Procès Cahuzac : "avec mon mari, on était très conscients de l'illégalité de tout ça"

Procès Cahuzac : "avec mon mari, on était très conscients de l'illégalité de tout ça"

Patricia Cahuzac 1280
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Caroline Politi , modifié à
Jérôme Cahuzac et son ex-femme, Patricia Ménard, sont jugés devant le tribunal correctionnel de Paris pour blanchiment et blanchiment de fraude fiscale. 

Depuis une semaine, le tribunal n'a pas entendu le son de sa voix. Mais lundi, au quatrième jour de son procès, l'ex-épouse de Jérôme Cahuzac, jugée comme lui pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale devrait être longuement interrogée, notamment sur l'ouverture d'un compte sur l'île de Man en 1997.  Elle pourrait se montrer plus prolixe , dans un procès déjà marqué par une révélation fracassante : son ex-mari a affirmé que les premières sommes versées sur son compte en Suisse servaient au financement de l'activité politique de Michel Rocard, "un homme dont j'espérais un destin national", a commenté l'ancien ministre. Patricia Ménard est soupçonnée d'avoir dissimulé 2,5 millions d’euros. Elle risque sept ans de prison et une amende d'un million d'euros.

>> Les temps forts de l'audience :

Ouverture de l'audience. Le procès a pris beaucoup de retard au cours de la première semaine. Les débats reprennent donc sur les comptes à l'étranger de Jérôme Cahuzac. Patricia Ménard, son ex-femme, devrait être entendue en fin de matinée.

Remise de l’enveloppe. En 2011, Jérôme Cahuzac se fait remettre de l’argent liquide dans une enveloppe, un soir, à Paris. Il s’agit de 20.800 euros selon la banque Reyl, 10.000 euros pour Jérôme Cahuzac. L’ancien ministre du Budget affirme que l’argent devait lui servir à participer aux frais pour le mariage de sa fille ainée. "Ma femme acceptait très mal que je n’assume pas pour moitié les frais de notre famille", confie-t-il. Elle l’écoute, impassible.

"On n'avait pas de nécessité de faire tout ça". En 1997, Patricia et Jérôme Cahuzac ouvrent un compte sur l'île de Man pour encaisser les chèques de certains patients anglais de leur clinique d'implants capillaires. "Avec mon mari, on était très conscients de l'illégalité de tout ça", assure-t-elle. Et de préciser: "On avait pas de nécessité de faire tout ça, nos revenus étaient suffisants."

En 2006, elle ouvre pourtant un second compte, en Suisse, à son nom propre. Cette fois, il s'agit d'une initiative personnelle. "Je m'étais aperçue que mon mari me mentait", confie-t-elle à la barre. "Le but de ce compte n'était pas qu'il soit illégal mais que mon mari ne soit pas au courant. Je me disais que je pouvais me retrouver toute seule avec les enfants. C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour me sécuriser"

 

  • Retrouvez le live-tweet du quatrième jour d’audience par notre journaliste Caroline Politi, au tribunal correctionnel de Paris :

>> Les réquisitions sont attendues mercredi et les plaidoiries de la défense jeudi.