Les causes de la crise

Il n’est pas étonnant que  le rôle principal dans les causes de la crise soit souvent attribué aux banques. Les choses sont cependant plus complexes.

 

Une part de responsabilité

Certes les banques portent sans aucun doute une responsabilité dans les causes de la crise et cette responsabilité est plus générale que les erreurs commises par tel ou tel établissement. Mais les différences de comportement des banques sont considérables d’un pays à l’autre, notamment entre les États-Unis, le Royaume-Uni d’un côté, et les pays de la zone euro de l’autre. Et les banques ne sont pas les seules responsables, loin de là. Elles n’ont été qu’une composante de la politique de soutien de la croissance par le crédit développée à partir des années 1990. On peut critiquer l’action des banques sur trois points principaux :

  • Les banques ont mal analysé et mal tarifé les risques et la solvabilité des emprunteurs. Dans les pays anglo-saxons, des établissements financiers, qui n’avaient d’ailleurs pas toujours le statut de banques, ont prêté sur la base de la valeur des biens achetés à crédit, contrairement à la pratique française, qui consiste à étudier principalement les revenus des candidats à l’accession. Tout va bien quand le marché immobilier est orienté à la hausse. Mais à la baisse, le système s’écroule.
  • Les banques ont financé des activités exagérément risquées pour leur compte propre ou pour certains de leurs clients et certains établissements se sont risqués sur des métiers et des investissements qu’ils ne maitrisaient pas.
  • La forte croissance des crédits distribués par les banques, notamment anglo-saxonnes, n’a été possible que par l’accroissement de leur propre endettement qui les a fragilisées et par la sortie de leur bilan d’une partie des crédits distribués par une  titrisation massive, dans laquelle les banques, les  agences de notation et les investisseurs ont été moins regardants sur l’analyse des risques.

 

Un régime de croissance déséquilibré

Les banques n’ont été qu’une composante dans un régime de croissance dont la dynamique repose, depuis les années 80, sur la dette et dont les déséquilibres engagent la responsabilité de nombreux acteurs – notamment les États, les régulateurs, les autorités monétaires, et pas simplement les banques.
C’est ce que montre le schéma suivant :

 

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