Qui est le réalisateur Jacques Doillon, accusé de viol par Judith Godrèche ?

Qui est le réalisateur Jacques Doillon, accusé de viol par Judith Godrèche ?

Le cinéaste de 79 ans est dans la tourmente pour des faits qui remontent à 1989, lors du tournage de « La Fille de 15 ans », l’âge de l’actrice à l’époque.

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Jacques Doillon pose pour le photocall du jury dans le cadre du 11e Festival du film d'Angoulême, le 21 août 2018.
Jacques Doillon pose pour le photocall du jury dans le cadre du 11e Festival du film d'Angoulême, le 21 août 2018. © Jérôme Domine/Abaca

Temps de lecture : 3 min

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Jusque-là, tout allait bien pour Jacques Doillon, 79 ans, dont cinquante de cinéma et une trentaine de longs-métrages à son actif. Aujourd'hui, le passé lui revient brutalement à la figure : son film La Fille de 15 ans (1989) lui vaut une plainte pour viol de Judith Godrèche pour des faits qui se seraient déroulés pendant les essais – dans la maison de sa compagne Jane Birkin – et le tournage. Soit une scène de sexe entre elle et le cinéaste reprise plus de 45 fois. Elle avait 15 ans à l'époque.

D'autres actrices, Isild Le Besco et Anna Mouglalis, lui ont emboîté le pas. La première dit avoir été évincée après avoir « refusé de coucher avec lui » et la seconde aurait été « embrassée de force ». En réponse, le cinéaste a critiqué, auprès de l'Agence France-Presse, « les dénonciations arbitraires, les fausses accusations et les mensonges ». L'affaire en est là en attendant le résultat de l'enquête préliminaire qui a été ouverte par le parquet de Paris.

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Le plus gros succès de sa carrière

La carrière de Jacques Doillon démarre en 1973 avec L'An 01, film manifeste post-soixante-huitard adapté de la bande dessinée de Gébé. Deux cinéastes de premier plan, Jean Rouch et Alain Resnais, y participent. En 1974, il se fait remarquer avec Les Doigts de la tête, l'histoire d'un apprenti boulanger viré par son patron.

Après le refus de Maurice Pialat, le producteur Claude Berri lui confie – sur la recommandation de François Truffaut – la réalisation d'Un sac de billes, le best-seller de Joseph Joffo. L'histoire ? La fuite, en 1942, de deux enfants juifs pour rejoindre leur famille en zone libre. Pour son casting, il engage un débutant de 20 ans, Dominique Besnehard, avec lequel il va travailler pendant dix ans. Résultat : 1 286 627 spectateurs, soit le plus gros succès de sa carrière pour celui qui n'a jamais brillé au box-office.

À LIRE AUSSI Plainte de Judith Godrèche : pourquoi (et de quoi) s'émancipe-t-on ? Proclamé héritier de la Nouvelle Vague, Jacques Doillon enchaîne deux films majeurs en 1979, La femme qui pleure, avec Dominique Laffin, et La Drôlesse, l'histoire d'une petite fille kidnappée par un marginal de 20 ans. En 1981, avec La Fille prodigue, il aborde un sujet délicat, l'inceste, et engage Jane Birkin, avec laquelle il est en couple. Dans La Pirate (1984), il la filme à nouveau dans une histoire de femme tiraillée entre son mari violent et une tendre amie. L'accueil de la critique au Festival de Cannes sera mitigé.

Le cinéaste poursuit son chemin avec Petit Criminel (1990), avec Gérald Thomassin et Richard Anconina. Cette histoire d'un délinquant à la recherche de sa sœur lui permet de renouer avec le succès et de décrocher le prix Louis-Delluc.

Amours tumultueuses

Au fil des années, l'enfance, l'adolescence et les couples, avec leurs mystères et leurs trahisons, sont devenus le terrain privilégié de Jacques Doillon à travers des films audacieux, comme Le Jeune Werther (1993), Ponette (1996), Trop peu d'amour (1998), Petits Frères (1999) et Carrément à l'ouest (2001). Entre-temps, il fait tourner des actrices prometteuses : Juliette Binoche (La Vie de famille, 1985), le duo Isabelle Huppert et Béatrice Dalle dans La Vengeance d'une femme (1990), sans oublier Judith Godrèche (La Fille de 15 ans, 1989).

Dans les années 2000, faute de financement, le réalisateur tourne moins. En 2002, il réalise Raja, l'histoire d'un amour impossible entre un séducteur (Pascal Greggory) et une jeune Marocaine (Najat Benssallem). En 2008, il présente Premier Venu, variation sur les jeux du triangle amoureux, et renoue avec le même thème dans Le Mariage à trois (2010), où il retrouve Pascal Greggory.

À LIRE AUSSI Affaire Gérard Miller : de l'hypnose au viol, ce qu'en dit le droitToujours obsédé par le couple, il fait tourner sa fille Lou Doillon avec Samuel Benchetrit dans Un enfant de toi (2012), l'histoire d'une femme qui veut un autre enfant de son ex, et récidive dans Mes séances de lutte (2013), drame dans lequel Sara Forestier et James Thierrée se perdent au jeu de l'amour et de la haine.

Cinq ans plus tard, Jacques Doillon monte les marches du palais des festivals à Cannes au côté de Vincent Lindon, tête d'affiche de Rodin dans lequel il évoque les amours tumultueuses du sculpteur avec Camille Claudel (Izïa Higelin). Bien accueilli par la critique, le film n'a recueilli que 306 700 entrées en salle.

Son nouveau long-métrage, CE2, qui aborde le thème très actuel du harcèlement scolaire à travers les yeux d'une fillette de 8 ans persécutée par un camarade de classe, devrait sortir en salle le 27 mars prochain, sauf si le distributeur change d'avis. On devine déjà que sa promotion n'est pas facile.

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Commentaires (3)

  • AllonsBon

    Invraisemblable. Cet homme est accusé de faits tres graves. Une certaine sobriété s’impose, tant dans les faits d’accusation puisque rien n´est prouvé, que dans ce déballage biographique promotionnel tout a fait deplacé et malaisant dans ce contexte. Ce serait comme décrire le lieu de villegiature préféré d’un tortionnaire : on s’en moque !

  • Mike Spencer

    Rien de bien remrquable, du petit cinoche d’entre-soi de gôche et qui doit sûrement aussi beaucoup a la commission d’avances sur recettes.

  • K6

    "La femme qui pleure,  avec Dominique Laffin" ? N'est-ce pas la maman de Clémentine Autain ?