Chapitre
Thuriféraire infatigable de l'idéal impérialiste, Joseph Chamberlain fut l'une des figures majeures de la vie politique britannique de la fin du XIXe siècle. Ses deux discours reflètent le contexte culturel de leur époque et, notamment, les conceptions racistes alors très répandues.
Alors que je cheminais au travers de l'Angleterre, en route pour les États-Unis, et de nouveau en franchissant les frontières des Dominions, il y eut une idée qui s'imposa à moi à chaque pas, une idée qui est écrite de façon indélébile à la surface de ce vaste pays. Cette idée, c'est la grandeur et l'importance du destin réservé à la race anglo-saxonne — (applaudissements) —, à cette espèce fière, obstinée, sûre d'elle-même, résolue, qu'aucun changement de climat ou d'environnement ne peut altérer, et qui est sans aucun doute promise à être la force prédominante dans l'histoire future et la civilisation du monde (applaudissements renouvelés). On dit que patriotisme bien ordonné commence par soi-même. Je suis un Anglais, je suis fier du vieux pays dont je suis issu. Je ne néglige pas ses glorieuses traditions ou la valeur de ses institutions, façonnées qu'elles ont été par des siècles de nobles comportements (applaudissements).
Mais je penserais que notre patriotisme est à coup sûr rabougri et anémié s'il ne s'étendait pas à la Plus Grande-Bretagne, au-delà des mers — (nombreux « bravo !, bravo ! ») — , s'il n'incluait pas les jeunes et vigoureuses nations qui transportent aux quatre coins du monde la pratique de la langue anglaise et l'amour bien anglais de la liberté et de la loi ; et, Messieurs, compte tenu de ces sentiments, je ne peux me résoudre à considérer les États-Unis d'Amérique comme une nation étrangère (applaudissements)…
Plan
Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 09/03/2016
- https://doi.org/10.3917/arco.chass.2009.01.0115
Veuillez patienter...