[Critique] «Nancy Lee Again», Nancy Sinatra et Lee Hazlewood | Le Devoir

«Nancy Lee Again», Nancy Sinatra et Lee Hazlewood

En 1968, Lee Hazlewood, le pygmalion des succès pop de Nancy Sinatra, s’exile. En Suède. La fille de Frank se sent trahie. Plus jamais lui, jure-t-elle ! Pourtant, sans explication, quatre ans plus tard paraît sans qu’il n’y paraisse un album à deux. Dont personne ne veut. RCA récupère l’affaire, sans y croire. Peu ou pas de pub : disque introuvable. Le voilà, en version augmentée, rematricée, assortie d’un livret consistant. Et c’est plus qu’une curiosité : on frôle le chef-d’oeuvre enfin révélé. Une sorte d’épopée pop qui s’écoute comme on regarde un western-spaghetti restauré sur écran panoramique, une traversée d’Amérique glauque, tragique et magnifique à la fois. Les orchestrations, plus qu’ambitieuses, sont toujours au bord du gouffre, une mine s’écroule dans Arkansas Coal (Suite), on se trucide dans Machine Gun Kelly, et ça se termine en rigolant, survivants hilares, dans Got It Together. « Can I go back to Sweden ? » badine Lee à la fin. « Oh, all right », abdique Nancy.

 

Nancy Lee Again

★★★★ 1/2
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Nancy Sinatra et Lee Hazlewood, Light in the Attic

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