Camille Cottin : débuts, succès, enfants… Tout savoir sur la Française qui cartonne à Hollywood

Elle a longtemps joué les seconds rôles. Camille Cottin a commencé sa carrière au théâtre, multipliant les castings pour le cinéma sans grand succès. La faute à son nez ? « C’est sûr que je n’ai pas un nez de cinéma », a-t-elle déclaré au magazine « Elle », en 2018, et de raconter : « Le matin de mes dix-huit ans, mon grand-père s’est assis à côté de moi et m’a dit : “Pour ton anniversaire, je vais t’offrir une opération du nez !” » Un cadeau qu’elle a préféré refuser : « Je lui ai dit : “Je vais réfléchir…” Et, à la place d’un nouveau nez, je lui ai demandé une moto !” »

Nez de cinéma ou pas, Camille Cottin est devenue en quelques années l’une des actrices françaises les plus en vogue aussi bien France qu’à l’étranger. De Paris à Hollywood, retour sur l’ascension fulgurante de la “Frenchy” que les Américains adorent.

Où a grandi Camille Cottin ?

Née en 1978, à Boulogne-Billancourt, Camille Cottin a grandi en région parisienne. « On n’était pas une famille banale », a-t-elle raconté au magazine « Psychologies », en 2022. « Mes parents se sont séparés quand ma mère était enceinte de moi, mais de manière très cordiale. Mon père vivait dans un appartement au sixième étage, je vivais avec ma mère au cinquième. » Et puis, la famille s’est agrandie : « L’enfance, c’est aussi le souvenir de l’arrivée de mon beau-père dans notre vie, quand j’avais cinq ans, et la naissance de ma sœur, qui m’a rendue follement heureuse. »

Quand elle avait 12 ans, sa famille (au complet) a quitté la France pour l’Angleterre. « Quand on a déménagé, mon père nous a suivis : il s’est installé sur le même palier, et il a eu trois enfants. Ainée de quatre frères et sœurs, dont la dernière à quinze ans, je suis très attachée à la tribu, j’aime la famille recomposée, et même dans mes liens d’amitié, je me sens en famille. Grandir dans un tel environnement développe inévitablement la tolérance. » Après cinq ans au lycée français de Londres, elle est rentrée à Paris où elle a intégré la faculté et commencé le théâtre.

Quel métier a fait Camille Cottin avant d’être comédienne ?

Devenir comédienne, c’était le rêve de Camille Cottin. Rêve que ses parents ont accepté de l’aider à concrétiser. À une condition : « Mes parents étaient d’accord pour que je fasse du théâtre et que je sois comédienne mais ils voulaient quand même que j’ai un plan B, donc ils m’ont dit : “Il faut que tu fasses des études, tu fais ce que tu veux” », a-t-elle confié sur le plateau de « Quotidien », en 2021. Elle s’est donc inscrite en fac d’anglais, en parallèle de ses cours de théâtre à l’école de Jean Périmony, à Paris, qu’elle a payés en enchaînant les petits boulots, comme serveuse et vendeuse.

Sa maîtrise obtenue, Camille Cottin a été professeure d’anglais. « Comme j’étais assez jeune et pas très légitime, je ne pouvais pas trop dire “je ne sais pas” quand les élèves me demandaient un mot donc il m’arrivait d’en inventer pour ne pas perdre la face », a-t-elle raconté sur « C à vous », en 2022. L’un d’eux a notamment voulu savoir comment se disait « chirurgie esthétique », elle a improvisé. « Comme j’avais une petite conscience, le soir, je vérifiais, donc le lendemain, j’ai appelé l’élève, j’ai dit : “Ce que je t’ai dit, c’est plutôt américain, et en anglais, c’est “plastic surgery”. » Elle jouait déjà la comédie.

Comment a-t-elle débuté sa carrière de comédienne ?

Camille Cottin a fait ses premiers pas sur scène à 20 ans, dans la pièce « Barrio Chino », à la fin des années 1990. Elle a ensuite enchaîné les pièces de théâtre, aussi bien classiques que les pièces de boulevard, pendant une quinzaine d’années. Elle a fait ses débuts à l’écran dans le film « Yamakasi », en 2001, et elle a multiplié les apparitions à la télévision, jouant une passagère dans « Hep Taxi » (2002) ou une victime dans « Femme de loi » (2006). Puis, au début des années 2010, elle est enfin passée des (tout) petits rôles aux seconds rôles.

Comment Camille Cottin a-t-elle été révélée ?

En 2013, Camille Cottin a obtenu un rôle récurent dans la série « Pep’s », diffusée sur TF1, qui lui a permis de se faire remarquer. Mais c’est avec la pastille « Connasse » (2013-2015), de Noémie Saglio et Éloïse Lang, diffusée dans « Le Before » puis dans « Le Grand Journal », sur Canal+, qu’elle s’est réellement fait connaître. Le succès des sketchs, tournés en caméra cachée, a été tel qu’un film a suivi la série : « Connasse, princesse des cœurs » (2015) – qui lui a valu d’être nommée aux César dans la catégorie meilleur espoir en 2016. Succès qui a pu faire lui faire peur.

« Au fond de moi, j’avais confiance, j’avais joué plein de choses, je connaissais mes classiques… Mais à un moment donné, c’est vrai, j’ai eu peur, je me suis demandé si on allait m’appeler “Connasse” toute ma vie », a confié Camille Cottin au magazine « Elle », en 2018. Et d’ajouter : « Plus tard, j’ai rencontré Vanessa Paradis et Miou-Miou sur un tournage… Sans chercher à nous comparer, je pense qu’elles doivent encore entendre parler de “Joe le taxi “et des “Valseuses”, ça m’a rassurée. » Loin de l’enfermer, le triomphe de la série « Connasse » lui a ouvert les portes du cinéma.

Au milieu des années 2010, elle a enchaîné les comédies - « Toute première fois », (2015), « Nos Futurs » (2015), « Les Gorilles » (2016) – au succès mitigé. C’est de nouveau à la télévision que Camille Cottin fait un carton avec la série « Dix pour cent » (2015-2020), dans laquelle elle joue l’agent Andrea Martel. « Ce rôle est important dans ma vie, la série a suscité l’enthousiasme, notamment dans la communauté gay et lesbienne. Parce que la sexualité d’Andréa n’est justement pas un sujet, c’est moderne », a-t-elle glissé à « Elle ».

La carrière internationale de Camille Cottin

En 2016, elle a décroché un rôle dans « Alliés », de Robert Zemeckis, avec Marion Cotillard et Brad Pitt. Le début de sa carrière à l’international. Grâce à son très bon niveau anglais, perfectionné lors de ses années à Londres, de sa maîtrise et de son expérience de professeure, Camille Cottin a commencé à alterner entre films et séries français et productions américaines.

En France, elle a joué dans le thriller « Les fauves » (2019), la comédie « Le mystère Henri Pick » (2019), la série « Mouche » (2019), adaptée de la série britannique « Fleabag », elle a donné la réplique à Louis Garrel dans « Mon légionnaire » (2021) et elle a tenu le rôle principal de « Toni en famille » (2023). À l’étranger, elle est apparue dans la série « Killing Eve » (2020-2022), le biopic de Ridley Scott avec Lady Gaga et Adam Driver « House of Gucci » (2021), le thriller avec Matt Damon « Stillwater » (2021) et le policier « Mystère à Venise » (2023).

« Même s’il ne faut jamais oublier qu’on a aussi de grands talents ici, en France, Hollywood était, en effet, un rêve de petite fille », a avoué Camille Cottin à « Paris Match », en 2023. Et de se souvenir : « Chaque film que j’ai fait aux États-Unis a été une expérience très différente, c’est difficile de les comparer. Sur “Stillwater” de Tom McCarthy, nous tournions à Marseille avec une équipe à moitié française. Il était très proche de nous puisqu’il a été acteur lui aussi. “House of Gucci” était à l’opposé de cela. Nous avons tourné le film en pleine pandémie, Ridley Scott devait se protéger, donc il nous dirigeait à distance par talkie-walkie. C’était un cas un peu extrême. »

Quelles récompenses a-t-elle reçues ?

La plupart de ses récompenses, Camille Cottin les doit à « Dix pour cent ». Le rôle d’Andrea Martel lui a permis d’obtenir le prix de la meilleure actrice de série en 2016 et en 2017 par l’Association des critiques de séries, et le Globe de Cristal de la meilleure actrice de fiction télévisée en 2019. Elle a également eu le prix d’interprétation féminine pour son rôle dans « Larguées » (2018), d’Éloïse Lang, au Festival international du film de comédie de l’Alpe d’Huez en 2018.

Quels sont les engagements de Camille Cottin ?

Sa filmographie reflète ses engagements : Camille Cottin est féministe. Et elle l’est devenue en lisant « King Kong Théorie », de Virginie Despentes. « Ce livre a changé mon regard sur le féminin, et j’ai compris ce que pouvait être le “male gaze” [ou “regard masculin” en VF, soit la façon dont les femmes sont filmées au cinéma ou décrites en littérature d’un point de vue masculin, ndlr]. Ce livre fut catalyseur de ma prise de conscience féministe. En la matière, Virginie Despentes est un maître pour moi », a expliqué Camille Cottin à « Marie Claire » en 2018.

Au-delà des projets qu’elle choisit, des réalisatrices auxquelles elle s’associe, des personnages qu’elle défend, l’engagement féministe transparaît dans ses actions : elle a co-signé le manifeste « Maintenant on agit », de la Fondation des femmes, en 2018, pour les droits des femmes et contre les violences sexistes et sexuelles. Elle a également co-fondé, avec la productrice Shirley Kohn, la société de production ouvertement féministe : Malmö Productions.

« Malmö est née du désir de traiter des sujets qui me tenaient véritablement à cœur, d’être au plus près de ce que j’avais envie de défendre, comme les droits des femmes, les droits LGBTQI + ou l’égalité des chances », a confié Shirley Kohn, à « Cheek » en 2019. « J’en ai parlé à Camille Cottin, avec qui nous abordons souvent ces sujets et nous nous sommes dit que Malmö nous offrirait la possibilité d’héberger des projets sur lesquels nous voudrions travailler ensemble. » Comme Shirley Kohn, Camille Cottin est une défenseuse des droits LGBTQI +. Elle a également milité pour les droits des migrants, des exilés et des réfugiés, notamment avec l’association SOS Méditerranée.

Qui est le mari de Camille Cottin ?

Depuis 2005, Camille Cottin est en couple avec l’architecte Benjamin Mahon, avec qui elle a eu deux enfants, Léon Gabriel, né en 2009, et Anna Paloma, née en 2015. Ensemble depuis près de 20 ans, ils ne se sont jamais mariés. Une volonté de l’actrice. « Je suis contre, d’abord parce que, même si j’envisage de passer le reste de ma vie avec lui, je veux sentir cette part de liberté que les générations précédentes nous ont permis d’acquérir. Cette possibilité de dire : “Si je ne suis pas heureux ou heureuse, je pars” », a-t-elle expliqué à « Psychologies ».