Regina King : "Les jeunes filles sont plus déterminées qu’à notre époque"
LES PLUS LUS
Publicité
Publicité

Regina King : "Les jeunes filles sont plus déterminées qu’à notre époque"

Regina King invitée au Kering Women in Motion.
Regina King invitée au Kering Women in Motion. © Yannick Vely
Propos recueillis par Yannick Vely, à Cannes

Actrice, productrice, réalisatrice… Regina King s’est confiée sur sa carrière à l’invitation de Kering Women in Motion.

«One Night à Miami», son premier film

Publicité

Ce fut une expérience intéressante, même si pendant la pandémie, nous n’avons pas pu faire certaines choses. Suivre un film du début à la fin c’est compliqué, et j’en garde un goût amer avec la pandémie car nous n’avons pas pu voir le film lors de projections publiques. Facetime, Zoom, tout cela ne m’a pas beaucoup plu. J’aime les gens et c’est très difficile de ne pas partager son film directement avec le public. J’ai pu rencontrer des réalisateurs qui ressentaient la même chose que moi, qui éprouvaient cette même déception.

La suite après cette publicité

Réalisatrice

La suite après cette publicité

Ce fut un long processus. Déjà en tant qu’actrice, je me posais des questions au-delà des personnages que je devais jouer. Mon expérience de productrice a permis que l’idée germe en moi. Je me suis dit qu’il fallait que je l’affirme, que je l'exprime à voix haute, ça a vraiment commencé au début des années 2000. Beaucoup acteurs veulent devenir des réalisateurs souvent par fierté, par frustration d’être considérés comme de simples acteurs, si bien que l'on ne nous prend pas toujours au sérieux. Dès que j’ai exprimé ce désir, j’ai eu le soutien du producteur John Wells. Mes parents m’ont toujours dit qu’il fallait être très sérieuse, assister à des programmes, des ateliers pour montrer sa détermination. Toutes mes craintes se sont progressivement envolées. Il faut toujours avancer, ne pas hésiter à poser des questions, et surtout bien écouter les réponses. Etre actrice permet de mieux appréhender la vulnérabilité du métier. Parfois les réalisateurs ne savent pas diriger les acteurs. 

La cérémonie des Oscars (elle a ouvert la cérémonie en marchant à travers la salle avec un long plan-séquence, Ndlr)

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Je savais que j’allais présenter un prix à un moment du show, mais je ne savais pas quand. Et puis j’ai reçu un appel, «nous aimerions que vous commenciez le spectacle», je me suis dit: oh quelle pression (rires). J’ai parlé avec Steven Soderbergh - par zoom - il m’a envoyé un script, nous avons travaillé dessus. Ils m’ont ensuite parlé de mes chaussures, je n’ai pas compris pourquoi. Lors de la répétition, j’ai compris (rires). La distance à parcourir était très longue. Heureusement, les chaussures que je portais était très confortables, malgré des talons haut de six centimètres. Mais ce fut une super expérience, je ressentais une énergie folle autour de moi. C’était la première fois depuis un an et demi que la famille du cinéma était réunie.

Place des femmes dans l’industrie

Les choses changent mais la route est longue. Le pourcentage de femmes réalisatrices a diminué cette année. Il y a du pain sur la planche. Il faut continuer à en parler, évoquer sans cesse les disparités. Ce que l’on voit à l’écran ne représente pas toujours la réalité d’aujourd’hui. Hollywood a une responsabilité: les histoires sont exportées dans le monde entier. Il faut que l’on puisse découvrir différents points de vue. L’égalité salariale entre les hommes et les femmes n’existe pas, beaucoup de femmes sont en plus mères de famille et on travaille encore plus dur. Parfois, nous sommes appelés sur le plateau pour un problème à la maison (rires). Je ne dis pas que les pères ne sont pas appelés mais c’est plus rare. Il y a un long chemin à parcourir. Il faut aussi mettre en avant les choses positives. Je vois des jeunes filles extrêmement motivées, plus déterminées qu’à notre époque. Je suis fière d’être une génération qui a aidé à cette transition à Hollywood. C’est une source de grand optimisme. 

«Bitter Root», son prochain film

Je ne connaissais pas ce roman graphique quand on m’a proposé son adaptation. J’ai compris à sa lecture pourquoi on me l’avait proposée. Mon intention est d’inclure des thématiques de la société d’aujourd’hui dans ce film, je serai juste réalisatrice et productrice. Je ne veux pas être actrice sur ce projet. C’était compliqué sur la série «Southland» d’être à la fois actrice et réalisatrice, de porter les deux casquettes. 

«Flag Day»

Qui n’est pas fan de Sean Penn ? J’ai reçu un mail de sa part et je me suis dit: « oh un mail de Sean Penn (rires) ». Il avait ce script qui lui tenait à coeur, avec sa fille. Il faudra peut-être un jour qu’il me rende la monnaie (rires).

«Jerry Maguire»

Ce film a été un moment charnière dans ma carrière et dans ma vie. J’ai été maman pour la première fois cette année-là. Il y a toujours des gens qui m’arrêtent dans la rue en me disant : «Show me The Money». 

Contenus sponsorisés

Publicité