Laurent Ruquier quitte France 2 où il ne se sentait plus à l’aise depuis trois saisons
MEDIASRuquier quitte France 2 car il n’a « plus la confiance de la direction »

Laurent Ruquier quitte France 2 où il ne se sentait plus à l’aise depuis trois saisons

MEDIASLaurent Ruquier a annoncé ce mercredi sur Instagram son départ de la deuxième chaîne, au bout de vingt-trois saisons. « Je constate hélas d’année en année la réduction de mes émissions », explique-t-il
Laurent Ruquier sur le plateau des « Enfants de la télé ».
Laurent Ruquier sur le plateau des « Enfants de la télé ». - Gilles Gustine/France2 / Phototélé
Fabien Randanne

Fabien Randanne

L'essentiel

  • Via son compte Instagram, Laurent Ruquier a annoncé, mercredi 12 juillet 2023, son départ de France 2.
  • « J’aurais pu continuer à présenter tranquillement Les Enfants de la télé, mais j’ai encore d’autres envies, d’autres ambitions et je constate hélas d’année en année la réduction de mes émissions », écrit-il, déplorant ne plus avoir la confiance de la direction de la chaîne depuis trois saisons.
  • 20 Minutes retrace ces dernières années de l’animateur à l’antenne et revient sur certaines de ses déclarations.

Après vingt-trois saisons sur le service public, Laurent Ruquier a officialisé ce mercredi son départ de France 2. Dans un message posté sur son compte Instagram, l’animateur a déploré ne plus avoir la confiance de la direction de la chaîne. « C’est dommage, mais c’est ainsi. J’aurais pu continuer à présenter tranquillement Les Enfants de la télé, mais j’ai encore d’autres envies, d’autres ambitions et je constate hélas d’année en année la réduction de mes émissions », explique-t-il.

Il a en travers de la gorge d’avoir appris « seulement fin juin », que France 2 n’envisageait de programmer aucun numéro des Enfants de la télé ou des Grosses têtes en prime time la saison prochaine. « C’est le dernier signe qui m’a confirmé qu’il était temps de réfléchir à d’autres horizons », poursuit-il, tout en précisant ne pas avoir encore de point de chute. « Les délais sont courts pour figurer dans les grilles de programme de septembre [des autres chaînes] déjà prêtes pour la plupart. »

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Cela faisait plusieurs semaines que le départ de Laurent Ruquier était annoncé. Mais le principal intéressé avait dans un premier temps temporisé. « A moins que France 2 ait décidé pour moi… Rien n’est fixé. Vraiment. France 2, une autre chaîne, nulle part. Je ne le sais pas encore moi-même », tweetait-il le 4 juillet. Deux jours plus tard, dans les colonnes du Parisien, Stéphane Sitbon-Gomez, le directeur des antennes et programmes de France Télévisions laissait entendre que les choses étaient actées : « Laurent est l’un des plus grands : artiste, animateur… (…) Il est aussi un homme libre et il réfléchit à d’autres horizons. C’est son choix, même si je le regrette. »

« Quand tu as un Laurent dans ton écurie, tu en prends un soin infini… »

« J’ai du mal à comprendre comment une chaîne comme France 2 a pu laisser s’abîmer le lien avec l’un des animateurs les plus populaires, c’est un peu triste, confiait jeudi à 20 Minutes Christophe Beaugrand, figure des Grosses têtes et ami de Ruquier. Laurent est un mec formidable, très humain, qui a un lien très fort avec le public. Quand tu as un Laurent dans ton écurie, tu en prends un soin infini… »

Dans son message Instagram, Laurent Ruquier révèle qu’il ressentait une défiance de la part de la direction de France 2 depuis trois ans. En 2019, Le JDD citait un cadre dirigeant avançant que la direction de France Télévisions n’avait pas apprécié « l’extraordinaire complaisance » avec laquelle Yann Moix - alors en pleine controverse - avait été traité dans On n’est pas couché. L’hebdomadaire se risquait même à annoncer l’animateur sur le départ. En juillet 2020, Laurent Ruquier a fini par mettre un terme, au bout de quinze saisons, à son talk-show du samedi soir sur fond de tensions avec la productrice Catherine Barma. Il avait rebondi sur la même tranche horaire dès la rentrée suivante avec On est en direct, émission dont la vocation d’être retransmise en live et en public avait été contrariée par les mesures anti-Covid.

« Si je sens qu’on a moins envie de moi… »

A la rentrée 2021, à l’approche de la présidentielle, il a dû consentir à coanimer ce talk-show avec Léa Salamé. « Nous voulons renforcer cette émission, la rendre plus nerveuse, jouer davantage la carte du direct et peser », expliquait alors la direction de France Télévisions. Mais Laurent Ruquier ne s’est pas épanoui dans ce binôme. « Malgré mon entente naturelle avec Léa Salamé, je considère l’exercice trop frustrant », reconnaîtra-t-il en juin de l’année suivante, en tirant sa révérence. « Je ne me suis jamais senti propriétaire d’une case, donc si je sens qu’on a moins envie de moi, je la laisse volontiers », confiera-t-il à 20 Minutes plusieurs mois plus tard.

Lors de la saison écoulée, Laurent Ruquier a perdu en visibilité sur la chaîne, se cantonnant aux diffusions dominicales des Enfants de la télé et à quelques primes événementiels des Grosses têtes. Les deux derniers, diffusés les 18 mars et 30 mai, ont plafonné en deçà des 11 % de parts d’audience. Un score décevant pour le groupe audiovisuel qui n’envisageait donc pas de reconduire l’émission à la rentrée.

« Je ne suis pas du genre à copiner avec les directeurs »

En novembre, l’animateur a aussi lancé son nouveau concept, « Hier, aujourd’hui, demain », en prime time, dans l’espoir d’en faire un rendez-vous mensuel. Douche froide : la direction de France 2 a supprimé l’émission au bout d’un seul numéro. Seulement 1.1 million de téléspectateurs (6 % de part d’audience) avaient répondu présent.

Avant le lancement de « Hier, aujourd’hui, demain », Laurent Ruquier assurait à 20 Minutes n’avoir « ni regrets, ni remords ». « On a réussi à tenir une case pendant dix-sept ans [avec On n’est pas couché et On est en direct]… Je ne vais pas me plaindre de ce que la télévision m’a offert, relativisait-il. Sans compter que j’ai fait pendant huit ans une quotidienne avec On a tout essayé, ainsi qu’On n’demande qu’à en rire pendant trois ans… J’ai la chance d’avoir eu trois gros succès télévisuels qui, je pense, ont marqué les esprits. »

Lors du même entretien, il avait aussi eu ces mots, qui prennent un sens particulier désormais : « Je m’en suis sorti par le travail et j’espère que c’est ça qui paie avant tout. (…) Je ne suis pas du genre à copiner avec les directeurs. Si on me prend, c’est pour mon talent, pas pour mon carnet d’adresses. »