La Travers�e des temps, tome 4 : La Lumi�re du bonheur - Babelio
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La Travers�e des temps tome 4 sur 4
EAN : 9782226467454
Albin Michel (17/04/2024)
3.97/5   112 notes
R�sum� :
Noam, h�ros immortel qui traverse l'histoire de l'humanit�, arrive en Gr�ce ancienne. Il fait la connaissance de Daphn�, une jolie Ath�nienne qui veut l'�pouser. Xanthippe, la s�ur de cette derni�re, s'oppose fermement � cette union car elle ne veut pas d'un m�t�que dans leur famille. Noam, qui n'est pas citoyen, doit s'int�grer � la vie de la cit� pour participer � son effervescence.
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Apr�s le D�luge, la construction de la Tour de Babel et l'Egypte pharaonique, Eric-Emmanuel Schmitt poursuit sa Travers�e des Temps avec le quatri�me des huit tomes pr�vus pour raconter l'histoire de l'humanit� � travers Noam, un homme devenu immortel qui, confront� dans un futur proche aux menaces qui p�sent sur le monde, se rem�more le long et prodigieux chemin parcouru au cours des si�cles pour en arriver l�. Avec cette fois la Gr�ce antique, ce sont les fondements de la civilisation contemporaine, avec l'�mergence de la philosophie, de la d�mocratie, du th��tre et des jeux olympiques, que le narrateur raconte dans un �tonnement �merveill�.


Alternant entre longues immersions dans le pass� et brefs interm�des modernes servant surtout � mettre l'ensemble en perspective, le r�cit de Noam, emp�tr� entre sa pesante long�vit� et ses amours d�sesp�r�ment mortelles, rend non seulement particuli�rement vivante son exp�rience hell�nique qui lui fait c�toyer, descendus de leur pi�destal pour retrouver leur �paisseur humaine, des figures comme Sappho la po�te, P�ricl�s le strat�ge, Hippocrate le m�decin ou Socrate le philosophe, mais s'assortit, au gr� de notes de bas de page qui d�multiplient l'int�r�t du livre en �tablissant des passerelles avec le pr�sent, de commentaires intelligents et �rudits sur la condition f�minine et sur l'homosexualit�, sur le rapport � la force et sur la conception du pouvoir, sur la d�mocratie versus la d�magogie, sur les totalitarismes n�s parfois d'une conception trop binaire du bien et du mal, sur l'�volution artistique et ce qu'elle dit de la relation de l'homme au monde, sur le sport d'hier et celui d'aujourd'hui, et sur tant d'autres sujets donnant mati�re � passionnante r�flexion.


Contrat rempli pour ce nouvel opus d'un fantastique voyage au travers des temps, qui, par le biais vivant et ludique du conte, nous fait revisiter des pans majeurs de l'histoire humaine pour, en nous ramenant � ce qui a port� les civilisations successives et permis l'�volution des id�es, nous faire toucher du doigt ce que le monde d'aujourd'hui doit � son histoire et � ses racines. Et puis, comme chaque �tape de cette �volution appel�e � progr�s � apporte ses b�n�fices comme ses travers, rien de tel que cette formidable mise en perspective des modes de pens�e pour nous �clairer dans le d�frichage du pr�sent et de l'avenir. Il n'y a de saines constructions qui se d�solidarisent de leurs fondations�.


Parvenu � mi-parcours de son ambitieuse saga, Eric-Emmanuel Schmitt passionne toujours autant qu'il divertit, et c'est bien volontiers jusqu'� la fin des temps que l'on se retrouve pr�t � le suivre, suspendu � ses talents de conteur captivant et �rudit. Soulignons au passage son extraordinaire �-propos avec la sortie de ce livre en pleine ann�e olympique parisienne. Coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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4e tome des aventures de nos h�ros immortels, et nous traversons L Histoire en leur compagnie.
Cette fois, nous voil� projet�s dans la Gr�ce antique. Merveilleux voyage avec des rencontres sublimes (Sappho, Hippocrate, Socrate,...) et des �v�nements fondateurs comme les Jeux Olympiques.
Comme toujours avec EE Schmitt, c'est une lecture riche et dense qui se m�rite. Hors de question de lire rapidement. Il faut savoir s'attarder et revenir sur certaines phrases ou passages qui se d�gustent.
Cependant, il y a des longueurs qui peuvent devenir fatigantes. Mais les personnages et leurs aventures sont tellement extraordinaires que finalement, on est pr�t � tout pardonner � l'auteur.
Toutefois, le 1er tome reste toujours mon pr�f�r� � ce jour.
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Il y a trente ans qu'Eric-Emmanuel Schmitt s'est lanc� un magnifique d�fi : raconter 8 000 ans de l'histoire de l'humanit�, � travers la voix de Noam. Ce dernier est n�, pendant l'�re du N�olithique et a travers� les �poques. Il a �t� le t�moin de toutes les �volutions et de toutes les r�volutions. Chaque tome de la s�rie correspond � une p�riode charni�re de l'Histoire. le premier se d�roule � l'�re du N�olithique, le deuxi�me marque le passage de la Pr�histoire � l'Histoire, � l'�poque de la cr�ation des Cit�s-�tats et de l'invention de l'�criture ; il se passe � Babel et raconte la civilisation m�sopotamienne. le troisi�me se situe en �gypte, au temps des pharaons et de Mo�se. le quatri�me, La lumi�re du bonheur, d�crit la civilisation grecque, aux Ve et IVe si�cles avant J.C.

En raison d'une d�cision de Noura, Noam et elle ont travers� plusieurs si�cles sans les vivre et notre h�ros lui en veut. Ils d�butent une nouvelle vie sur l'�le de Lesbos, aupr�s de la po�tesse Sappho. Mais Noam ne se sent plus � sa place, il veut se d�tacher de l'emprise qu'exerce Noura sur lui. � Je ressens le besoin d'�tre ma�tre de mon destin. � (p. 68) Il fuit celle qu'il a recherch�e pendant des si�cles. Pendant plusieurs d�cennies, il s'isole dans une grotte de Delphes. Il suit de loin les guerres et entend parler d'Ath�nes et de son nouveau r�gime politique innovant : la d�mocratie. � Cette cit� exer�ait sur moi une fascination irr�pressible. � (p. 86) Un jour, il consulte la pythie. Il s'interroge sur le message de celle-ci quand un hurlement interrompt ses pens�es : une femme a �t� piqu�e par un scorpion. Il lui sauve la vie et cette rencontre d�termine son destin : il accompagne Daphn� � Ath�nes. Aux yeux de tous, il s'appelle Argos.

Cette immersion dans la cit� ath�nienne a co�ncid� avec le moment auquel j'ai ressenti le m�me engouement que pour les tomes pr�c�dents. J'ai rencontr� Socrate, que je n'avais pas su comprendre, pendant mes cours de philosophie de terminale, et que j'avais critiqu� (merci � mon professeur qui m'avait laiss� m'exprimer). J'ai �t� surprise en lisant les r�flexions du philosophe et les discussions qu'il avait avec ses pairs. En effet, lorsque ma fille me pose une question, comme Socrate, je lui demande d'abord ce qu'elle pense. Je lui r�ponds par une autre question pour l'amener � prendre ses d�cisions.😀 Gr�ce � Argos, ma perception du philosophe s'est transform�e.

Pour tenter d'obtenir la nationalit� ath�nienne, le jeune homme participe aux Jeux d'Olympie. J'ai aim� d�couvrir les diff�rences avec les J.O et j'ai �t� amus�e par certaines anecdotes. J'ai assist� � la naissance de la trag�die et son r�le dans la soci�t�. J'ai rencontr� des illustres personnages, comme Hippocrate, P�ricl�s, Acibiade (� la personnalit� fougueuse), etc. J'ai particip� � l'av�nement et la mise en place de la d�mocratie et aim� les passerelles effectu�es avec celle de notre �poque. Cet opus m'a fait �norm�ment r�fl�chir.

M�me s'il m'a fallu un peu de temps pour plonger dans l'Histoire de la Gr�ce Antique, j'ai, ensuite, �t� passionn�e par ce pan du pass�, qui habituellement, ne m'attire pas. Pourtant, j'ai d�couvert que les liens avec notre �poque sont tr�s forts, que cette p�riode a cr�� nos fondations. Je demeure �blouie par le travail de documentation d'�ric-Emmanuel Schmitt, par son don de transmission et par son talent pour rendre les faits passionnants. J'ai fr�l� le coup de coeur pour moi et j'ai h�te de conna�tre l'histoire de Rome et la naissance du Christianisme, dans le prochain livre.

Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Voici des ann�es qu'Eric Emmanuel Schmitt nourrit l'incroyable et immense projet de nous raconter l'Histoire d l'humanit� de ses d�buts jusqu'� notre, et pour ce faire 9 tomes para�tront. Nous en sommes actuellement au tome 4 ��la lumi�re du bonheur��. Cette p�riode se d�roule au Ve si�cle avant JC, nous voyageons et atterrissons dans la Gr�ce antique. Nous retrouvons comme dans les tomes pr�c�dents nos protagonistes : Noam , Noura et Dereck puisqu'ils sont immortels. Avec son talent de conteur hors pairs l'auteur nous transporte dans un pan de l'histoire riche culturellement, politiquement etc� comme � son habitude E.E Schmitt fait vivre moult aventures � notre h�ros Noam. Il acceptera de participer, voire de gagner aux jeux Olympiques afin de pouvoir devenir citoyen d'Ath�nes. Ce sera alors l'occasion pour l'auteur de nous faire vivre de l'int�rieur cet �v�nement, en nous d�crivant les infrastructures de l'�poque, le d�roulement des entra�nements et surtout les us et coutumes des citoyens grecs. Par ailleurs il redonnera vie � des figures embl�matiques et historiques de l'�poque tels que les strat�ges Pericles et Alcibiade, en passant par le philosophe Socrate et un �minent m�decin, Hippocrate. Il nous fera revivre �galement les combats opposant Ath�nes � Sparte, sans oublier la vie religieuse et citoyenne de la Gr�ce antique. En parall�le nous continuons de suivre le lien fort qui unit Noam et Noura depuis des si�cles, un lien qui se distend parfois �. En effet, Noam nourrit des sentiments ambivalents envers Noura, il se sent parfois sous emprise et pourtant il l'aime tant!! Cette situation le ronge, le mine , de ce fait il d�cide de la fuir et de reconstruire sa vie ailleurs�. J'en ai d�j� d�voil� beaucoup � propos de l'intrigue donc je n'en dirais pas plus.
Je finirai par mon ressenti. Comme pour les tomes pr�c�dents ce fut une lecture passionnante et enrichissante ! de nouveau nous nous cultivons gr�ce � une nouvelle p�riode de l'Histoire.comme � son habitude l'auteur avec la finesse, la pr�cision d'un orf�vre, fa�onne sa galerie de personnages ainsi que l'environnement dans lequel ils �voluent. Son �criture cisel�e, �rudite , nous narre encore une fois une incroyable �pop�e. J'ai h�te de pouvoir lire le prochain tome. Si vous ne l'avez pas d�j� fait, je vous recommande de lire les 4 tomes de ��la travers�e des temps��.
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BRILLANT !

Quel plaisir de retrouver Eric-Emmanuel Schmitt et son h�ros Noam, qui traverse la grande, tr�s grande histoire, pour venir �clairer notre petit bout d'�ternit� !

Dans ce quatri�me tome, Noam devient Argos et nous am�ne dans la ville d'Ath�ne au V�me si�cle avant notre �re. L'occasion pour lui de vivre la naissance et les premi�res affres de la d�mocratie, la naissance de la d�magogie qui va forc�ment avec, les joutes d'id�es, la rh�torique, P�ricl�s... Cette d�couverte, au travers des discussions de Noam avec Socrate (ben oui, autant prendre le meilleur haha) interroge sur notre d�mocratie moderne, en ce qu'elle a de mieux - la citoyennet� n'est d�sormais plus r�serv�e aux seuls hommes ou � quelques privil�gi�s - mais aussi ce sur quoi elle n'a pas �volu�.

Noam / Argos d�couvre �galement la naissance de la philosophie gr�ce � Socrate ainsi que les premi�res trag�dies, qui l'enchantent ! Et qui de mieux qu'Eric-Emmanuel Schmitt pour nous transmettre les �motions que l'on peut ressentir devant les trag�dies antiques ! Et nous amener, en bon philosophe, une petite r�flexion sur le bien et le mal !

C'est aussi l'�poque des Jeux Olympiques et malheureusement, des tensions dans le monde Grec entre Ath�nes et Sparte.

Sublimement �crit, magnifiquement document�, tellement �rudit, ce roman nous raconte la Gr�ce Antique comme aucun prof d'histoire n'a su le faire : au travers des r�flexions d'un homme qui vient d'il y a tr�s tr�s longtemps et voit l'�volution de l'Humanit� d'un point de vue tr�s large. A travers les petites histoires d'amour et d'amiti�, � travers des dilemmes (encore la trag�die !) d'hommes qui se racontent au pr�sent.

Bref, Eric-Emmanuel Schmitt nous enchante, nous cultive et, en nous racontant le pass�, �claire notre pr�sent. J'ai h�te, tellement h�te, de retrouver Noam � Rome !
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critiques presse (3)
Poursuivant sa folle entreprise, l�homme de lettres franco-belge �ric-Emmanuel Schmitt raconte � sa fa�on la Gr�ce antique.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LeSoir
22 mai 2024
L��crivain franco-belge poursuit sa saga. Dans � La travers�e des temps �, il raconte l�histoire de l�humanit� � travers son Noam immortel. Ce quatri�me tome se passe en Gr�ce. C�est � La lumi�re du bonheur �.
Lire la critique sur le site : LeSoir
OuestFrance
18 avril 2024
Dans son nouveau livre La lumi�re du bonheur, �ric-Emmanuel Schmitt concentre, en 600 pages, la quintessence de la Gr�ce antique. Une belle occasion de parler d�mocratie, Jeux olympiques et trag�die.
Lire la critique sur le site : OuestFrance
Citations et extraits (53) Voir plus Ajouter une citation
Le drame simplifie, la trag�die complexifie. Dans un drame coexistent des personnages bons et des personnages m�chants, ce qui sous entend une notion claire, ferme, non discut�e, du bien et du mal. Dans une trag�die, le personnage agit bien et mal en m�me temps, car plusieurs conceptions du bien et du mal s'affrontent en lui et hors de lui........La subtilit� de la trag�die livrait un enseignement des plus utiles : le r�el est fait de conflits. Notre intelligence morale autant que politique doit consister � reconna�tre ces conflits, � tenter de trouver un �quilibre.... Contre ce sens aigu des �quilibres, � toutes les �poques surgissent des vendeurs de drame, qui pr�tendent apporter une solution simple � un probl�me complexe. Ce sont les equarisseurs du r�el. Ils prolif�rent en politique......Meme s'il nous deplait ou nous fait peur, nous devons apprivoiser le tragique..... Notre horreur des trag�dies ensanglante plus le monde que les trag�dies elles m�mes. Il nous faut cultiver le sens de la trag�die. Parfois la sagesse consiste � reconna�tre qu'il y a des probl�mes sans fin.
Face � une crise in�vitablement pr�occupante, deux attitudes �mergent : l��liminer ou reconna�tre son caract�re constitutif. (...)
Platon ressentait une profonde angoisse devant les crises qu�il avait observ�es. (...) Il aspirait ainsi � une cit� qui transcenderait les crises, esquissant dans ses �crits une � r�publique � o� chacun occuperait sa place naturelle et exercerait son r�le biologiquement d�fini. D�s lors, s�inspirant du mod�le de la ruche, sa philosophie instaurait un totalitarisme qui figeait la vie sociale et supprimait toute lutte antagoniste.
Selon d�autres penseurs, la vie sociale porte en elle un conflit structurel, du fait de notre existence en soci�t�. La politique devient alors l�art de g�rer les conflits plut�t que de les d�truire. Les conflits ne sont pas �vacu�s, plut�t int�gr�s. Non seulement la crise est consid�r�e comme salutaire, mais l�agonistique, l�art du combat, doit �tre pr�serv�e.
Pour les premiers, les platoniciens, les divisions cr�ent des s�parations, tandis que pour les seconds, la conflictualit� unit. Alors que la d�mocratie assume le risque d�une remise en cause permanente, sans chercher � transformer l�homme ni � le dompter, ceux qui, � l�instar de Platon, tentent de d�passer la conflictualit� sombrent dans le totalitarisme. Mieux vaut la gestion du mal que l��radication utopique ou violente du mal. Il est des formes de paix auxquelles il s�av�re dangereux de r�ver�
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Le drame est le genre du conflit r�ductible, la trag�die est le genre du conflit irr�ductible. La subtilit� de la trag�die, � l��poque o� je la d�couvris, livrait un enseignement des plus utiles : le r�el est fait de conflits. Notre intelligence morale autant que politique doit consister � reconna�tre ces conflits, � tenter de trouver un �quilibre sans supprimer la tension, encore moins un p�le de cette tension. Contre ce sens aigu des �quilibres, � toutes les �poques surgissent des vendeurs de drame, qui pr�tendent apporter une solution simple � un probl�me complexe. Ce sont les �quarrisseurs du r�el. Ils prolif�rent en politique. Ainsi, au XXIe si�cle, certains responsables d�sirent construire des murs pour en finir avec les migrants, des climato-sceptiques nient le r�chauffement, des int�gristes voudraient qu�un des deux �tats, Palestine ou Isra�l, d�truise l�autre. Voil� le d�magogue : celui qui refuse la complexit� en brandissant une solution unique, celui qui refuse de regarder en face la trag�die et qui lui substitue la vision binaire du drame. M�me s�il nous d�pla�t ou nous fait peur, nous devons apprivoiser le tragique. Le reconna�tre, le mesurer, tout en repoussant les menteurs qui l�oublient. Certes, il y a de l�inconfort � se montrer lucide, mais le confort ne constitue pas une solution. Notre horreur des trag�dies ensanglante le monde plus que les trag�dies elles-m�mes. Il nous faut cultiver le sens de la trag�die. Parfois, la sagesse consiste � reconna�tre qu�il y a des probl�mes sans fin.
La force de la trag�die vient du fait qu�elle simule le d�sastre et l�esth�tise. Quoique ressentant la terreur et la piti�, je me p�me et je saisis. Le spectacle me rend le bruit et la fureur du monde compr�hensibles et admirables. En m�offrant l�intelligibilit� et la beaut�, il me donne l�occasion de sublimer, de dominer la condition humaine, et donc instaure ou restaure un �quilibre psychique. Aristote ajoutait qu�il y a plus de v�rit� dans la trag�die que dans l�Histoire. Car l�Histoire raconte ce qui a eu lieu, confin�e dans le singulier et l�accidentel, tandis que la trag�die signale l�ordre du g�n�ral et du n�cessaire. De surcro�t, le th��tre poss�de la vertu d��tre accessible � tous, pas seulement aux gens instruits. La trag�die cr�e une �coute �motionnelle de probl�mes tr�s intellectuels.
En vous observant, je vois des poup�es russes � vous connaissez, n�est-ce pas, ces ensembles o� chaque poup�e contient une poup�e plus petite, et ainsi de suite jusqu�� la derni�re ? En surface, vous apparaissez comme des d�mocrates ; en r�alit�, vous n��tes que des d�magogues, pas la voix du peuple, uniquement la voix de certains. Que dissimule la poup�e du d�magogue ? Un ambitieux, qui nourrit une envie ind�cente : le go�t du pouvoir ; pas le pouvoir pour agir, mais le pouvoir pour le pouvoir. Et derri�re la poup�e de l�ambitieux ? Un narcisse, convaincu qu�il doit d�tenir le pouvoir parce qu�il se consid�re comme sup�rieur. Je me trouve ici au milieu d�individus souffrant de troubles de la personnalit� et qui devraient consulter des sp�cialistes, plut�t que d�assumer des responsabilit�s. Vous usurpez la place des v�ritables cerveaux politiques, ceux qui visent haut et loin, qui sont obs�d�s non par la prochaine �lection mais par l�avenir du pays, voire du globe.

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