Dave Stewart : un homme en mission - Rolling Stone

Suivez-nous
Beauregard

Interviews

Dave Stewart : un homme en mission

Publié

Dave Stewart Eurythmics
BOBBY KLEIN

Avec son nouveau spectacle, “Eurythmics Songbook: Sweet Dreams 40th Anniversary Tour”, Dave Stewart prendra la route pour célébrer les 40 ans d’un album au succès planétaire.

L’idée de développer “Eurythmics Songbook: Sweet Dreams 40th Anniversary Tour” et de l’emmener en tournée est née du concert unique donné au Royal Festival Hall de Londres, en 2019, accompagné de musiciennes et de chanteuses, dont Rahn, Vanessa Amorosi et sa fille, Kaya Stewart. “J’adore interpréter ces chansons, raconte Dave Stewart, enthousiaste. Ce sera un show démentiel, époustouflant, rempli de chansons mémorables.”

Ce spectacle original, qui reprend les plus grandes chansons du groupe, a reçu la bénédiction d’Annie Lennox, laquelle, de son côté, a arrêté de faire des tournées après le dernier concert, en novembre 2022, lors de l’intronisation d’Eurythmics au Rock and Roll Hall of Fame, où ils avaient interprété “Would I Lie to You ?”, “Missionary Man” et “Sweet Dreams (Are Made of This)”. “Annie m’a annoncé qu’elle ne partirait plus en tournée, ce que je comprends tout à fait”, regrette le songwriter et producteur, dont la carrière sur quarante ans est tout simplement sidérante. Car après avoir lancé son propre groupe, les Spiritual Cowboys, en 1990, pour renouer avec un rock puriste et énergique, et sorti une douzaine d’albums en solo, tous remarquables, signé une quinzaine de bandes originales de films, monté un super-groupe avec Mick Jagger, a produit Dylan, Ringo Starr, Nina Hagen, Joss Stone, Bryan Ferry ou Aretha Franklin. “J’ai adoré ce travail, s’amuse-t-il. Travailler avec des gens que j’ai toujours admirés était un rêve éveillé.”

Mais il fallait célébrer comme il se doit Sweet Dreams (Are Made of This), sorti en 1983, un jalon de la pop qui fête cette année son quarantième anniversaire. Cet album phare et marquant – en tête des ventes pendant deux ans –, assorti d’un clip baroque à souhait, a satellisé Eurythmics en pleine ère MTV. D’où cette tournée inespérée – on n’a plus vu le duo en France depuis une trentaine d’années et un concert ahurissant à Bercy. Et Dave Stewart, à 70 ans, continue d’avoir le goût de la scène : “Je ne dis pas que je fais ce métier uniquement pour les concerts, mais la scène, pour moi, est essentielle, explique-t-il. Et je suis très heureux de jouer avec cet incroyable groupe de musiciennes et de chanteuses, avec lesquelles j’ai déjà joué à de nombreuses reprises”, ajoute-t-il à propos de son groupe exclusivement féminin, avant de les présenter une par une, et notamment une jeune vocaliste qui lui est très proche. “J’ai choisi de m’entourer de musiciennes exceptionnelles et le groupe est dirigé par la brillante claviériste Hannah Koppenburg et… ma fille, Kaya, qui chantait ‘There Must Be An Angel’ sur les genoux d’Annie à 5 ans et qui, depuis l’âge de 14 ans, a donné des centaines de concerts en solo.”

Belkacem Bahlouli

Retrouvez cet entretien avec Dave Stewart en intégralité dans notre numéro 157, disponible en kiosque et via notre boutique en ligne.

Rendez-vous le 13 novembre à La Salle Pleyel pour le passage français de l’artiste.

Interviews

Kings of Leon : boys want to have fun

Publié

Kings of Leon
DR

Toujours aussi créatifs, Kings of Leon, nourris d’un enthousiasme débordant, signent un neuvième album studio plutôt engageant, Can We Please Have Fun?

Caleb Followill trépigne. Le chanteur et guitariste du Kings of Leon, préposé aux interviews et délégué par le groupe pour cette tâche ô combien incontournable, revient sur les conditions de création inhabituelles du nouvel effort des Américains, mais aussi sur les liens entre les membres du groupe, aussi bien artistiques que familiaux. Et surtout, il ne manque pas non plus d’évoquer le public français, avec qui le groupe se prépare à renouer cet été, après quinze ans d’absence. Entretien.

Can We Please Have Fun? est un titre assez inhabituel, à quoi correspond-il ?

Il est le fruit d’un choix entre plusieurs idées de titres entre nous. Celui-ci vient de moi et reflète une demande intérieure lors de la confection de cet album. Je voulais que nous prenions du plaisir lors du processus, sans nous surmener. C’est la première fois que nous faisons un album sans être sous contrat avec une maison de disques. Nous l’avons ainsi conçu juste pour nous, comme à l’époque où nous répétions ensemble dans un garage.

Y a-t-il un message plus général derrière ?

Nous nous sommes rendu compte que son sens allait s’étendre à mesure que nous passions du temps en studio. Soyons honnêtes, nous vivons une époque difficile. Beaucoup de gens pensent qu’il s’agit des huit dernières années, mais pour moi, cela remonte à plus longtemps. C’est également lié au fait que nous sommes un groupe américain qui a percé en Europe. Cette image n’est pas forcément évidente à porter auprès du public européen. De fait, ce titre s’adresse aussi à l’espèce humaine. C’est une manière de dire qu’il faut se détendre, et de ne pas craindre ce que demain va nous apporter.

Parlons justement de cette image de groupe américain auprès des Européens.

Au début, nous étions très fiers d’avoir percé en Europe. Ensuite, nous avons eu une sorte de retour de flamme. Nous sommes des gars de la campagne, nous n’avons pas suivi de longues études. Je crois qu’un seul d’entre nous a eu son bac ! Nous avons dû rattraper tout cela assez vite, lorsque nous nous avons compris que notre parole était publique. Avant cela, nous voulions juste nous amuser, boire des coups et jouer nos morceaux ! [Rires] Face tout ça, devant un monde qui s’entredéchire, nous essayons d’unir les gens. Si quelqu’un déteste son voisin, peut-être qu’une chanson le distraira le temps de trois minutes, et qui sait, peut-être qu’ils se trouveront tous deux une passion commune.

Mathieu David

Retrouvez cet entretien avec Caleb Followill en entier dans notre numéro 163, disponible en kiosque et via notre boutique en ligne.

Continuer la lecture

Interviews

Pet Shop Boys : la renaissance

Publié

PET SHOP BOYS
©Alasdair McLellan

Quarante ans après “West End Girls”, Pet Shop Boys connaissent un regain de popularité et publient un album brillant : Nonetheless.

Retrouvez cet entretien avec Neil Tennant et Chris Lowe de Pet Shop Boys en intégralité dans notre hebdo n°160, disponible via notre boutique en ligne.

Félicitations pour votre nouvel album. Comment avez-vous réussi à garder votre inspiration aussi longtemps ?

Neil : On essaie de ne pas trop y réfléchir, au cas où ça disparaîtrait. Mais l’écriture de chansons, c’est notre truc, vraiment. C’est toujours quelque chose que nous faisons pour le plaisir, pas forcément pour écrire un album.

Chris : Nous étions confinés et pour trouver quelque chose à faire, il suffisait d’écrire. Juste pour le plaisir. Je ne savais pas que nous avions commencé à écrire un album, jusqu’à ce que Neil envoie un jour une playlist de tout ce que nous avions fait, dans l’ordre, et dise : “Eh bien, voilà. Nous avons le prochain album.” J’ai été assez surpris.

Neil : Nous n’avons jamais perdu le contact avec ce sens enfantin du jeu. Pendant le confinement, il n’y avait littéralement rien d’autre à faire, à part se promener l’après-midi, préparer le dîner… Alors nous écrivions des chansons. C’était excitant de recevoir un e-mail de Chris avec un nouveau morceau.

Vous attendiez-vous à une telle longévité ? Dans les années 80, vous vous moquiez des rock stars qui pensaient en ces termes.

Neil : C’est toujours le cas. Nous n’avons jamais pensé à la longévité. Nous avons juste l’impression de l’avoir atteinte.

Chris : Nous avons toujours pensé que la pop jetable était en fait celle qui durait.

Neil : C’est ce que nous disons depuis les années 80. Mais c’est vrai aussi pour la pop des années soixante. Ce sont souvent les choses importantes qui ne vieillissent pas forcément très bien. Les choses qui cherchent consciemment à faire une déclaration importante. C’est ce qui orchestre la vie des gens et ce dont ils se souviennent.

Les gens pensaient que “West End Girls” était une chanson “facile”, et c’est toujours un classique après quarante ans.

Neil : Quand nous avons commencé cet album, nous avons réalisé que cela faisait quarante ans que “West End Girls” était sorti. Quand nous l’avons enregistrée à New York, certains nous considéraient comme faisant partie de la scène dance new-yorkaise, et c’est ce que nous avons ressenti nous-mêmes. Nous étions aux studios Unique. À côté, [le producteur de disco] Bobby O. Arthur Baker enregistrait Planet Patrol. Cet été-là, j’étais à New York pour lancer le magazine Smash Hits aux États-Unis. J’ai interviewé Madonna, qui se produisait chaque semaine au Roxy, le vendredi soir. Je faisais du breakdance dans les rues. Pour nous, New York était le point de départ.

Rob Sheffield

Continuer la lecture

Interviews

Pokey LaFarge transmet de la joie

Publié

Pokey LaFarge
Fabian Fioto

Pokey LaFarge revient avec un nouvel album, Rhumba Country, où la promesse de “faire de la musique qui transmet de la joie pure” a été tenue. Rencontre

Retrouvez cet entretien avec Pokey LaFarge en intégralité dans notre numéro 163, disponible via notre boutique en ligne.

L’image que vous envoyez reste très vintage, que ce soit au niveau de votre son ou même de votre look, entre dandy et workwear… Vous aimez vous distinguer ?

Il faut savoir que beaucoup de choses qui ont été très populaires dans le passé, par exemple un niveau plus élevé d’habillement et d’apparence, semblent justement avoir disparu, et certains pensent que tout cela est cantonné à quelques initiés. À mon avis, s’habiller avec style, quel qu’il soit, est une question de respect pour soi-même et pour les gens qui nous entourent, et même juste une question de bon sens. Regardez tous ceux qui se passionnent pour la cuisine. Il en va de même pour moi pour la musique et l’habillement. Est-ce que c’est un truc vintage ? Fuck no! Ce sont des centres d’intérêt comme d’autres, et cela reste indispensable dans notre métier.

Vous avez mélangé beaucoup de styles dans ce nouvel album, vous vous êtes découvert de nouvelles passions musicales ?

Alors, en effet, j’ai beaucoup versé dans le rock pionnier et le rock classique, mais aussi dans la soul, la country et bien d’autres styles. Il faut quand même reconnaître que la musique américaine règne en maître, mais j’ai grandi en écoutant des radios qui passaient aussi pas mal de musique étrangère, latino-américaine en particulier, et cela s’est imprégné dans ma mémoire. De plus j’ai toujours aimé la musique qui a beaucoup de caractère, et les styles sud-américain et caraïbe n’en manquent pas ! Tout comme le jazz, d’ailleurs ! Mais outre le rock’n’roll, si mon son est une sorte de patchwork inspiré par mon amour de la musique du XXe siècle, comme les rythmes latins venus de pays très différents, cela me permet aussi de faire voyager le public et lui ouvrir de nouveaux horizons. Et surtout, écouter beaucoup de musique du monde entier m’a aidé à simplifier mon approche de la composition et du son, et même de ce que doit être une chanson, tout simplement.

Belkacem Bahlouli

Continuer la lecture

Festivals-Live

Festival Interceltique de Lorient : nouvelles phases

Publié

Festival Interceltique de Lorient 2024

La 53e édition du Festival Interceltique de Lorient se tiendra du 12 au 18 août. Voici notre entretien avec Jean-Philippe Mauras, directeur artistique de l’événement.

Rendez-vous du 12 au 18 août pour la prochaine édition du Festival Interceltique de Lorient. Les places sont disponibles.

Le premier festival après-Covid a tout de même bien tenu ses promesses ?

L’an dernier, on avait parlé du bilan de 2022, dont on était assez content, parce qu’il s’agissait de la première édition vraiment après-Covid. 2023 a vraiment confirmé ce retour du public, au moins de notre public, sur le festival, puisqu’on a même un peu explosé les scores au niveau fréquentation. On a quasiment un million de visiteurs sur les dix jours. On a fait 177 600 billets vendus sur le festival, des chiffres jamais vus !

Les options et les risques pris ont permis la réussite du rendez-vous. Plutôt rassurant, non ?

Je suis content en tant que directeur artistique. Je suis satisfait que le menu ait pu plaire. Les gens viennent. En tout cas, c’était une très belle année 2023. Cela nous a aidés à travailler sur 2024, qui est un peu particulière, Jeux olympiques obligent. On nous a déplacés par rapport à nos dates traditionnelles. Et dans ce déplacement, on perd également… on perd deux jours. On est sur une édition qui est pleine et entière, mais qui sera quand même un peu adaptée, où les rendez-vous habituels sont un peu décalés, etc. Donc, du 12 au 18. On nous a demandé de faire en sorte que les forces de sécurité et de prévention puissent être quand même bien présentes sur le festival.

De fait, la Grande Parade des nations celtes aura lieu à une date plutôt inhabituelle ?

Elle aura lieu exceptionnellement le jeudi 15 août… Qui est un jour férié, pendant le plus gros week-end du mois d’août. Malgré tout, malgré ce déplacement, on est assez optimistes, puisqu’au moment où je vous parle, là, début mai, les réservations vont bon train. Donc, on est plutôt contents au niveau de la billetterie. Et tout ce qui concerne l’hôtellerie, les clubs hôteliers, cela va aussi dans le même sens. Ces petits indicateurs, trois, quatre mois avant, sont plutôt positifs.

Belkacem Bahlouli

Retrouvez cet entretien avec Jean-Philippe Mauras du Festival Interceltique de Lorient en intégralité dans notre numéro 163, disponible en kiosque et via notre boutique en ligne.

Continuer la lecture

Interviews

Bad Juice : amour apocalyptique

Publié

Bad Juice
©Philippe Mazzoni

Frères et compagnons de route, David et Thomas Schmidt de Bad Juice célèbrent la sortie de leur nouvel album : Amour noir. Ce disque cristallise une longue période de gestation, marquée par des tragédies et des situations inédites,tout en témoignant une véritable passion pour la musique. Entretien.

Retrouvez cet entretien avec Bad Juice en intégralité dans Rolling Stone l’hebdo n°160, disponible via notre boutique en ligne.

Amour noir semble avoir mis du temps à sortir. Comment s’est déroulé le processus créatif ?

Thomas Schmidt : Nous avons commencé à écrire sur ce disque le jour de l’attentat du marché Noël à Strasbourg. Cela fait donc un peu plus de cinq ans. Il y a ensuite eu cette “excellente” période du Covid qui a repoussé les sessions d’enregistrement de six mois, à Berlin. Cela a également repoussé le mix, puis le mastering du disque.

L’attentat de Strasbourg constitue-t-il une impulsion artistique ou une coïncidence ?

David Schmidt : Il s’agit vraiment d’une coïncidence. Au départ, nous voulions faire un album de soul. Nous avons commencé à travailler avec le bassiste du disque le jour des événements et nous sommes retrouvés enfermés dans le studio de répétition, parce que la police avait verrouillé le quartier. Nous avons donc posé les bases du son de l’album, qui ont ensuite donné lieu aux premières maquettes. C’est néanmoins le marqueur d’une période délétère qui a probablement rejailli sur l’écriture, mais aucun morceau n’a été directement influencé par cet attentat.

Parlons du sens du titre.

D.S. : Nous avons pour habitude de nommer nos disques d’après un morceau de l’album. Ainsi, nous avons trouvé qu’il était le plus représentatif de l’ambiance. Ces deux mots ont un aspect collage, ce qui se répercute dans l’alliance entre Bad Juice, un groupe de garage rock, et Gemma Ray, une productrice de dark pop. La pochette est littéralement un collage, donc le titre est adapté. Côté thématique, il renvoie au roman noir. Nous avions d’ailleurs l’Affaire du Dahlia noir en tête pou r le morceau. Nous avons imaginé que l’enquêteur du meurtre tombe amoureux de la victime.

Mathieu David

Continuer la lecture

FESTIVALS

Motocultor

DANS LES BACS

Richard Hawley

ABONNEZ-VOUS

Abos
Publicité

CHRONIQUES

Les Plus Lus

WP2Social Auto Publish Powered By : XYZScripts.com