Les peintures réalistes de Van Mieghem, laissent une « impression durable » à voir au musée de Pontoise

Jamais vues en France, 69 œuvres de l'artiste belge Eugeen Van Mieghem sont à découvrir, jusqu'au 7 juillet, au musée d'art et d'histoire Pissarro Pontoise (Val-d'Oise).

Erwin Joos, conservateur du musée Eugeen Van Mieghem d'Anvers, présente des oeuvres exposées au Mahpp.
Erwin Joos, conservateur du musée Eugeen Van Mieghem d’Anvers, présente des œuvres exposées au Mahpp, à Pontoise (Val-d’Oise). ©Fabrice Cahen
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Avec le soutien de la fondation du musée Eugeen Van Mieghem d’Anvers (Belgique) et de la société de transports Van Mieghem Logistics, la rétrospective Eugeen Van Mieghem, Entre Millet et Lautrec, ouverte samedi 4 mai 2024 au Musée d’art et d’histoire Pissarro-Pontoise (Mahpp), révèle l’artiste anversois au talent singulier, réaliste et social.

Erwin Joos, conservateur du musée Eugeen Van Mieghem d’Anvers et co-commissaire de l’exposition, avec Vincent Pruchnicki, responsable du Mahpp, a conduit une présentation de 69 œuvres, dessins et peintures, la plupart jamais vues en France.

Impression durable

Eugeen Van Mieghem occupe une place unique dans l’art belge. Exerçant au tournant du XXe siècle, l’artiste se confronte à une réalité sociale mouvementée, qu’il retranscrit à travers des œuvres poignantes, ce que Erwin Joos nomme « l’impression durable ».

Le peuple des travailleurs, les migrants, la Grande Guerre, la mondanité font partie de ses thèmes favoris.

« Un peintre réaliste qui dépeint la vie tumultueuse du port d’Anvers », retient Patrick Morcello, adjoint en charge de l’Art.

« À cette époque, il s’agissait plutôt de peintres postimpressionnistes ou naturalistes », observe l’élu.

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« Tous les sujets d’inspirations défilent devant ses yeux »

C’est justement, en 1892, en découvrant les œuvres de Camille et Lucien Pissarro, Vincent Van Gogh, Henri de Toulouse-Lautrec ou encore Georges Seurat durant l’exposition de l’Association pour l’Art Indépendant à Anvers, que Van Mieghem développe son propre style. Sa carrière s’engage au moment du développement de l’activité commerciale du port d’Anvers, où ses parents tiennent une épicerie.

« Tous les sujets d’inspirations défilent devant ses yeux », explique Vincent Pruchnicki.

En 1901, au salon de la Libre Esthétique à Bruxelles, Eugeen présente ses dessins aux côtés de ceux de Camille Pissarro, Claude Monet, Paul Cézanne, Auguste Renoir ou Armand Guillaumin.

Pourtant, malgré la force de sa production et une première exposition monographique de son vivant, il demeure aujourd’hui encore inconnu en dehors de la Belgique.

En 1902, il perd son épouse Augustine, morte à 24 ans, et n’expose plus jusqu’en 1910.

Très prolifique, Eugeen ne cessa de représenter le monde qui l’entoure, jusqu’à sa mort brutale, à 55 ans, en 1930.

Le Pall Mall Magazine le désigna en 1904 « an artist of the people ». Dublin accueille l’exposition Eugeen Van Mieghem – port life à la Dublin City Gallery en 2017 et d’Anvers à New York, depuis 30 ans, ses œuvres continuent de faire le tour du monde.

Cartier-Bresson inspiré

Plusieurs rétrospectives posthumes lui sont consacrées jusque dans les années 1960.

Depuis 1982, la Fondation Eugeen Van Mieghem et son musée, ouvert en 1993, développent une importante politique culturelle qui a permis de révéler son talent au monde entier. 

« Nous espérons que cette exposition contribuera à mieux faire connaître ce peintre dans la partie francophone de l’Europe », souhaite Erwin Joos, en maître d’œuvre de la remarquable exposition.

Un dessin de Van Mieghem, détenu un temps par le photographe Henri Cartier-Bresson, conjoint de la photographe belge Martine Franck, elle-même fille d’un collectionneur d’art d’Anvers, a été donné au musée de Pontoise.

Le photographe admirait l’œuvre de Van Mieghem, qu’il voyait comme un reporter urbain du tournant du XXe siècle. 

Musée d’Art et d’Histoire Pissarro-Pontoise (Mahpp), 17, rue du Château. Du mercredi au dimanche, de 10h à 12h30 et de 13h30 à 18h. Fermeture la plupart des jours fériés. Plein tarif  7€, tarif réduit, 5,5 €, gratuité sur présentation d’un justificatif (moins de 18 ans, chômeur, Icom, etc…)

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