Anne Gravoin n’est pas une femme d’intérieur
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Anne Gravoin n’est pas une femme d’intérieur

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© A. Isard
Benjamin Locoge

Violoniste, elle adore le mélange des genres, jouant aussi bien Mozart que Johnny Hallyday. A la ville, elle est l’épouse de Manuel Valls.

«Les puristes ? Je les emmerde ! » Depuis bientôt trente ans, la musicienne Anne Gravoin promène son archet de studio en studio, de spectacle en spectacle. Anne est une violoniste multicorde, capable de jouer un soir du Richard Strauss, le lendemain d’accompagner Julien Clerc, puis de se lancer dans un opéra en plein air (« Aïda » en ce moment). « Je suis née dans une famille de musiciens, dit-elle. J’ai su dès l’âge de 8 ans que je me tournerais vers le classique. » A l’adolescence, Anne fréquente le conservatoire de Paris. Elle est brute, frondeuse, charmeuse aussi. En 1984, elle franchit le Rubicon. Lassée du milieu classique, Anne travaille avec Laurent Voulzy et découvre avec lui le monde de la variété. Elle part à l’assaut du showbiz, multipliant les collaborations, de Marc Lavoine à Michel Jonasz en passant par Nolwenn Leroy. « En trente ans de carrière, il n’y a qu’avec Marc Jolivet que ça s’est mal passé. Il m’a demandé de l’aider pour obtenir une subvention. En guise de remerciement, il a pris un autre orchestre pour l’accompagner. »

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«Manuel est mon grand amour»

Aujourd’hui, la voilà donc sur scène avec Johnny Hallyday, à la tête de son orchestre de 40 musiciens. « Ici, l’enjeu n’est pas musical. Mais l’erreur n’est pas permise, le show est très réglé. » Pour la première fois, Anne se produit devant des foules immenses et sera au Stade de France ce week-end. Mais rien ne la grise. « Rien ni personne ne m’impressionne, que ce soit dans le showbiz ou dans le monde politique. » Car, depuis juillet 2010, Anne Gravoin est devenue l’épouse de Manuel Valls. « J’ai profité d’une loi qui venait de passer en 2010 pour garder mon nom ; je ne suis donc pas Mme Valls, mais Manuel est mon grand amour. » Ils se connaissaient depuis les années 80, se sont éloignés avant de mieux se retrouver. Mais pas question pour Mme Gravoin de se mettre dans les pas de son mari.

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« C’est chacun son rythme, chacun sa vie. On se manque terriblement, et c’est peut-être ce qu’il y a de mieux pour un couple. » Ne comptez pas sur elle pour devenir une femme de ministre potiche. « Je n’ai pas assisté à sa passation de pouvoir parce que j’étais avec Hallyday. Elle sourit quand on évoque Manuel Valls, nouvelle coqueluche des Français selon un récent sondage. « Il le mérite. Maintenant toutes les femmes vont vouloir coucher avec lui ! » Elle ne le dira pas mais Anne adore sa situation atypique : « En ce moment, je fais travailler 350 personnes, je dirige sou­vent des hommes, je suis aussi une chef d’entreprise [elle a créé Régie Orchestre en 2003, NDLR]. » Elle aimerait tordre le cou de ceux qui insinuent qu’elle se sert de son mari pour obtenir des contrats. « Avant, on me prêtait des liaisons ; maintenant, on utilise mon mari… »

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Elle ne demandera pas à son ministre de mari de voler à son secours. « Quoi qu’il arrive, je resterai à ma place. Mais, si je suis très gentille a priori, je suis aussi une main de fer dans un gant de velours. ». Elle retrouvera bientôt son Travelling Quartet, le quatuor à cordes qu’elle dirige, avec lequel elle vient de publier un album de reprises des Beatles. Le groupe donnera un concert pour la Fête de la musique à Matignon. Quand on s’étonne de la collusion d’intérêts, Anne hausse les épaules : « Je vous jure qu’il n’y a aucun lien avec Manuel ! C’était prévu avant… » Et part dans un éclat de rire…

Album : « All You Need is Travelling Quartet ». En concert le 18 août, en Corse, à Calenzana.

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