faire passer sous-lieutenant. Sont choisis des adjudants de plus de dix ans d'ancienneté et de deux ans de grade ayant les qualités pour se voir confier les attributions d'un lieutenant.

 

Adjudant

Adjudant © armée de Terre/Défense

À l'origine placé hors des compagnies, au niveau des bataillons et régiments, c'est un sous-officier d'état-major essentiellement chargé du service intérieur, de la logistique, des transmissions et de l'exécution des ordres imprévus.

 

Sergent-chef / maréchal des logis-chef

Grade de sergent-chef © A. Klopfenstein/armée de Terre/Défense

Créé à l'occasion de la réforme de 1928, ce grade vise à remplacer les grades de sergent-major et sergent-fourrier qui étaient des grades de plume (administratifs) plus que d'épée.          

 

Sergent / maréchal des logis

Grade de sergent © A. Klopfenstein/armée de Terre/Défense

Premier grade de la famille des sous-officiers. Dans les troupes historiquement dotées de chevaux, il se dénomme maréchal des logis, car il était alors responsable des écuries.

Sous-officier : Le saviez-vous - © Armée de Terre/Défense

Militaires du rang

On appelle "petits gradés" les militaires du rang, portant ou non les grades de caporal ou caporal-chef et brigadier ou brigadier-chef selon leurs armes d'appartenance. La dénomination de soldat de première classe est une distinction attribuée aux hommes du rang. Ce n'est pas un grade.

 

Caporal-chef de 1re classe

Caporal-chef de 1re classe © A. Klopfenstein/armée de Terre/Défense

Cette appellation est une distinction. Elle concerne les caporaux-chefs ayant signé un contrat au-delà de 11 ans de service. Elle peut-être portée au premier jour de la 12e année de service.

 

Caporal-chef / brigadier-chef

Grade de caporal-chef © A. Klopfenstein/armée de Terre/Défense

Ce grade est né de la nécessité de distinguer les hommes du rang de par la diversité des rôles et missions impartis aux caporaux et du nombre grandissant de ceux-ci. Il permet de ne pas multiplier les grades.

 

Caporal / brigadier

Grade de caporal © A. Klopfenstein/armée de Terre/Défense

Caporal : Le saviez-vous - © Armée de Terre/Défense

Le caporal est le chef direct du groupe de combat. C'est à lui que s'adressent les hommes de troupe pour les ordres et détails du service intérieur. Dans les armes autrefois dotées de chevaux, on le nommait brigadier.

 

Soldat de 1re classe

Grade de soldat de 1re classe © A. Klopfenstein/armée de Terre/Défense

Il ne s'agit pas d'un grade mais d'une distinction qu'acquièrent les hommes du rang avant de postuler pour le grade de caporal.

 

Soldat

Grade de soldat © A. Klopfenstein/armée de Terre/Défense

Il tire son origine de l'italien soldare, c'est-à-dire qui reçoit une solde. Il remplace à partir du XVIIe siècle le mot français soudare, devenu péjoratif, qui désignait les hommes en bandes armées.

 

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