« J’ai été projeté à trois mètres » : le directeur de l’école de musique voisine raconte l’explosion à Paris - Le Parisien

« J’ai été projeté à trois mètres » : le directeur de l’école de musique voisine raconte l’explosion à Paris

Michel Denis qui dirige la Schola, l’école de musique installée à quelques mètres de l’immeuble éventré par l’explosion rue Saint-Jacques ce mercredi, a essayé de contacter des connaissances de l’école américaine située dans le bâtiment touché. En vain.

    L’explosion de la rue Saint-Jacques a secoué tous les bâtiments alentour. Notamment celui qui abrite la Schola cantorum, une école de musique réputée. Le lieu est généralement plein à craquer le mercredi après-midi avec des enfants qui viennent prendre des cours. L’établissement compte 1 200 élèves et 80 enseignants. Mais ce mercredi 21 juin, il n’y avait pas grand monde pour cause de début de vacances. Michel Denis, le directeur, nous raconte, encore sous le choc.



    Racontez-nous ce que vous avez ressenti au moment de l’explosion survenue dans un immeuble situé à une trentaine de mètres de celui de votre école ?

    MICHEL DENIS. J’étais dans mon bureau, situé au rez-de-chaussée, et je recevais quelqu’un, quand soudain on a entendu une explosion, comme un bombardement. J’ai été projeté à 3 mètres, tout s’est soulevé dans le bureau (il est parti par la suite faire des examens de contrôle à l‘hôpital Cochin). Je n’ai pas eu le temps de voir si les vitres avaient explosé, je n’ai pensé qu’à nous mettre à l’abri. Nous sommes passés par le parc à l’arrière du bâtiment pour ressortir rue Saint-Jacques. Par terre, il n’y avait que des débris. Les gens étaient paniqués. Les pompiers et les policiers sont arrivés rapidement et nous ont évacués. Heureusement, c’est le premier jour des vacances et il n’y avait pas beaucoup de monde dans nos locaux.

    Avez-vous des nouvelles des personnes de l’école américaine ?

    Non et nous sommes très inquiets. Ce sont des amis. Nous les appelons et ils ne répondent pas. Il y a régulièrement beaucoup d’étudiants de cette école qui s’appelle l’American Paris academy. Il y a, entre cette école et la nôtre, l’église du Val-de-Grâce et la Maison de l’enseignement catholique. Mais nous les connaissons bien.



    Avez-vous senti une odeur de gaz, ce que certains témoins ont rapporté après l’explosion ?

    Pas particulièrement. Il y a eu des travaux pendant longtemps dans la rue. Heureusement d’ailleurs que l’explosion n’a pas eu lieu durant ces travaux sinon les camions de secours n’auraient pas pu passer. Je ne sais pas si c’est une explosion au gaz. Mais lorsque j’ai pris la direction de l’école il y a 30 ans, j’ai arrêté le gaz. Ça m’a toujours fait très peur.