Philippe Lellouche : "Revenir à Saint-Pierre-de-Plesguen, c'est carrément utile à mon équilibre"

Le comédien Philippe Lellouche, qui présente son one man show à Dinard, a passé les vacances d'été de son enfance à Saint-Pierre-de-Plesguen. Une région à laquelle il est attaché. 

Philippe Lellouche
Philippe Lellouche donnera à Dinard l’une des premières représentations de son one man show, Stand Alone.  ©(Photo : Arthur Unglik)
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Le comédien Philippe Lellouche donnera à Dinard l’une des premières dates de son one man show, Stand Alone. L’occasion d’un retour dans la région où il venait en vacances enfant et à laquelle il reste très attaché. 

Qu’est-ce qui vous a amené à vous lancer dans ce one man show ?

C’est lié à plein d’éléments, mais le premier c’est que Gad Elmaleh pensait que c’était une bonne idée que je le fasse ! Il y a aussi le fait que d’habitude, quand j’écris une pièce de théâtre, je prends un sujet qui m’énerve ou qui me fait rire, je le tords jusqu’à ce que je trouve l’arche dramatique… Mais là *, il y a tellement de sujets à traiter qu’il faudrait faire 5 000 pièces de théâtre ! Alors j’ai plutôt écrit un one man show. Troisième raison, je trouve que, quand on a 40 ans et plus, on est n’est pas ‘traité’ par l’humour et la musique. Les jeunes humoristes sont hyper doués, mais ils s’adressent à des plus jeunes, à des gens qui ont plutôt des références de trentenaires. J’avais envie de parler aux plus de 40 ans, parler de l’enfance dans les années 70 et 80. 

Il y a un côté nostalgique ?

Oui, forcément. Mais on m’a dit récemment que c’était de la nostalgie heureuse. Je trouve que ça correspond bien au spectacle. Ce n’est pas une suite de sketches, c’est plutôt une conversation qui s’installe avec le public. Je parle du slow qui n’existe plus, des changements d’identité, et bien d’autres thèmes. 

« Avec les slows, on savait ce que le non voulait dire » 

Vous regrettez la disparition du slow alors ?

Oui, je trouve que ça avait des vertus. Aujourd’hui, il y a des hommes qui ont des problèmes avec le ‘non’, ils ne comprennent pas ce que ça veut dire. Avec les slows, on savait ce que le non voulait dire ; c’était un entraînement, dès le plus jeune âge, à apprendre à gérer le refus d’une fille ; il n’y a pas beaucoup de mecs qui insistaient, et quand c’était le cas tous les autres lui disaient ‘arrête’ ! Et puis le slow, c’est une machine à remonter le temps géniale : quand on en entend un à la radio, ça nous ramène immédiatement à l’été de nos 15 ans…

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Revenez-vous sur les vacances d’été que vous passiez enfant au Rocher Abraham, à Saint-Pierre-de-Plesguen, et dont vous avez fait un film ?

Je rappelle dans le spectacle que je suis un ‘couscous galette’, à moitié juif d’Algérie et à moitié breton, de Saint-Pierre-de-Plesguen. Je n’y reviens pas beaucoup, mais le plus possible. C’est carrément utile à mon équilibre, il faut que je passe par là à un moment ou un autre, c’est proustien. J’ai tellement traîné partout autour de là, entre Saint-Pierre et Combourg, à vélo, à pied, etc. Et il y a Saint-Malo évidemment, qui ne ressemble à aucune autre ville au monde. Pour moi, la Bretagne, c’est Saint-Malo. C’était la sortie qu’on faisait une fois tous les dix jours, l’été ; on achetait des ‘patates’ et on avait des cornes de brume. Ne me demandez pas pourquoi, mais il nous fallait la corne de brume…

Vous êtes heureux de jouer à Dinard, alors ?

Oui, je joue chez les riches ! C’était comme ça que je voyais Dinard, quand j’étais petit… Je suis hyper content de commencer cette tournée par la Bretagne ; c’est le début de tout pour moi, et ce n’est pas un hasard de calendrier. 

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C’est un spectacle qui évolue encore ?

Un one man show, ça évolue en permanence. Le vrai metteur en scène, c’est le public. Ce sont les réactions des spectateurs qui vous disent si c’est drôle ou pas, ce qu’il faut enlever ou garder. C’est toute la joie de faire du spectacle vivant. 

Justement, les réactions du public sont bonnes ?

Ça se passe très très bien ; les gens sont au rendez-vous. J’ai l’impression de faire un dîner avec des copains. Il se dégage une âme commune autour de trucs qu’on a vécus mômes et qui n’existent plus aujourd’hui. Enfant, j’étais convaincu que le monde que je connaissais était celui que j’allais retrouver adulte. Ça n’a pas du tout été le cas, on est dans un monde différent. 

C’est une façon de dire que c’était mieux avant ?

Il y a du bon, sinon ce serait tragique, mais oui, bien sûr, il y a des trucs qui étaient mieux avant. Il faut le dire.

Il me semble par exemple qu’on avait un débat un peu plus ouvert. Aujourd’hui, il suffit qu’on isole une phrase de votre discours pour que tout à coup la moitié de la population se dise : il est mélenchoniste, ou macroniste, ou lepéniste… On s’offusque pour bien moins qu’avant et pour les mauvais choses. 

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« Ceux qui ont les cheveux blancs aujourd’hui ont connu les années 70 ! »

Ce sont des quadras et des quinquas qui viennent voir ce spectacle ? 

Pas seulement. Il y a des gens qui viennent avec leurs mômes. 

Vous aurez peut-être plus de cheveux blancs qu’ailleurs dans le public à Dinard…

Ça me va ! Il ne faut pas oublier que ceux qui ont les cheveux blancs aujourd’hui sont peut-être, je dis bien peut-être, allés à Woodstock ! Les choquer aujourd’hui, ce n’est pas facile : ils ont connu les années 70 !

* Cet entretien a été réalisé le 5 octobre, avant l’attaque terroriste du Hamas sur Israël. 

Stand Alone, par Philippe Lellouche, vendredi 27 octobre, au Casino Barrière de Dinard, à 20h30. Tarifs : 37€. Réservation : www.casinosbarriere.com/fr/dinard/spectacles-et-animations/humour/philippe-lellouche.html et points de vente habituels.

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