Dragan Stojković : "Nous voulons faire la fierté de la Serbie"

• Après avoir brillé en tant que footballeur lors d’Italie 1990 et de France 1998, Dragan Stojković sera le sélectionneur de la Serbie pour cette Coupe du Monde

• Le premier objectif est de se qualifier pour les huitièmes de finale

• Aleksandar Mitrović, Dušan Vlahović et Dušan Tadić sont les leaders sur le terrain comme en dehors

Après avoir porté plus de 80 fois le maillot de la Yougoslavie et avoir participé à deux Coupe du Monde de la FIFA™ en tant que joueur, Dragan Stojković se prépare à vivre sa première édition en tant que sélectionneur de la Serbie. Il est à la tête d’une équipe nationale talentueuse, surtout en attaque, qui s’est qualifiée pour Qatar 2022 en battant, à la surprise générale, le Portugal, grand favori du groupe. À quelques semaines du début de la phase finale, Dragan Stojković confie à la FIFA qu’il n’a pas de limites. Premier objectif : la qualification pour les huitièmes de finale. Ensuite, tous les rêves sont permis.

Dragan Stojković : Je suis du genre à me concentrer sur mon équipe et ses matches. Nous respectons bien évidemment nos adversaires, mais nous voulons imposer notre jeu.

Nous étions dans un groupe difficile, dont le Portugal était indubitablement favori. L’équipe a très bien joué chacun de ses matches. Nous savions que celui de Lisbonne contre le Portugal serait comme une finale, et c’est effectivement ce qui s’est passé. Nous avons montré que nous méritions de nous qualifier. Notre victoire 2-1 est plus que justifiée.

Aleksandar Mitrović est un joueur essentiel au sein de notre équipe. C’est un grand attaquant, un athlète très sérieux et professionnel, qui donne le meilleur de lui-même à chaque match. Tous les buts qu’il a marqués lors des qualifications ont été magnifiques, mais celui contre le Portugal, à la dernière minute, restera à jamais dans les mémoires. C’est un joueur avec des caractéristiques qui intéressent tout entraîneur, tous voudraient l’avoir dans leur équipe.

Depuis quelques années, Dušan Vlahović fait preuve de qualités extraordinaires qui lui ont valu d’être recruté par la Juventus, l’un des plus grands clubs italiens. Il est jeune mais déjà très mature, il se consacre corps et âme au football et obtient d’excellents résultats. Il se donne beaucoup pour son équipe et ne ménage pas non plus ses efforts en équipe nationale. Quant à Dušan Tadić, c’est un vrai capitaine, au talent immense, pour lequel le football n’a plus de secret. Luka Jović a joué au Real Madrid, et même s’il n’a pas pu s’y exprimer pleinement, je pense qu’il a les atouts nécessaires pour avoir sa place en équipe nationale.

Dès le début des qualifications, nous nous sommes concentrés sur notre jeu. Mon objectif était certes d’obtenir des victoires, mais avec la manière. Nous voulions gagner en pratiquant un beau jeu, moderne, rapide et offensif. C’est ce que les gens attendent quand ils viennent au stade. Et c’est précisément avec cet objectif que nous avons pu trouver un bon équilibre entre résultats et qualité de jeu. C’est ce qui nous a permis de nous qualifier.

Vu le peu de séances d’entraînement pour prendre mes marques, c'était effectivement un grand défi. Je dois remercier l’équipe qui m’a tout de suite accordé sa confiance. Nous avons pris chaque match avec optimisme et tout s’est déroulé à merveille.

Cette Coupe du Monde est un point drgue incontestable dans ma carrière. En huitièmes de finale, j’ai marqué deux buts contre l’Espagne, qui était pourtant très forte. Italie 1990 restera à jamais gravé dans ma mémoire. Ces deux buts ont été des chefs-d’œuvre, je suis fier d’avoir eu l’occasion de montrer mon talent et mes qualités de footballeur lors d’une compétition aussi importante.

Je ne suis pas du genre à me laisser envahir par la pression avant les matches, je veux rester calme. C’était mon état d’esprit quand j’étais joueur et c’est ce que je transmets à mes joueurs. Je les invite à ne pas se laisser submerger par la pression, parce que ce serait contreproductif. Il y a aussi une pression positive, celle qui vous pousse à donner le meilleur de vous-même pendant le match, mais pas question de prêter attention à ses aspects négatifs.

Qualifier son équipe pour une telle compétition représente un exploit important pour tout entraîneur. C’est pour moi un grand honneur et un privilège, mais aussi une responsabilité : en tant que joueur, on représente son club et soi-même ; en tant qu’entraîneur, on représente la nation entière. Ça fait une différence notable, mais je n’ai aucun problème à assumer ce genre de responsabilité.

Le football a toujours été un sport important en Serbie, les gens l’adorent. Avec parfois des attentes exagérées, comme celles de nous voir sans cesse gagner la Coupe du Monde. Il n’est pas évident de devenir champion. D’autant que notre petit pays a de nombreux problèmes d’infrastructure et peine à rivaliser avec les grandes équipes européennes. Notre qualification pour la phase finale est donc une réussite remarquable, qui doit nous inciter à poursuivre nos efforts pour construire un avenir meilleur. Notre victoire au Portugal a donné lieu à de nombreuses célébrations : notre peuple mérite ce bonheur.

C’est l’un de nos objectifs. Notre présence parmi les 32 premiers pays du monde démontre que nous avons des qualités, que nous ne sommes pas là par hasard. Nous n’irons pas au Qatar en touristes, mais pour essayer de faire quelque chose dont nous pourrons être fiers. Le premier objectif est d’arriver en huitièmes, même si ce ne sera pas facile. Mais je sais que nous en sommes capables et nous ferons tout pour réussir.

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Yougoslavie 4-1 Émirats Arabes Unis | Italie 1990 Espagne 1-2 Yougoslavie | Italie 1990 Yougoslavie 0-0 Argentine (2-3 tab) | Italie 1990 Allemagne 0-1 Serbie | Afrique du Sud 2010 Costa Rica 0-1 Serbie | Afrique du Sud 2010 Predrag Mijatović à 18 ans Dreams | Le film officiel de la Coupe du Monde de la FIFA 2018™