Les Hells Angels visés par le gang de «Pic» Turmel pendant leur rassemblement annuel
Le membre de leur plus important club-école aurait été atteint de quatre balles
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Les Hells Angels ont été victimes d’une tentative d’intimidation par les membres du Blood Family Mafia lors de leur grand rassemblement en Estrie ce week-end, ce qui pourrait entraîner des représailles, selon de nombreuses sources consultées par notre Bureau d’enquête.
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Samedi dernier, les cinq chapitres québécois des Hells Angels festoyaient à Saint-Denis-de-Brompton en marge de la First Run, la première randonnée à moto de l’année.
Selon nos informations, des soldats du caïd Dave «Pic» Turmel, chef du Blood Family Mafia (BFM), en auraient profité pour incendier le repaire des Red Devils, un des plus influents clubs-écoles des Hells.
- Écoutez le segment judiciaire avec Félix Séguin via QUB :
Au moins deux suspects liés au BFM se seraient présentés dans un boisé près d’une résidence de Frampton, dans Chaudière-Appalaches, avec des bidons d’essence et des armes à feu.
Atteint de quatre balles
Selon nos informations, la vigilance de deux prospects des Red Devils chargés de veiller sur le bunker aurait permis de repérer les intrus.
Les aspirants motards auraient échangé plusieurs coups de feu avec leurs assaillants du BFM, qui ont pris la fuite et qui n’ont toujours pas été retrouvés à ce jour.
Lors de cette fusillade, le prospect des Red Devils Samuel Chabot-Lussier aurait été atteint de quatre balles. Un autre de ses camardes aurait aussi été blessé. Deux armes à feu ont été saisies dans le local et des accusations pourraient être déposées contre les blessés.
Fin de l’accalmie
La période d’accalmie suivant la vaste opération policière nommée Scandaleux, qui visait à mettre un terme à la guerre des stupéfiants en février dernier, n’aura finalement duré que quelques semaines.
Depuis, des tentatives de meurtre sont survenues sur la Côte-Nord et au Saguenay–Lac-Saint-Jean. À la fin du mois de mars, un homme de 57 ans a été battu «à coup de crosse» et séquestré dans son garage durant deux heures, à Cap-Saint-Ignace, avait révélé Le Journal.
«Ils ont l’air de semer la terreur encore pas mal. Ça ne les a pas dérangés tant que ça, la frappe policière. C’est vraiment surprenant», expose une source bien au fait de l’enquête, qui a requis l’anonymat, car elle n’est pas autorisée à parler aux médias.
Pendant ce temps, «Pic» Turmel se trouve en Europe et les policiers auraient bien du mal à lui mettre le grappin dessus.
Ça brasse en prison
Des détenus associés au BFM et emprisonnés au centre de détention de Québec, aussi appelé la prison d’Orsainville, tenteraient d’intimider les Hells Angels. Les membres en règle du chapitre de Québec Mario Auger et Marc Roberge, arrêtés le 27 mars dernier, seraient particulièrement visés par cette manoeuvre.
Lors des sorties dans la cour extérieure de la prison provinciale, les deux motards seraient la cible de menaces claires des membres du gang de Pic Turmel.
«Tu vas te faire tuer», «Il y a un contrat de 100 000$ sur toi», lanceraient notamment les prisonniers du BFM aux Hells Angels et leurs supporters.
«On n’aurait jamais vu ça avant [la guerre des stupéfiants]!» raconte une source.
L’enquête sur le meurtre de «Doune» progresse
Les enquêteurs sont maintenant convaincus que le meurtre de Michel «Doune» Guérin a été commandé par le BFM, dirigé par le caïd Dave Turmel, qui est toujours en cavale à l’étranger.
« Le meurtre de Doune, c’est le BFM », tranche sans hésiter une source policière bien au fait du dossier.
Les autorités seraient maintenant en mesure de confirmer que «Doune» Guérin aurait été assassiné par des membres de gangs de rues de Montréal, venus en commando à Québec pour l’abattre, sous ordres du BFM. Ils auraient aussi une bonne idée de la provenance de l'arme, qui a servi à perpétuer ce crime.
Le motif derrière l’assassinat de Michel Guérin serait le contrôle des prêts financiers dans la grande région de Québec, a-t-on également pu apprendre.
«Pic» trompe les policiers en Europe
Malgré la collaboration de plusieurs corps policiers européens, Dave Turmel demeure introuvable. Après avoir été localisé au Portugal au début de l’année, il semble que le jeune caïd originaire de Lévis use de beaucoup d’ingéniosité pour leurrer les enquêteurs qui le pourchassent.
Selon des sources consultées par notre Bureau d’enquête, Turmel utilise des complices qui voyagent avec des appareils électroniques qui lui sont liés pour brouiller les pistes.
Ainsi, les policiers suivent sa trace dans plusieurs pays d’Europe et même d’Afrique sans que Turmel s’y soit véritablement déplacé. C’est d’ailleurs ce subterfuge qui aurait pu laisser penser aux enquêteurs qu’il se trouvait au Maroc récemment.
Sa présence au Maghreb a toutefois été démentie par des sources consultées par notre Bureau d’enquête.
