Collateral - Critique

Quatre épisodes pour tout comprendre.

Lancée en février, Collateral a immédiatement fait parler d'elle en raison de son aspect particulièrement politique. Reprenant sur certain point la série 24 - notamment grâce à un récit quasiment en temps réel, elle est néanmoins beaucoup plus calme, mais n'en demeure pas moins portée par son actrice principale, Carey Mulligan.

Après Muldbound, l'actrice se retrouve de nouveau sur Netflix, mais cette fois-ci dans une mini-série en quatre épisodes de 52 minutes. C'est court me direz-vous, mais le récit ici raconté n'en demande pas plus pour trouver une conclusion plutôt convaincante.

A Londres, un livreur de pizza est tué de plusieurs balles dans le torse. Le meurtre, d'une précision professionnelle, va beaucoup faire parler lorsqu'on apprend que le garçon est un réfugié dans l'attente d'une demande d'asile en Angleterre. Les répercussions politiques sont vives, mais l'enquête doit avancer. Celle-ci réserve d'ailleurs bien des surprises puisque derrière la petite affaire criminelle se cache en fait un vaste réseau de passeurs clandestins.

Le scénario de Collateral raconte les quatre jours qui suivent le meurtre. L'enquête est au cœur de l'histoire, elle sert en quelque sorte de base, mais tout l'intérêt va être pour le téléspectateur de suivre les répercussions de l'affaire sur tous les protagonistes que l'on va croiser dès le premier épisode. De ce fait, elle multiplie les points de vues pour que chacun puisse se faire son propre avis une fois arrivé au bout. Mais c'est un déroulé à double tranchant : en choisissant cette approche, le récit a parfois tendance à se perdre dans des détails finalement sans importances. On aurait plutôt aimé des explications supplémentaires sur certains personnages essentiels à l'histoire, et l'enquête, véritable fil rouge, peut parfois prendre des raccourcis étranges.

Collateral offre aussi une critique plus globale de la société anglaise au sujet du sort des réfugiés et des clandestins. Elle en profite également pour tirer à balles réelles sur les énormités de l'église anglicane ; ses paradoxes sur l'homosexualité et son besoin d'aider les autres. Mais c'est justement là où elle a tendance à en faire trop. Bien sûr, il y a beaucoup de choses à dire sur le sujet, mais c'est justement parce qu'il y a beaucoup à dire que quatre épisodes ne suffisent pas. Le lien intrinsèque entre la politique migratoire du Royaume-Uni et le scénario de cette mini-série font qu'il est impossible de passer outre, mais cela n'empêche pas de s'en approcher avec plus de subtilité.

Au casting de cette production anglaise, on trouve Carey Mulligan, qui incarne avec brio la personnage principale, une enquêtrice ex-championne d'athlétisme. En voyant sa performance (qui ne surprend guère, l'actrice ayant déjà nos faveurs), on se prend à espérer une suite avec une nouvelle affaire. John Simm, qui joue un politique en mal d'idées, n'a aucun souci à se frayer un chemin à l'écran, tout comme Billie Piper, Nicola Walker ou encore John Heffernan, d'autres habitués de la télé anglo-saxone. La réalisation est quant à elle dans la lignée des séries de la BBC : léchée et respectueuse de son propos.

Verdict

Politique à plus d'un titre, Collateral est une mini-série convaincante, mais qui a tendance à s'éterniser sur certains détails ne servant jamais l'intrigue. Difficile, néanmoins, de ne pas être charmé par la performance de Carey Mulligan qui mériterait plus que ces quatre épisodes.

Dans cet article

Collateral

9 mars 2018

Collateral : une mini-série efficace et réaliste - Critique série

7.5
Bon
Avec quatre épisodes convaincants, Collateral peut surtout remercier la performance de son casting, et plus particulièrement de son actrice principale.
Collateral
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Commentaires