La femme chocolat, le sel, elle panique... Olivia Ruiz chante ses classiques au Printemps de Bourges

Auteure, compositrice, interprète, actrice, réalisatrice et romancière... Olivia Ruiz chantait sur la scène du W ce jeudi 25 avril au festival du Printemps de Bourges. Je vous raconte.

Cela fait plus de 20 ans qu'Olivia Ruiz a lancé sa carrière musicale. Pour beaucoup, vous l'avez connue en demi-finale de la Star Academy contre Jennifer. Mais personnellement, je la découvre lors de son second album, dont les titres résonnent encore dans nos mémoires : J'traîne des pieds et La femme chocolat.

C'est elle qui lance cette seconde soirée du Printemps de Bourges. Le rendez-vous est fixé à 19h dans la plus grande salle du festival : le W. J'espère retomber en enfance, je me souviens chanter ses chansons dans la voiture avec ma mère.

19h01 les lumières s'éteignent, ça y est, le concert va commencer. La salle remplie aux 3/4 applaudit dès les premières notes. Une lumière bleue nuit met en lumière les instruments de musique, une fumée blanche se diffuse au sol et cinq hommes rentrent sur scène. Tous vêtus de noir, ils baissent la tête et s'alignent. Le public change alors radicalement d'humeur... C'est un peu flippant, il faut le dire ! Au changement de lumière, ils regagnent leurs postes, ils sont prêts pour la bataille.

C'est alors qu'Olivia Ruiz apparait au centre de la scène, capuche sur la tête et interprète La Pachamama. Un titre en espagnol que l'on peut traduire par "Terre-Mère". Une ode à la nature dans sa globalité symbolisant la fécondité, l'abondance des ressources et la fertilité des terres. Une première chanson qui me déstabilise. Je ne m'attendais pas à entendre ce style de musique ! Mais la suite me rassure, la foule chante dès les premières secondes : "Taille-moi les hanches à la hache, j'ai trop mangé de chocolat"... et je chante aussi ! 

Entre souvenirs et découvertes

La suite du concert est très agréable, s'alternent musiques anciennes, connues de tous, et musiques récentes, d'un autre style. Le point commun ? La danse. Avec son pantalon noir à franges et son haut bleu, Olivia Ruiz tourne, virevolte, comme une danseuse de flamenco ou de salsa. Tout le monde a l'air d'apprécier, autour de moi les commentaires sont positifs et les visages souriants. 

Elle pose alors une question : "Qu'est-ce qui nous rassemble ?" On entend : "l'apéro, le foot... La musique"... oui, mais encore ? Elle répond alors : "Nos différences. Cette chanson parle de nos différences. On porte tous nos joies, nos peines, nos parcours et nos origines. Cette chanson s'adresse à tous ceux qui ont un combat, petit ou grand." 

Silencieux, le public écoute les paroles de À toi. Moitié en français, moitié en espagnol, elle réconforte les âmes perdues et continue de donner espoir à ceux qui se battent.

Elle enchaine alors les titres Crêpes aux champignons, Les corps, Le sel. Olivia joue alors quelques notes, s'arrête et interroge le public "Vous vous souvenez ?". Un oui collectif s'élève, le public et l'artiste entrent alors en symbiose pour interpréter, de concert, le tube Elle panique.

La salle du W restera conquise jusqu'à la fin du concert, avec un moment de frisson au moment de l'interprétation de J'traine des pieds, jouée dans une touchante intimité avec pianos et cordes. Une chanson en hommage à ses souvenirs d'enfance et le village de "Marseillette".

Un concert validé

Depuis son dernier album en 2016, Olivia Ruiz, artiste aux multiples facettes, n'était pas remontée sur scène. Elle est venue au Printemps de Bourges avec un show travaillé, alliant ses origines, ses convictions, ses textes engagés, en français et en espagnol. Plus rock et électro que ce que j'attendais, elle a su me transporter dans son nouvel univers, sans oublier ses classiques, revisités pour l'occasion, dorénavant des indémodables de la chanson française.

Pour ceux qui l'ont loupée au Printemps de Bourges, Olivia Ruiz se produira au festival de Sully-sur-Loire en juin prochain.