Redemption

Le coeur plus gros depuis que la France lui a ouvert les bras, l'Américain Jude ne retient plus ses mots et mélodies qu'il agence au profit d'une pop boisée et filetée d'allusions aux Beatles.

C'est l'amour qui fait battre le nouveau Jude. Ce second album pour le label français qui a eu la bonne idée de le recueillir sur la plage où l'avait laissé Madonna, fait mieux que tenir les promesses du précédent.
Le doux singer-songwriter originaire du Massachusetts y folâtre tel qu'en lui-même, c'est-à-dire comme un cabri pour qui les choses du coeur n'auraient pas de secret. Souvent légères ("All I Want", "Run To My Room"), parfois passionnées ("End Of My Rainbow"), tantôt vaines ("Your Eyes"), tantôt frappées au coin du bon sens ("Fly Again"), ses réflexions musicales, sous forme de pop organique plus vaporeuse que l'air, sont particulièrement probantes.
Certes, le talent d'écriture de Jude, sa voix douce et sa faculté d'adaptation au vieux contient y sont pour beaucoup mais c'est son aisance à baliser ses disques de références rassurantes qui impressionne. Et notamment, ici, ses oeillades appuyées en direction de John Lennon et Paul McCartney, modèles entre les modèles, auxquels "Money" et "Save Me" font irrémédiablement et respectivement penser.