Frédéric Bastiat

Journaliste, économiste puis homme politique français, Frédéric Bastiat (1801-1850) est souvent considéré comme l’un des pionniers du libéralisme, qu’il qualifie de système fournissant « l’harmonie des intérêts ». Il est farouchement opposé au protectionnisme. Il accuse les barrières commerciales d’entretenir des prix élevés, ce qui a pour conséquence de ne pas stimuler l’activité économique et la concurrence et de brider la progression du pouvoir d’achat. Il critique avec virulence toute intervention de l’Etat qu’il considère comme étant « la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde ». Il estime que la richesse bénéficie à tous, « Le profit de l’un est le profit de l’autre ». Aujourd’hui, on qualifierait cet effet de relation « gagnant-gagnant ».

Il est connu pour un mode de raisonnement où il met systématiquement en parallèle " ce qui se voit" avec "ce qui ne se voit pas". Concrètement, il rappelle que chaque fois que quelqu’un reçoit, c’est que quelqu’un a donné.
Une de ses paraboles les plus célèbres est celle de la demande fictive qu’il rédige des producteurs de chandelles qui, pour préserver l’emploi, demandent au roi Louis Philippe de chasser le soleil du territoire national car il leur fait une concurrence déloyale.

Ses théories économiques libérales ont largement inspiré le 1er Ministre britannique Margaret Thatcher (1979-1990) et le président américain Ronald Reagan (1981-1989), chacun dans leur politique de désengagement de l’Etat de l’économie. Son libéralisme s’accompagnait d’idées très progressistes pour l’époque : il défendait le droit syndical permettant un dialogue social plus équilibré et il a combattu avec ardeur la peine de mort et l’esclavage.