Elina Duni, le temps des souvenirs

• Elina Duni à la Une

“La voix d’Elina Duni est remarquable, car si elle est claire comme du cristal dans son énonciation multilingue, elle est aussi intime et expressive dans son ton. [...] Quelle que soit la chanson, elle l'aborde avec une voix hésitante et parfois envoûtante, exprimant pleinement la nostalgie décrite dans de nombreuses chansons…” Simon Adams, Jazz Journal

“A Time To Remember” s'inscrit dans la continuité de la synergie particulière qui a habité l'album “Lost Ships” d'Elina Duni, acclamé par la critique, et la réunit avec le quartet de cet album, composé du guitariste Rob Luft, de Matthieu Michel au bugle et de Fred Thomas aux percussions et au piano. Au cours des dernières années, les rapports entre les membres du groupe sont devenus plus familiers, ce qui a favorisé l'interaction et l'esprit de collaboration.

Elina Duni : "Je pense que cet album est le reflet de notre passion commune pour la narration musicale, au-delà des genres et des langues. Après plusieurs années passées sur la route à tourner ensemble, le groupe légèrement non conventionnel est maintenant parfaitement à l'aise et habite son propre monde sonore. C'est aussi l'album le plus cinématographique que j'ai réalisé à ce jour, chaque chanson évoquant un film différent. Il s'inspire de notre répertoire multilingue de chansons folkloriques traditionnelles".

Comme le suggère le titre, la notion de "temps" - dans un sens fugace - traverse le programme comme un thème, reliant la musique de différentes parties du monde - traditions, chansons populaires et compositions originales - dans des interprétations d'un lyrisme profond, mais aussi d'un folklore plein d'allant. Le répertoire comprend des chansons traditionnelles albanaises et kosovares, des chansons américaines comme le classique de Broadway I'll Be Seeing You et la ballade de Stephen Sondheim Send In The Clowns, ainsi que des compositions originales de Rob Luft et d'Elina Duni.

Les paroles du morceau d'ouverture, Évasion, sont tirées du poème éponyme de la poétesse belgo-israélienne Esther Granek, et ont été mises en musique par Elina Duni et Rob Luft. Le quartet rend les mots déjà pensifs dans une mélancolie austère, tandis que la guitare, le piano et la trompette, à travers des motifs arpégés, suggèrent les marées montantes et descendantes de la mer, qui est l'un des principaux symboles du poème.

La plupart des compositions originales de l'album sont fortement inspirées par un séjour prolongé que Rob Luft et Elina Duni ont effectué dans le désert du Sinaï et font référence à la mer Rouge, au climat du désert et à la nature en général - provoquant naturellement la qualité cinématographique à laquelle Elina Duni fait allusion. "Bien sûr, ces années particulières ont provoqué quelque chose de plus intime - cela a été une période d'introspection pour beaucoup. De plus, le disque puise également dans la nostalgie, en incorporant de la musique comme la chanson albanaise Mallëngjimi*, qui se traduit littéralement par "nostalgie", ou* I'll Be Seeing You*. Il y avait une volonté d'aller à l'essence des choses, au cœur des chansons choisies, révélant quelque chose de dépouillé qui semble faire écho au désert du Sinaï*".

Le lien musical qui unit Rob Luft et Elina Duni est essentiel à l'interaction flottante du groupe et au développement du matériel musical. Ils tournent également en duo et collaborent en tant que co-auteurs tout au long de l'album. "Rob a un côté solaire dans son jeu et son écriture", explique Elina Duni, "alors que j'ai tendance à être attirée par des couleurs musicales plus sombres. Combiner ces deux éléments contrastés peut être un défi, mais le résultat est tout aussi gratifiant. Trouver le juste milieu nous permet de devenir sincères et authentiques dans notre collectif". Commentant le dernier opus du groupe, Jazzwise a déclaré que "la somme du travail de Duni et Luft semble plus importante que leurs réalisations individuelles, où le concept et la conceptualisation se sont combinés pour produire un classique". “A Time To Remember” devrait confirmer ce constat et développer les qualités explorées précédemment.

Après deux enregistrements acclamés en quartet pour ECM avec le pianiste Colin Vallon, le bassiste Patrice Moret et Norbert Pfammatter à la batterie - “Matanë Malit” de 2012 et “Dallёndyshe” de 2015 - la chanteuse suisse-albanaise Elina Duni a présenté sa voix unique et son éventail d'influences musicales et d'écriture de chansons dans un cadre solo sur “Partir” (2018). Sur cet album, la chanteuse s'accompagne à la guitare, au piano et aux percussions et interprète des chansons de sources très diverses, allant des chansons folkloriques aux ballades d'auteurs-compositeurs-interprètes. Jazz Magazine a qualifié l'album de "transcendant, mettant en valeur la voix pure et lumineuse d'une chanteuse particulièrement sensible".

L'album suivant, “Lost Ships” (2020), a marqué les débuts de son quartet avec Fred Thomas, Rob Luft et Matthieu Michel et a reçu de nombreux éloges. Le Jazz Journal a déclaré : "Comme toujours avec Elina Duni, cet album est une réussite, il s'agit d'un album d'artisanat et d'habileté, de belles voix et d'une instrumentation subtile, exécutée à la perfection. Comme toujours, il est évocateur et intensément émouvant".

Matthieu Michel s'est déjà produit sur ECM au sein du quartet du bassiste Michel Benita sur “Looking At Sounds” (2020), et avec Susanne Abbuehl sur “The Gift” (2013). Fred Thomas a quant à lui débuté en tant que leader pour le label sur ECM New Series, présentant ses arrangements en trio de préludes de chorals de Bach, de cantates vocales et de sinfonias orchestrales sur “Three Or One” (2021), aux côtés de la violoncelliste Lucy Railton et de la violoniste Aisha Orazbayeva.
(extrait du communiqué de presse en anglais - traduction E. Lacaze / A. Dutilh)