Dalida, la passeuse

Dalida, la passeuse

Dalida, sur scène en 1981 ©Getty
Dalida, sur scène en 1981 ©Getty
Dalida, sur scène en 1981 ©Getty
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Le répertoire de Dalida est avant tout une série d’adaptations des plus belles chansons populaires de l’Europe du Sud et c’est par elle que le public français de l’époque s’est familiarisé avec des mélodies russes, grecques, brésiliennes, portugaises et évidemment italiennes.

"Come prima, tu me donnes tant de joie", chantait Dalida, disparue le 3 mai 1987, il y a presque 36 ans, "Comme avant, mais même plus qu'avant, je te promets que je t'aimerais", disait la chanson originale en italien et c’est vrai, c’est peut-être avec le temps que l’on a appris à aimer Dalida et ses plus grands succès. Aujourd’hui encore, près de 40 ans après sa disparition, on l’entend partout, par exemple récemment dans les paroles et la musique d’un spot gouvernemental de la Miviludes contre les dérives sectaires. On peut aussi dire que  Laissez-moi danser a été l’un des plus grands hymnes du confinement après avoir été considéré pendant des années comme un succès disco un peu daté.

Dalida a été une femme qui incarnait la joie d’abord, une femme follement joyeuse, pleine de soleil. Elle a incarné la musique populaire d’une France intello dans l’après-guerre existentialiste, elle qui aimait et qui lisait de la philosophie. Elle deviendra plus tard une figure beaucoup plus grave, encerclée par les morts, les échecs amoureux, les suicides et oscillera entre des grands tubes émouvants et des chansons populaires plus discutables comme le fameux Darla Dirladada.

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Une vie, une oeuvre
57 min

L'histoire de Bambino

Les paroles de la chanson Bambino ont été écrites pour Dalida mais la mélodie, elle, n’est pas une création originale. C’est au départ une ritournelle écrite dans la pure tradition napolitaine, intitulée Guaglione et signifiant "gamin". Elle était en fait destinée à l’un des plus grands chanteurs folkloriques italiens, à savoir Claudio Villa, et aurait finalement été interprétée par un autre chanteur qui, trois mois avant que Dalida n’en fasse un tube, a triomphé au Festival de Naples. Et c’est parce que ça marche très bien en Italie que Dalida la reprend en France et que Lili Boniche la reprend en Algérie pour le public d’Afrique du Nord. Derrière l'histoire de la circulation de cette chanson, se cache finalement toute l’histoire de la chanteuse. Dalida est née en Égypte dans la ville, extrêmement cosmopolite à l'époque, du Caire. Elle est issue d’une famille italienne. Son père lui dispense d’ailleurs une éducation musicale stricte puisqu’il est lui-même premier violon de l’orchestre du Caire. Il y a donc quatre langues qu’elle parle dès l’enfance et qu’elle maîtrise : l’italien, le français, l’arabe et bien sûr l’anglais.

La chanson d'Orphie

Luiz Bonfá interprète Manha de Carnaval, Matin de carnaval pour la bande originale du film Orfeu Negro, film qui se révèle être un choc pour le public français et international de l'époque, qui transpose le mythe d'Orphée dans le Rio des favelas des années 50. Immersion dans un monde de carnaval et de grande pauvreté aussi. Le film va profondément marquer le public français avec un succès inouï à Cannes. Cette musique brésilienne qu'on découvre, notamment ses bases de samba, c'est Vinícius de Moraes qui la compose. Et comme souvent, pour le public français, il faut toujours une transposition dans leur langue pour que la chanson puisse être appréciée par le grand public. Ce sera donc Dalida qui interprètera cette chanson d'Orphée, chanson qui connaîtra un immense succès. Elle sera numéro 1 en France, mais aussi en Espagne, en Allemagne, où Dalida commence à enregistrer des versions allemandes de quasiment tous ses succès. À cette période et pendant presque quatre ans, Dalida prend les chansons des pays qui l’inspirent et les transpose en francais, comme avec l'exemple de cette chanson.

45 min

Programmation musicale et archives

  • Dalida, Bambino
  • Archive : Dalida sur la connaissance de soi, Radioscopie, France Culture, 1970
  • Lili Boniche, Bambino
  • Dalida, Madona
  • Amalia Rodriguez, Barco Negro
  • Luiz Bonfá, Manha de Carnaval
  • Dalida, La chanson d'Orphée
  • Eydie Gormé, Historia De un Amor
  • Dalida, Love in portofino
  • Archive : Dalida sur les chansons qu'elle interprète, chez Denise Glaser, 1966
  • Fred Buscaglione, Love in Portofino
  • Dalida, La Banda
  • Dalida, Non Giocarti Dell'amore
  • Luigi Tenco, Ciao Amore, ciao
  • Dalida, Ciao Amore, ciao
  • Dalida, Il venait d'avoir 18 ans
  • Archive : Orlando sur la construction de “Laissez-moi danser” issue de la  web série "Dalida par Orlando"
  • Dalida, Laissez-moi danser

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