Emmanuel de Grouchy (1766-1847)

Emmanuel de Grouchy

(1766-1815-1847)

marquis (ancien r�gime)

mar�chal de l'Empire

comte de l'Empire - Pair de France

Pourquoi Grouchy n'a pas "march� au canon" le 18 juin 1815

 

I. � REMARQUE PRELIMINAIRE

S'il est un mal-aim� parmi les mar�chaux de Napol�on, c'est bien Grouchy. "Petit dernier" d'une longue lign�e de mar�chaux de l'Empire, seul le mar�chal de la promotion de 1815, Grouchy souffre encore de nos jours des accusations port�es contre lui par Napol�on � Sainte-H�l�ne et par les historiens qui ont accept� sans esprit critique ces accusations, pire encore, qui sont all�s beaucoup plus loin dans la calomnie. Or, ces accusations ne reposent sur rien en ne r�sistent pas � une analyse d�passionn�e de la situation.

Mais tout cela a une cons�quence directe : aucun monument n'a �t� �rig� � sa gloire, et sa ville natale n'a m�me pas daign� apposer une plaque sur sa maison natale.
 


 

Armes de Comte de l'Empire :

D'or, frett� d'azur ; sur-le-tout d'argent, � trois tr�fles de sinople ; au canton des Comtes Militaires de l'Empire brochant
 

 

Grouchy en Colonel du 2e Dragons en 1792, par G. Rouget.

 

 

II. � SON ORIGINE ET SA JEUNESSE

 

N� � Paris le 23 octobre 1766, Grouchy �tait un authentique marquis de l'ancien r�gime. Son p�re �tait Fran�ois Jacques DE GROUCHY, Marquis DE GROUCHY (1715-1808), Cornette de Cavalerie, sa m�re, Gilberte FR�TEAU DE P�NY (�1793)


Il entre � l'arm�e comme aspirant au Corps Royal de l'Artillerie en 1779. Celui qui deviendra c�l�bre comme commandant de cavalerie commence donc sa carri�re dans l'artillerie.

�l�ve d'artillerie � l'�cole de Strasbourg, 31 mars 1780; lieutenant d'artillerie par lettre de service du 14 mars 1781, � dater du 23 octobre 1780; sous-lieutenant en pied dans le r�giment d'artillerie de Besan�on, 24 ao�t 1781.

C'est le 28 octobre  1784 qu'il devient capitaine au Royal-�tranger-Cavalerie. Sous-lieutenant des Gardes du corps du Roi, compagnie �cossaise, avec rang de lieutenant-colonel, 25 d�cembre 1786; r�form�, 27 janvier 1787.

Au moment o� survient la R�volution, il est d�j� commandant au 12e R�giment de Chasseurs � Cheval, mais il se montra partisan de la R�volution. Lieutenant-colonel du 12e chasseurs � cheval, 18 d�cembre 1791 ; colonel du 2e dragons, 1er f�vrier 1792.

Colonel du 6e hussards, 8 juillet 1792 ; � l'arm�e du Centre, puis des Alpes, septembre 1792; mar�chal de camp, 7 septembre 1792.

A l'arm�e des C�tes de Brest, 15 mai 1793; d�fendit Nantes contre Charette; repoussa les Vend�ens du camp des Gorini�res qu'il commandait pr�s de Nantes, 31 ao�t-1er septembre 1793; suspendu de ses fonctions comme noble, 30 septembre 1793; exclu de l'arm�e pour ce motif, 8 octobre 1793.

R�int�gr� dans son grade �. l'arm�e de l'Ouest, 29 novembre 1794; nomm� provisoirement g�n�ral de division par les repr�sentants, 23 avril 1795; confirm� dans ce grade par le comit� de salut public, 13 juin 1795; chef d'�tat-major de Hoche � l'arm�e de l'Ouest, 1795-1796; prit part � l'affaire de Quiberon; commanda par int�rim l'arm�e de l'Ouest � la place de Canclaux, 7-10 septembre 1795; nomm� commandant en chef de l'arm�e des C�tes de Brest � la place de P�rignon, 26 novembre 1795.

Subordonn� � Hoche � l'arm�e des C�tes de l'Oc�an, 1er janvier 1796; nomm� chef d'�tat-major de l'arm�e du Nord � la place de Des Bruslys, 25 mars; commandant sup�rieur � Brest puis � l'�le de R�, 16 ao�t; commandant la 12e division militaire � La Rochelle, 2 septembre 1796-17 mars 1798; commandant en 2e l'exp�dition d'Irlande et chef d'�tat-major de Hoche, 1er novembre 1796; partit de Brest le 15 d�cembre; commanda par int�rim l'exp�dition d'Irlande du 24 d�cembre 1796 au 18 janvier 1797;

Commanda les 4 divisions militaires de l'Ouest; chef d'�tat-major de l'arm�e du Nord, 17 mars 1798; de l'arm�e de Mayence sous Joubert, 11 juillet; charg� de commander la citadelle de Turin � la place de Mesnard, 27 novembre; commandant la division du Pi�mont, 11 d�cembre.

Chef d'�tat-major de Moreau en Italie, mai 1799; vainqueur � San Giuliano, 20 juin; chef d'une division sous P�rignon � la gauche de l'arm�e d'Italie � la bataille de Novi, 15 ao�t 1799; re�ut 14 blessures en d�fendant Pasturana et y fut fait prisonnier, 15 ao�t 1799.

Protesta par lettre �tant en captivit� contre l'�tablissement du Consulat; commandant la 4e division de la 2e arm�e de r�serve, 31 juillet 1800; puis la 2e division � la place de Baraguey-d'Hilliers � la m�me arm�e, 8 septembre (devenue arm�e des Grisons, 5 octobre) ; commanda par int�rim l'arm�e des Grisons pendant une maladie de Macdonald, 2-5 novembre 1800; nomm� � la place de Delmas commandant la 1�re division du corps du centre � l'arm�e d'Allemagne, 12 novembre ; prit possession de son commandement le 1er d�cembre; servit � Hohenlinden, 3 d�cembre.

Monument de la bataille de Hohenlinden, inaugur� en 1998.  Les trois premiers  piliers symbolisent les nations bellig�rantes, la Bavi�re, l'Autriche et la France. Le dernier repr�sente la population entre Danube et Inn, qui souffrit de la guerre. Les poutres transversales qui  reposent sur les piliers repr�sentent l'espoir d'un avenir pacifique qui unira les peuples d'Europe. La st�le en granit rouge de Finlande repr�sente le sang vers�, et les thuyas, � gauche, les troupes fran�aises montant � l'assaut .

Sous Murat au corps d'observation du Midi, juillet 1801; inspecteur g�n�ral de cavalerie, 23 septembre 1801; en mission en �trurie, 1803; nomm� commandant la cavalerie du camp de Bayonne sous Augereau, 30 ao�t 1803; au camp de Brest, 1804; commandant la 2e division du corps d'occupation de la Hollande sous Marmont � la place de Barbou au 6 mars 1804.

 

III. � SA CARRI�RE SOUS L'EMPIRE

1805
Commandant la 2e division du 2e Corps de la Grande Arm�e sous Marmont, 30 ao�t 1805 ; servit � Wertingen, 8 octobre, Gunzbourg, 9 octobre, devant Ulm, 17 octobre;

1806

Remplac� dans son commandement pour cause de maladie, 27 avril 1806; commandant la 2e division de dragons � la place de Beker � la r�serve de cavalerie de la Grande Arm�e sous Murat, 20 septembre; servit � Zehdenick, 26 octobre, Prenzlau, 28 octobre, � la prise de Lubeck, 6 novembre, � Thorn, 5 d�cembre; commandant la 2e division de dragons au 2e Corps de cavalerie sous Bessi�res, 13 d�cembre; au combat de Biezun, 23 d�cembre;

1807

Puis de nouveau � la r�serve de cavalerie sous Murat, 12 janvier 1807; servit � Ziegelhoff, 7 f�vrier; bless� � Eylau, 8 f�vrier; servit � Friedland, 14 juin; grand-croix de l'ordre militaire de Bavi�re, 29 juin 1807; grand aigle de la L�gion d'honneur, 13 juillet 1807; commandant la cavalerie du corps d'observation des C�tes de l'Oc�an sous Moncey, 5 novembre.

1808

Commandant la cavalerie de l'arm�e d'Espagne, f�vrier-octobre 1808; r�prima l'insurrection de Madrid, 2 mai 1808; gouverneur de Madrid; employ� � l'arm�e d'Italie, 9 novembre;

1809

Comte de l�Empire, 28 janvier 1809; commandant la division de dragons � l'arm�e d'Italie sous le prince Eug�ne de Beauharnais au 1" avril 1809; servit au Piave, 8 mai; d�tach� avec les divisions Pacthod et Sahuc, 20 mai; au si�ge de Graz, 28-30 mai; occupa Graz, 30 mai; vainqueur � Stein am Anger, 7 juin, � Vasvar, 10 juin, � Papa, 12 juin; servit � la bataille de Raab, 14 juin; couvrit l'extr�me droite de la ligne fran�aise sous Davout � Wagram, 6 juillet; colonel g�n�ral des chasseurs � la place de Marmont, 31 juillet 1809; autoris� � rentrer en France, 19 octobre; disponible, 20 octobre 1809;

1810-12

Commandant la division de cavalerie l�g�re du corps d'observation d'Italie, 20 avril 1811-10 janvier 1812; commandant le 3e Corps de r�serve de cavalerie de la Grande Arm�e � la place de La Tour-Maubourg qui n'avait pas rejoint, 28 janvier 1812; servit en cette qualit� sous le prince Eug�ne en Russie, 1812; s'empara d'Orcha, de Liady, 14 ao�t 1812 ; bless� d'un bisca�en � la poitrine � la Moskova, 7 septembre; servit � Malojaroslaw.etz, 24 octobre; puis � Krasno�e ; commanda pendant la retraite � le bataillon sacr� �, form� d'officiers, en novembre 1812;

1813

Autoris� �, rentrer en France, 19 janvier 1813; nomm� commandant le 3e Corps de cavalerie � Metz, 15 f�vrier ; d�clara que sa sant� ne lui permettait pas de s'y rendre et qu'il d�sirait ne commander qu'un corps d'infanterie; fut mis, pour ce motif, en non-activit�, 1er avril 1813 ; et rentra dans ses foyers; remplac� par Arrighi le 25 mars 1813; d�sign� pour l'arm�e d'Italie, 5 novembre; n'y �tait pas encore parti lorsqu'il fut nomm� commandant en chef de la cavalerie de la Grande Arm�e, 15 d�cembre ;

1814

Servit � Brienne, 29 janvier 1814, La Rothi�re, 1er f�vrier,

29 janvier 1814 : Bataille de Brienne-le-Ch�teau

Napol�on veut encore emp�cher la jonction de Bl�cher avec Schwarzenberg qui arrive par le sud-est en lui coupant la route de Troyes, et se dirige, par des chemins r�put�s impraticables, sur Brienne qu'il attaque le 29. La ville et le ch�teau de Brienne sont occup�s par les corps russes de Osten-Sacken et d'Olsoufiev, avec lesquels se trouve Bl�cher, qui manque d'�tre pris avec son �tat-major. Napol�on engage 16.000 hommes contre les 26.000 alli�s. Malgr� leur sup�riorit� num�rique, les alli�s sont expuls�s de la ville, c'est une victoire pour Napol�on. Les pertes sont de 3 � 4.000 hommes c�t� fran�ais, de 3 � 6.000 hommes c�t� alli�.

Bas-relief repr�sentant la bataille de Brienne-le-Chateau sur le socle de la colonne au roi Guillaume de Wurtemberg, sur la grand-place de Stuttgart. Il commandait les troupes wurtembergeoises en 1814, alors qu'il �tait Prince h�ritier.
La plaque indiquant qu'il s'agit de la bataille de Brienne, en-dessous du bas-relief, a malheureusement disparu.
Etant donn� que la bataille de Brienne fut une d�faite pour les Coalis�s, il y a fort � parier que ce qui est appel� bataille de Brienne est en fait celle de La Rothi�re.
(Cliquez pour agrandir.)

 

Puis il sert � Vauchamps, 14 f�vrier, au combat de Montereau, 17 f�vrier; bless� � la prise de Troyes, 23 f�vrier ; s'empara de Braisne, 5 mars; bless� d'un coup de feu � la cuisse � Craonne, 7 mars 1814;

Inspecteur g�n�ral des chasseurs et chevau-l�gers lanciers, 19 juillet 1814;

1815

Commandant l'arm�e du Midi contre le duc d'Angoul�me et les 7e, 8e, 9e et 10e divisions militaires, 31 mars 1815 ; fit prisonnier le duc d'Angoul�me; commandant le 7e Corps et l'arm�e des Alpes, 11-26 avril 1815; organisa la d�fense des Alpes.

Mar�chal de France, 15 avril 1815. Ironie de l'histoire, il a de magnifiques �tats de service, mais c'est finalement pour une "campagne" qui n'en m�rite m�me pas le nom, qu'il fut nomm� mar�chal : la capture du duc d'Angoul�me � Pont-Saint-Esprit.

Rappel� � Paris, 8 mai; pair de France, 2 juin 1815; commandant la r�serve de cavalerie � l'arm�e de Belgique, 3 juin ;

Servit � Ligny, 16 juin; charg� de poursuivre l'arm�e prussienne sur Wavre avec l'aile droite de l'arm�e, 17 juin.

 

(Cliquez pour agrandir.)

Vue sur Ligny � partir des hauteurs au sud-est du village. Positions de l'artillerie du 4e Corps fran�ais et positions de d�part des attaques des divisions P�cheux (� gauche) et Vichery (� centre gauche de la photo).
La division Hulot se trouvait � droite du bord droit de la photo.
On distingue dans le lointain, pass�e la vall�e de la Ligne, la cr�te de Brye, o� se situait le moulin de Bl�cher.
 

Wavre, les 18-19 juin (pour une visite compl�te, cliquez sur le lien), il repousse Thielmann, mais doit se replier apr�s avoir appris la nouvelle de la d�route de Waterloo.

 

Pourquoi Grouchy n'a pas "march� au canon" le 18 juin 1815

Les pseudohistoriens du dimanche - en suivant en cela la propagande nationaliste fran�aise du XIXe si�cle - accusent souvent Grouchy de ne pas avoir "march� au canon".

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles il ne l'a pas fait.

- Tout d'abord, il n'avait aucune raison de le faire. Les ordres de l'Empereur �taient clairs. Grouchy devait poursuivre les Prussiens. En donnant ses ordres  - rappelons que Napol�on ne charge Grouchy de cette poursuite que le 17 � midi, apr�s avoir perdu une bonne douzaine d'heures, temps mis � profit par les Prussiens pour s'�clipser - Napol�on savait bien qu'il allait affronter les troupes de Wellington le 18.  Il le faisait en toute connaissance de cause, croyant de plus que celles-ci se repliaient. Il n'y avait donc aucune raison pour Grouchy de cesser subitement de suivre les ordres donn�s.  Imaginons ce qu'auraient �t� les autres campagnes de l'Empire si, � tout moment, les chefs avaient, d'initiative, subitement d�cid� de ne pas suivre les ordres de Napol�on ! L'accent mis ult�rieurement sur les insistances de Vandamme - qui n'a cess� de saboter les ordres de ses sup�rieurs au cours de cette campagne (cf. son attitude le 15) - est bien s�r la cons�quence de la connaissance l'issue fatale de la campagne.  �videmment, le 18 juin 1815 � 11h35, on ne connaissait pas cette issue.

- Ensuite, m�me s'il l'avait fait. Il lui aurait �t� mat�riellement impossible d'arriver � temps sur le champ de bataille de Mont-Saint-Jean, surtout pas avec un nombre suffisant d'unit�s pour faire basculer la victoire.  Il faut tenir compte des �l�ments suivants, que la plupart des gens ignorent.

1) Au moment o� Grouchy et son �tat-major entendent les premiers coups de canon de la bataille de Waterloo (11h35), personne ne sait � quel point cette bataille sera importante, m�me d�cisive. En effet, m�me Napol�on croit que Wellington va se replier, voire m�me rembarquer � Ostende ou � Anvers. A ce moment, il peut donc tr�s bien croire qu'il s'agit d'un combat d'arri�re-garde sans grande importance. Ce doute n'est dissip� avec certitude qu'au moment des 3.600 coups tir�s par la grande batterie en 30 minutes, de 13h � 13h30. Mais cela retarde d'autant une prise de d�cision. De toute fa�on, Grouchy n'a pas d'ordres de rejoindre, donc il n'a pas de raison de le faire.

2) � ce moment-l�, si Grouchy veut se rendre sur ce champ de bataille de Waterloo, il doit donner ses ordres. Cela prend du temps, tous ses subordonn�s ne sont pas pr�s de lui, il faut les pr�venir.  Une fois que ces ordres sont donn�s, ils doivent parcourir toute la cha�ne hi�rarchique de haut en bas pour arriver aux soldats qui doivent se mettre en marche.  C'est la dur�e de transmission des ordres. Ces ordres doivent �tre clairs, les hommes doivent savoir ce qu'ils doivent faire.  Il ne suffit pas de dire :  "Il faut aller dans cette direction."  Beaucoup de gens croient qu'il suffit d'un claquement de doigts pour que 33.000 hommes se mettent subitement � marcher dans la bonne direction !

3) Ensuite,  un ou plusieurs corps d'arm�e d'infanterie ne se d�placent pas comme un cavalier  - ou m�me un fantassin - seul.  Selon les normes de d�placement des troupes de l'�poque, que l'on peut retrouver dans les documents du XIXe si�cle, un corps d'arm�e d'infanterie se d�place - dans des conditions tr�s d�favorables, ce qui est le cas ici, le terrain est tr�s gras suite aux pluies de la veille et de la nuit - � une vitesse de 1,25 km � l'heure.  N'oublions pas que seuls l'artillerie et le charroi se d�placent sur les routes - dans le cas donn�, d'ailleurs uniquement des chemins de terre, il n'y a aucune route pav�e sur le trajet que les troupes de Grouchy doivent parcourir - et que l'infanterie marche � c�t� des chemins, � travers champs.  (Notons au passage que la vitesse de d�placement d'un corps de cavalerie dans des conditions tr�s d�favorables est de 1,4 km/h.  Pour des conditions "seulement" mauvaises, la vitesse de d�placement est de 1,6 km/h pour un corps d'infanterie et de 1,7 km/h pour un corps de cavalerie.)

Je me demande parfois si certaines personnes ne croient pas que Grouchy commandait une unit� de parachutistes !

4) � cela, il faut ajouter la dur�e d'�coulement.  Ce n'est pas parce que le premier soldat de la premi�re unit� arrive � destination, que tout le corps d'arm�e est pr�t � combattre. En fonction du chemin, du nombre des troupes et d'autres param�tres, il se peut tr�s bien que - dans certains cas - quand le premier soldat de la premi�re unit� arrive � destination,  le dernier soldat de la derni�re unit� ... ne soit pas encore parti !!!!  Quand le premier soldat de la premi�re unit� arrive, il n'est donc nullement question de commencer � combattre !

De plus, il faut tenir compte du fait que, s'il entame une telle man�uvre, la pr�sence de Thielmann sur son flanc droit constituerait une menace pour Grouchy, il ne peut donc man�uvrer sans couvrir son flanc, et cette pr�caution le ralentirait �videmment.

5) En arrivant au compte-gouttes � partir de 22h00 -22h30, la seule cons�quence aurait �t�, pour les troupes de Grouchy, d'�tre emport�es dans la d�b�cle et d'�tre entra�n�es dans la d�route.  Or, en ne marchant pas au canon, Grouchy a pu ramener toutes ses troupes, tous ses bless�s, tous ses embl�mes et tous ses canons (sauf un, pris dans la boue au nord-ouest de Namur). Il a donc pr�serv� une arm�e en �tat de combattre, arm�e qui aurait � �ventuellement, si la situation politique avait �t� diff�rente � Paris - pu servir � une campagne ult�rieure.  Ceci bien s�r au conditionnel. Maintenant, cela n'est pas consid�r� comme important, mais uniquement parce qu'on sait ce qui s'est pass�. Ce n'�tait pas le cas � l'�poque.

6) Grouchy a donc non seulement fait ce qui lui avait �t� ordonn�, mais il a pr�serv� ses troupes, comme tout bon chef a le devoir de le faire.

7) Le parall�le qui est parfois tir� avec l'arriv�e de Desaix � la bataille de Marengo ne tient pas. D'une part, les ordres de Desaix lui permettaient bel et bien de changer son itin�raire, puisqu'il �tait � la recherche d'un ennemi dont on ne connaissait pas l'emplacement.  De plus, Desaix n'a pas "march� au canon", il a �t� rappel� par Bonaparte ! D'autre part, il �tait assez pr�s pour pouvoir faire la diff�rence, ce qu'il fit d'ailleurs.

8) On oublie que Wellington lui-m�me a laiss� 20.000 hommes dans les environs de Hal. On ne leur reproche jamais de ne pas avoir "march� au canon" ! Et pourtant, ils �taient bien plus pr�s, bien plus � m�me de rejoindre le champ de bataille de Waterloo, et Wellington a bien failli �tre battu.

Toutes les critiques � l'�gard de Grouchy - allant parfois jusqu'� parler de "trahison" par ce que Grouchy �tait un marquis de l'ancien r�gime - proviennent de la propagande et des historiens du XIXe si�cle, qui ne pouvaient envisager que Napol�on lui-m�me ait fait des erreurs ce jour-l�. Or, la responsabilit� ultime repose toujours chez le chef. C'est d'ailleurs pour cela qu'il est le chef. Tout cela est �crit � partir de la connaissance de l'issue de la bataille.  Or, le 18 juin 1815, � 11h35, on ne savait pas ce qui allait se passer ce jour-l�.  C'est �videmment la fa�on dont il ne faut pas "faire de l'histoire" !

 

 

Avant Wavre, il y a Walhain...

 

Walhain

Au carrefour de la rue de la Sauveni�re et de la rue Gailly.

Grouchy arriva vers dix heures � Walhain-Saint-Paul. Il entra dans la maison du notaire Hollertt * pour �crire � l'Empereur et d�jeuner avec son �tat-major. Selon certaines sources, le repas aurait eu lieu sous le kiosque dans le jardin - mais ce n'est absolument pas sur, puisque d'autres sources parlent de la "pi�ce" o� le repas eut lieu. Ils en �tait au dessert (les fameuses fraises - c'�tait la saison !) lorsqu'on entendit les premiers coups de canon dans le lointain.

Grouchy et G�rard descendirent dans le jardin avec de nombreux officiers de l'�tat-major. Plusieurs avaient mis l'oreille contre terre, pour s'assurer de la direction.

Un paysan que le g�n�ral Valaz� avait pris comme guide, d�clara que la bataille avait lieu � Mont-Saint-Jean. Le notaire Hollertt confirma les paroles du guide : � C'est sur la lisi�re de la for�t de Soignes. Il y a d'ici environ trois lieues et demie �.  Le paysan parle �videmment du d�placement d'un homme seul (+/- 5-6 km/h), pas d'un corps d'arm�e.

De toute fa�on, � ce moment, il est trop tard. M�me donnant imm�diatement l'ordre de partir vers Mont-Saint-Jean - ce que Grouchy n'avait aucune raison de faire, car les combats du 18 du c�t� de Mont-Saint-Jean �taient pr�vus et il n'avait pas l'ordre de rejoindre - les premi�res unit�s des troupes de Grouchy n'auraient pu arriver sur place avant 22h00 au plus t�t, et seulement une petite partie de ces troupes. Ils n'auraient rien chang� � l'issue, mais auraient �t� entra�n�es dans la d�b�cle.

Ceux qui croient cette l�gende ne tiennent pas compte :
- du d�lai de transmission de l'ordre. Quand l'ordre part du sommet pour descendre la cha�ne hi�rarchique, cela prend un temps consid�rable avant d'atteindre le soldat de base et avant que celui-ci ne se mette en marche.
- de la distance � parcourir
- de la vitesse de d�placement d'un corps d'arm�e d'infanterie : 2,6 km/h sur de bonnes routes, 1,25 km/h dans de tr�s mauvaises conditions, ce qui �tait le cas ici.
- de la dur�e d'�coulement : ce n'est pas parce que le premier soldat arrive, que tout le cours peut combattre ! Les derniers soldats du corps sont alors encore � des kilom�tres du champ de bataille !
Source : Boehn, Hubert von, Generalstabsgesch�fte, Potsdam, 1862.

* Hollertt avec "tt", c'est bien ainsi que le nom figure dans tous les documents officiels de l'�poque.

 

18 JUIN 1815
ICI STATIONNAIT LE MARECHAL GROUCHY
ALORS QUE WATERLOO S'EMBRASAIT.

 

Le porche d'entr�e du ch�teau-ferme Marette (ou ferme Evilard) � Walhain-Saint-Paul. La maison du notaire Hollertt est � droite, une fois pass� l'entr�e. On en voit le toit derri�re les branches.

En 1815, il n'y avait qu'une aile d'�curies et de remises � gauche du porche. Lors de travaux effectu�s en 1900 et en 1937, deux autres ailes ont �t� construites, transformant les b�timents en ferme en carr�.

D�nomm�e ch�teau-ferme Marette, cette maison du notaire Hollertt1 fut achet�e � son d�c�s par Monsieur Lardinois. Sa fille �pousa Monsieur Evilard, dont les descendants exploitaient toujours la ferme.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


La maison du notaire Hollertt. Anciennement, le b�timent comptait deux autres portes � gauche, mais cette partie de la maison a aujourd'hui disparu.

 

L'arri�re de la maison. Les deux arbres que vous voyez se trouvent dans le jardin o� avait �t� construit le kiosque, qui n'existe plus de nos jours. C'est dans ce jardin que les officiers descendirent pour mieux �couter la canonnade.

En comparant, les deux c�t�s de la maison, on voit qu'une partie a disparu.

C'est �galement dans cette maison que fut transport� et soign� le g�n�ral G�rard apr�s sa blessure � Bierges.  On y conserva longtemps sa civi�re. Si je me souviens bien du t�moignage de l'occupant du lieu, avec qui j'ai eu le plaisir d'un agr�able conversation, cette civi�re servit ensuite plusieurs fois pour des enterrements, donc celui d'un officier allemand en mai 1940. Plusieurs soldats allemands furent (temporairement) enterr�s dans la propri�t�.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Walhain

- rue de Baudecet, ferme de Baudecet : passage des troupes prussiennes dans la nuit du 16 au 17 juin 1815 et des troupes de Grouchy le 18 juin 1815.

 

Bierges

 

La Dyle � Bierges. Nous sommes au coin de la rue de la Carri�re et de ruelle a l'Buse. On distingue, � gauche, le moulin, th��tre de durs combats.

 

La Dyle � Bierges, au nord-est du moulin, lieu �galement tr�s disput�.

 

Moulin de Bierges

 


Une vue actuelle du moulin de Bierges, � gauche, et une vue ancienne, avant la destructions d'une partie des b�timent, ci-dessus.
A l'origine, toute la rive nord de la Dyle �tait bord�e d'une grange, aujourd'hui d�truite.

 

 

Le petit pont du moulin de Bierges.                                               

Quelques photos anciennes du Moulin de Bierges pour lesquelles nous remercions M. Fr�d�ric Nicourt.

 


 

Premi�re phase de la bataille

 

2e phase de la bataille.

 

Wavre

Le Pont du Christ

Le Christ porte encore dans son flanc gauche l'impact d'un bisca�en. Selon la direction du tir, il devrait �tre prussien, les Fran�ais venant du c�t� oppos�. Sauf, bien s�r, s'Il a �t� transf�r� sur l'autre parapet lors de travaux !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De l'autre c�t� du pont, la Dyle est couverte, mais le parapet porte  deux plaques.

 

 

AUX SOLDATS DU BATAILLON STOFFEL, DU 2E
R�giment �tranger (suisse), cr�� le 24 avril
1815 - int�gr� � la 10e division du 3e corps
d'arm�e fran�ais (arm�e du Nord) -, qui
prirent part � la campagne de Belgique et qui
furent d�cim�s, � Wavre, en conqu�rant �
deux reprises le Pont du Christ, dans la
soir�e du dimanche 18 juin 1815. 09-05-2009

 

 

 

LE 18 JUIN 1815, CE PONT

FUT L'ENJEU D'UN COMBAT

ENTRE LES TROUPES DE

GROUCHY ET DE BLUCHER

 

 

 

 


La Dyle dans le centre de Wavre, un peu plus � l'est, o� elle n'est plus couverte.

�glise Saint-Jean-Baptiste

 


Le c�t� sud-est, expos� aux tirs. Le boulet a d� traverser le second vitrail.

 

LE 18 JUIN 1815, L�ARTILLERIE FRAN�AISE
BOMBARDE LES TROUPES PRUSSIENNES
RETRANCH�ES DANS WAVRE.

 

HOMMAGES AUX VICTIMES.

 

UN BOULET EST ENCASTR� DANS UN PILIER
DE L��GLISE. 

La plaque � l'entr�e de l'�glise, inaugur�e lors du week-end des 3 et 4 juillet 2010.

 

 

QUID VIS, O IRRITA ACIES CONTRE HANC PETRAM
 

ECCE NEDUM PLUS ULTRA
 

SIC INCONSULTA TRANSIT GLORIA MUNDI.

 

Pour les non-latinistes: "Que veux-tu faire, furieux fer, contre cette pierre ? Tu n'iras pas plus loin ! Ainsi passe la gloire �cervel�e du monde." Cette plaque, due � une initiative du cur�, semble ancienne, pourtant elle ne date que des ann�es 1970.

 

Les fa�ades arri�re de plusieurs maisons de la rue du Commerce portent encore dans la ma�onnerie des projectiles tir�s par les Fran�ais.2

 

H�tel de ville

- place de l'h�tel de ville : l'h�tel de ville, alors couvent des Carmes, servit d'h�pital apr�s la bataille.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Limal

Ferme de la Bourse

Grouchy arriva ici vers 21h00 et il passa la nuit du 18 au 19 dans cette ferme, o� il r�digea � 23h30 un ordre � Vandamme.

Jusque peu de temps apr�s la Seconde Guerre mondiale, il y avait encore des traces de balles dans les murs de cette  ferme.

 


Une autre portion du champ de bataille encore pr�serv�e (vue du nord vers l'est): au nord de la ferme de la Bourse, le long de la rue Champ�tre. (La ferme est derri�re nous.)

 

 
Un peu plus � l'est, dans les champs, vue du NE au SE (emplacement du f de gauche sur la carte ci-dessus): la ferme de la Bourse est � l'extr�me-droite de la photo.

 

 

Ferme du P�lerin

 

 

"Fran�ais"
"prussiens"
bec � bec
21 hrs 18 juin 1815

Wavre 1815 - 1995                                                       

 

Jusqu'� la Premi�re Guerre mondiale, la ferme du P�lerin a �t� un cabaret (�ponyme).  Il n'y a pas si longtemps, on pouvait encore voir un boulet de canon dans le mur de l'�curie.


Une des toutes derni�res portions du champ de bataille de Wavre encore intactes, pr�s de la ferme du P�lerin, au sud-ouest de celle-ci (emplacement du z' sur la carte ci-dessus). Vue de l'est (ferme du P�lerin) vers l'ouest. Combats du soir du 18 juin 1815.

 


Wavre

Ch�teau de la Bawette

Le 17 juin. vers 20h00, la t�te de colonne du IIIe corps d'arm�e prussien de Thielmann, atteint les hauteurs de la Bawette et y campe. Thielmann s'installe au ch�teau. La cavalerie de Lottum et la division Borke, qui forment l'arri�re-garde, n'arrivent que tard dans la nuit.

 

Le 18, Thielmann apprend l'arriv�e des troupes de Grouchy,  laisse � la Bawette 14 escadrons et une batterie sous le commandement du g�n�ral Hobe. Au soir, ce dernier se replie sur Limal et Thielmann vers Louvain. Les troupes de Vandamme chassent alors les derniers prussiens de la ferme. Deux boulets fran�ais sont encore visibles, encastr�s les pilastres de la ferme. Grouchy arrive en vainqueur � la Bawette le 19 juin et y installe son quartier-g�n�ral, en attendant de s'emparer de Bruxelles.  C'est l� qu'il apprend le d�sastre de Waterloo. A 10h30, suite � un message de Vandamme, Grouchy se replie sur Wavre et  entreprend ensuite sa retraite par Dion-le-Mont, Tourinnes et Grand-Leez.
 

 

 

Le lendemain, Grouchy fit  retraite sur Namur, Dinant et Rethel. Au cours de cette magistrale retraite apr�s la demi-victoire de Wavre, il ne perdit aucune aigle, et n'abandonna aucun bless�, seul un canon dut �tre abandonn�, embourb� et hors d'usage.

 

20 juin 1815

Il faut encore mentionner la plaque appos�e � l'emplacement de la porte de Bruxelles � Namur (actuellement place d'Omalius) par l'ACMN en 1986. C'est le seule monument comm�morant le combats du 20 juin 1815, le monument fun�raire �rig� en 1857 au cimeti�re de Namur (Saint-Servais) ayant �t� d�truit.

 

 

ici s'�levait

la porte de bruxelles

le 20 juin 1815, cette porte

fut t�moin des combats

opposant l'Arri�re-garde

du mar�chal grouchy

� l'arm�e prussienne.

                     a.c.m.n.  1986

 

 

RAPPORT DE GROUCHY A L'EMPEREUR, r�dig� � Dinant, le 20 juin 1815

Sire,


Ce n'est qu'a pr�s de sept heures du soir, le 18 juin, que j'ai re�u la lettre du duc de Dalmatie, qui me prescrivait de marcher sur Saint-Lambert, et d'attaquer le g�n�ral Bulow. J'avais rencontr� l'ennemi en me portant sur Wavres, � hauteur de la baraque. Sur-le-champ il avait �t� abord�, pouss� jusques dans Wavres, et le corps Vandamme attaquait cette ville et �tait fortement engag�. La portion de Wavres, sur la droite de la Dyle, �tait emport�e, mais on �prouvait de grandes difficult�s � d�boucher de l'autre c�t�. Le g�n�ral G�rard essayait d'enlever le moulin de Bielge*, et d'y passer la rivi�re ; il ne pouvait y r�ussir : il y avait �t� bless� d'une balle dans la poitrine, blessure qui heureusement n'est pas mortelle. Le lieutenant-g�n�ral Alix avait �t� tu� � l'attaque de Wavres ; dans cet �tat de choses, impatient de pouvoir d�boucher sur le mont Saint-Lambert, et coop�rer aux succ�s des armes de V.M...... Dans cette journ�e si importante, je dirigeai sur Limale la cavalerie de Pajol, la division Teste, et deux des divisions du g�n�ral G�rard, afin de forcer le passage de la Dyle, et de marcher contre le g�n�ral B�low. Le corps du g�n�ral Vandamme entretint l'attaque de Wavres et du moulin de Bielge, d'o� l'ennemi faisait mine de vouloir d�boucher ; ce que je jugeai qu'il ne pourrait effectuer, la position et le courage de nos troupes r�pondant qu'il n'y parviendrait pas. Mon mouvement sur Limale prit du temps, � raison de la distance ; cependant j'arrivai, j'effectuai le passage, et les hauteurs furent enlev�es par la division Vichery et la cavalerie. la nuit ne permit pas d'aller loin, et je n'entendais plus le canon du cote ou V.M. se battait.

Dans cette position, j'attendis le jour : Wavres et Bielge �taient occup�s par les Prussiens. Le 19 � trois heures du matin, ils attaqu�rent � leur tour, voulant profiter de la mauvaise position o� j'�tais, et pr�tendant me rejeter dans le d�fil�, enlever l'artillerie qui avait d�bouch� et me faire repasser la Dyle. Leurs efforts furent inutiles ; l'intr�pidit� des troupes mit � m�me de repousser toutes les attaques, de culbuter les Prussiens et de faire enlever par le division Teste le village de Bielge ; le brave g�n�ral Penne y fut tu�.
Le g�n�ral Vandamme faisant alors passer par Bielge une de ses divisions, enleva sans peine les hauteurs de Wavres, et sur toute ma ligne le succ�s fut complet. J'�tais en avant de Rozierne, me disposant � marcher sur Bruxelles, lorsque j'ai re�u la douloureuse nouvelle de la perte de la bataille de Waterloo. L'officier qui me l'apporta me dit que V.M.. se retirait sur la Sambre, sans pouvoir pr�ciser sur quel point il entrait dans ses vues que je me dirigeasse. Engag� sur toute ma ligne, je cessai de poursuivre, et pr�parai mon mouvement r�trograde. L'ennemi en retraite ne songea pas � me suivre. Je marchai jusqu'� Temploux et Gembloux ; ayant ma cavalerie l�g�re � Mari de Saint-Denis et mes dragons sur Namur. Apprenant que l'ennemi avait d�j� pass� la Sambre et se trouvait sur mon flanc ; n'�tant pas assez fort pour op�rer une diversion utile pour l'arm�e de V.M.. sans compromettre celle que je commandais, je marchai sur Namur ; le 4e corps par la route de Namur � Charleroi, et le 3e par celle directe qui y conduit de Temploux. Dans ce moment les queues des deux colonnes furent attaqu�es ; celle de droite ayant fait son mouvement r�trograde plus t�t qu'on ne s'y attendait compromit un instant la retraite de celle de gauche. De bonnes dispositions r�par�rent tout ; deux pi�ces qui avaient �t� prises furent reprises par le brave 20e de dragons, sous les ordres du colonel Briqueville, qui enleva en outre un obusier � l'ennemi. Les faibles carr�s du ..... r�giment, charg�s par une cavalerie nombreuse, l'attendirent � bout portant, lui firent essuyer une perte �norme, et prouv�rent ce que peuvent de bonnes dispositions, jointes � une attitude calme et un feu bien dirig�. La cavalerie ennemie, charg�e � son tour par le 1er de hussards aux ordres du mar�chal-de-camp Clary, laissa en nos mains nombre de prisonniers. Tout rentra donc sans perte dans Namur. Le long d�fil� qui r�gne depuis cette place jusqu'� Dinan, d�fil� o� l'on ne peut marcher que sur une seule colonne, et les embarras r�sultant des nombreux transports de bless�s que je conduisais avec moi, rendaient n�cessaire de tenir longtemps la ville, o� je ne trouvai pas les moyens de faire sauter le pont. Je chargeai de la d�fense de Namur le g�n�ral Vandamme, qui, avec son intr�pidit� ordinaire, s'y maintint jusqu'� huit heures du soir ; de sorte que rien ne resta en arri�re, et que j'occupai Dinan.
 

L'ennemi a perdu des milliers d'hommes � l'attaque de Namur, on s'est battu avec un acharnement rare, et les troupes ont fait leur devoir d'une mani�re bien digne d'�loge.
 

Je suis avec respect,
Sire,
De Votre Majest�
Le tr�s-fid�le sujet,
 

Le mar�chal comte de Grouchy

Paru dans le Moniteur du 24 juin 1815.

* Bierges

Rejoignit les d�bris de l'arm�e avec 45.000 hommes et prit le commandement de toute l'arm�e du Nord, 26 juin; se replia sur Paris et c�da le commandement � Davout, 28 juin 1815.

IV. � SA CARRI�RE apr�s L'EMPIRE ET SA MORT

Proscrit � la Seconde Restauration, 24 juillet 1815; s'embarqua � Guernesey puis se r�fugia � Philadelphie; amnisti� et remis lieutenant-g�n�ral, 24 novembre 1819; rentra en France, 20 juin 1820; admis � la retraite, 1er d�cembre 1824.

La Restauration ne reconnaissant pas les nominations faites au cours des Cent-Jours, il dut attendre jusqu'en 1831 (1835, selon d'autres sources) pour que sa nomination soit enfin reconnue et son traitement vers� ! Reconnu mar�chal de France, 19 novembre 1831; pair de France, 11 octobre 1832. Il �tait commandeur de la Couronne de Fer.

En revenant d'un voyage en Italie, il d�c�de "de maladie", � savoir d'une crise d'appendicite, le 29 mai 1847, � 20h 30, � Saint-�tienne,  � l'h�tel du Nord, rue Royale (actuellement le N� 7 de la rue de la R�publique). La rue se trouve dans le quartier o� a �t� construite, � partir de 1872, la caserne de cavalerie Grouchy, remplac�e, en 1946, par la piscine Grouchy.

Un plaque y mentionne :

EN CETTE MAISON, ALORS H�TEL DU NORD
DESCENDIRENT
L�ACTRICE RACHEL
L��CRIVAIN B. D�AUREVILLY,
EMMANUEL DE GROUCHY
MAR�CHAL DE FRANCE Y MOURUT LE 30 MAI 1847

La date exacte de sa mort est le 29 mai.

Le nom du mar�chal Grouchy est inscrit au c�t� Nord de l'Arc de Triomphe de l'Etoile.

Notons qu'il �tait le beau-fr�re de Condorcet, celui-ci ayant �pous� sa s�ur Sophie, et �galement de Pierre-Jean Cabanis, c�l�bre m�decin et acad�micien qui avait �pous� sa s�ur Charlotte-F�licit�.  Dans les deux cas, cela n'a certainement pas aid� sa carri�re : le salon de Sophie �tait le point de rencontre d'opposants � l'Empire, et Cabanis, bien que s�nateur de l'Empire, �tait hostile � l'Empereur. Un autre facteur explique peut-�tre son mar�chalat tardif : Grouchy avait �t� un proche de Moreau.

M�me apr�s sa mort, le malheureux semble encore �tre la victime d'un ostracisme de la part de ses concitoyens et coll�gues.  Si, comme la plupart de ses coll�gues mar�chaux, il est enterr� au P�re-Lachaise, c'est cependant loin d'eux, dans la 57e division (avenue lat�rale du Nord, premi�re ligne).

Restauration pr�vue en 2006

Financement Souvenir Fran�ais

(toujours en attente, depuis 2006, d'une autorisation pour effectuer les travaux de restauration !)

 

La plaque pour laquelle l'ACMN esp�re obtenir un jour l'autorisation...

 

EMMANUEL

MARQUIS DE GROUCHY

PAIR ET MAR�CHAL DE FRANCE

N� le 23 octobre 1766 ;

Mort le 29 mai 1847

 

 

JOSEPHINE FANNY HUA

MAR�CHALE

MARQUISE DE GROUCHY

N�E � MANTES

LE 20 Xbre 1802

D�C�D�E � PAU

LE 20 JUIN 1889.

 

 

 

NOEMI

DE GROUCHY

N�E LE 4 janvier 1830

D�c�d�e

le 10 f�vrier 1843

Le nom de la premi�re des trois couronnes, donc celle de gauche, n'est pas lisible, mais il s'agit de la fille du couple, Charlotte Antoinette No�mi DE GROUCHY, n�e le lundi 4 janvier 1830,  malheureusement d�c�d�e � l'�ge de 13 ans, le vendredi 10 f�vrier 1843 � Danvou-la-Ferri�re (14).
 

Fanny Hua, sa seconde �pouse, est la seule des mar�chales de l'Empire � �tre n�e au XIXe si�cle; elle est d�c�d�e sous la 3�me R�publique, le 20 juin 1889, � Pau.

Aucune inscription ne rappelle les nombreux titres du Mar�chal, aussi nous permettons-nous de le faire ici :

- Pair de France,

- Grand-Croix de l'Ordre militaire de Bavi�re,

- Grand-Aigle de la L�gion d'Honneur,

- Commandant de la Couronne de Fer.


Le mar�chal de Grouchy a tout de m�me un honneur particulier, bien m�rit� : celui d'avoir son c�ur dans une urne dans le caveau des gouverneurs aux Invalides. Cependant, aucune plaque ne le mentionne dans l'�glise.

Unions et enfants

�Mari� le 13 mai 1785 (vendredi) avec C�cile FC LE DOULCET DE PONT�COULANT 1767-1827 (Parents : L�on Armand LE DOULCET DE PONT�COULANT, Marquis DE PONT�COULANT 1726- &  Marie Anne PAJOT D'ARDIVILLIERS ca 1735-) dont

Henriette Ernestine DE GROUCHY 1787-1866

Alphonse DE GROUCHY, Marquis DE GROUCHY 1789-1864

Victor DE GROUCHY, Comte DE GROUCHY 1796-1864

 

�Mari� le 19 juin 1827 (mardi) avec Fanny HUA 1802-1880 (Parents : Eustache Antoine HUA, Juge 1759-1836 &  Louise Jeanne HORDRET ca 1770-1820) dont

Charlotte Antoinette No�mi DE GROUCHY 1830-1843

Source : https://gw.geneanet.org/garric?lang=fr&p=emmanuel&n=de+grouchy


Collection Hachette : Mar�chaux d'Empire, G�n�raux et figures historiques (Collection de l'auteur)

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