Hauts-de-Seine : quel âge a votre ville ? Courbevoie fête officiellement ce dimanche son 240e anniversaire - Le Parisien

Hauts-de-Seine : quel âge a votre ville ? Courbevoie fête officiellement ce dimanche son 240e anniversaire

Héritière d’un village datant du Moyen Âge ou bien beaucoup plus récente, née de redécoupages au XIXe et XXe siècle, de quelle époque date votre ville ? À Courbevoie, c’est la création de la paroisse le 28 avril 1784 qui marque la date officielle de la naissance de la commune, célébrée ce dimanche.

Courbevoie (Hauts-de-Seine), le 26 avril 2024. La ville célèbre ce week-end son 240e anniversaire qui correspond à la création, le 28 avril 1784, de la paroisse Saint-Pierre-Saint-Paul. LP/A.-S.D.
Courbevoie (Hauts-de-Seine), le 26 avril 2024. La ville célèbre ce week-end son 240e anniversaire qui correspond à la création, le 28 avril 1784, de la paroisse Saint-Pierre-Saint-Paul. LP/A.-S.D.

    Vestiges d’occupation humaine au Néolithique, création de paroisses au Moyen-Âge, redécoupage et officialisation administrative après la Révolution. Autant d’étapes dans la création des 36 communes du département des Hauts-de-Seine, lui-même créé en 1968 au moment de la réorganisation de la région parisienne. Et, pour chaque commune, l’opportunité de choisir un moment clé pour acter sa « naissance » et la célébrer.

    C’est ainsi que Courbevoie a opté pour le 28 avril 1784, date de la création de la paroisse Saint-Pierre-Saint-Paul. L’occasion de fêter, ce dimanche, son 240e anniversaire, avec notamment l’installation de bornes historiques sur son territoire et des animations autour de son riche passé industriel.

    « J’ai pendant longtemps cherché la date de la création de la ville, et ce n’est que très récemment que nous avons retrouvé un registre dans lequel l’abbé Hébert mentionne que les habitants avaient obtenu gain de cause avec la création de la paroisse », explique le maire (LR) Jacques Kossowski, à la tête de la ville depuis 1995, qui va donc célébrer pour la première fois cet « anniversaire », en mobilisant notamment la société d’Histoire de Courbevoie et les conseils de quartier.

    « Mais le bourg de Courbevoie existait déjà avant cette date en tant que succursale de Colombes et 1784 marque donc en quelque sorte son indépendance », précise de son côté Pierre Chancerel, directeur des archives départementales des Hauts-de-Seine qui définit trois grandes étapes de la création des villes du département.

    Les communes les plus anciennes : des paroisses et seigneuries du Moyen-Âge

    Les recherches archéologiques laissent apparaître que Nanterre serait le plus ancien territoire occupé par l’homme dans les Hauts-de-Seine, avec des vestiges néolithiques, soit entre 6 000 à 2 000 ans avec notre ère. Par ailleurs, la première mention de l’existence d’un lieu dénommé Nanterre remonte vers 480.



    Soit quelques dizaines d’années avant Saint-Cloud, qui tient son nom de Clodoald, petit-fils du premier roi des Francs et qui a fêté en 2022 sont 1 500e anniversaire ! Quant à Boulogne-Billancourt, la ville a fêté en 2019 ses 700 ans d’existence. « Bagneux fait également partie des villes les plus anciennes du département, il s’agissait au Moyen-Âge d’une très importante seigneurie dont certains territoires ont ensuite acquis leur indépendance au XVIIIe siècle avec la création de Sceaux et de Bourg-la-Reine », détaille Pierre Chancerel.

    Plus au nord du département, Clichy fait également partie des bourgs les plus anciens, avec des traces dès le VIIe siècle puisqu’elle a été la résidence des monarques mérovingiens, à l’image de l’illustre roi Dagobert.

    La création des villes « modernes » après la Révolution

    Il faut ensuite attendre 1790 pour que naissent administrativement les communes telles que nous les connaissons aujourd’hui. Même si, sur une carte des « environs de Paris » datant de 1751, figurent déjà les noms, avec différentes orthographes, de Ruel, Genevilliers, Villedavray, Bilancourt, Vanvre… « Il faut noter qu’après la Révolution, le territoire qui est aujourd’hui celui des Hauts-de-Seine ne compte que 31 villes », précise le directeur des archives départementales, soulignant que le cas de Courbevoie est en ce sens un peu particulier car la ville paroisse a été créée quelques années plus tôt.

    Environs de Paris. [Ca 1753] par le Sr Robert, Geographe. - Echelle  Mille Pas Géometriques de 60 au degré.
    Environs de Paris. [Ca 1753] par le Sr Robert, Geographe. - Echelle Mille Pas Géometriques de 60 au degré. Archives départementales des Hauts-de-Seine

    « Courbevoie gagne en importance dès les années 1750 avec l’installation d’une caserne puis en 1771 avec la construction du pont de Neuilly, l’un des premiers ponts en pierre de France, qui rend la ville plus accessible et contribue à son essor », explique ainsi Pierre Chancerel.

    Les dernières villes nées à la fin du XIXe et au XXe siècle

    Elles n’étaient que 31 en 1790 et sont désormais 36. Cinq communes des Hauts-de-Seine sont donc bien plus récentes. C’est le cas de Levallois-Perret, fondée en 1867 en se détachant de Clichy d’une part et de Neuilly d’autre part. « Il s’agit d’une sorte d’affaire commerciale puisque le lotissement a été racheté par deux hommes, Nicolas Eugène Levallois et Jean-Jacques Perret », développe le directeur des archives.

    Puis, en 1883 naît la commune de Malakoff, qui acquière son indépendance de Vanves et dont le nom est celui d’un cabaret, la Tour Malakoff, créé pendant la guerre de Crimée. En 1896, c’est au tour de Bois-Colombes de voir le jour, au moment du développement du chemin de fer et donc d’une gare dans ce hameau de Colombes. De la même manière La Garenne-Colombes naît en 1910. Mais la plus « jeune » ville des Hauts-de-Seine est Villeneuve-la-Garenne qui acquière son indépendance de Gennevilliers en 1927.

    Si les frontières communales ont évolué au fil des siècles, certaines villes ont également changé de nom. C’est par exemple le cas du Plessis-Robinson qui s’appelait le Plessis-Piquet jusqu’en 1909, année qui sert d’ailleurs de référence aujourd’hui pour dater sa création. « Il s’agit d’une référence à la guinguette Robinson qui avait été créée en 1848 en référence au livre « Robinson Crusoé », avec des cabanes dans les arbres, une sorte de parc d’attractions de l’époque pour faire venir les parisiens à la campagne », explique Pierre Chancerel. Enfin, en 1928, Rueil rajoute Malmaison à son nom, en référence au domaine acheté en 1799 par Joséphine de Beauharnais épouse de Napoléon.