Notre ancien collaborateur, le journaliste Pierre Péan, est mort

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Le journaliste enquêteur Pierre Péan, ancien collaborateur de Marianne, est mort ce jeudi 25 juillet des suites d'une maladie.

Le journaliste Pierre Péan, ancien collaborateur de Marianne, est mort ce jeudi 25 juillet. Enquêteur chevronné ayant pour sujets de prédilection l'Afrique, les médias et la face cachée des personnalités politiques, avec notamment le passé trouble de l'ex-président socialiste François Mitterrand pendant l'occupation nazie, Pierre est décédé à l'âge 81 ans des suites d'une maladie à l'hôpital d'Argenteuil, dans le Val-d'Oise.

Au cours d'une carrière impressionnante, Pierre Péan s'est fait connaître avec des enquêtes au long cours qu'il publiait à raison d'un livre tous les un ou deux ans. Son coup de maître, il le réalise en 1994 avec "Une jeunesse française : François Mitterrand 1934-1947", dans lequel le président socialiste s'explique pour la première fois sur son appartenance à la droite pétainiste qui allait engager la France dans la collaboration avec l'occupant nazi, avant son action dans la Résistance.

N'ayant jamais peur des polémiques, il enquêtera aussi sur Jacques Chirac, Bernard Kouchner ou Jean-Marie Le Pen. En 1979, ce fils d'un coiffeur de l'ouest de la France, qui avait débuté dans des cabinets ministériels au Gabon avant de se lancer dans le journalisme, passant par l'AFP puis l'hebdomadaire L'Express, sort dans Le Canard enchaîné sa première grande affaire. Il s'agit de diamants que l'empereur Bokassa de Centrafrique aurait offerts au président français Valéry Giscard d'Estaing. Le scandale aura un grand retentissement à deux ans de l'élection présidentielle.

En 1983, le tiers-mondiste dans l'âme publie "Affaires africaines", sur les relations entre la France et le Gabon. Il reviendra sur les sujets africains avec le génocide rwandais (dans Noires fureurs, blancs menteurs en 2005), où certains de ses propos sur les Tutsis feront polémique. Ce livre lui vaudra un procès intenté par SOS Racisme pour incitation à la haine raciale, accusation dont Pierre Péan sera relaxé le 7 novembre 2008.

Toute l'équipe de Marianne présente ses condoléances à la famille de Pierre.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne