Sean Parker, le milliardaire du web qui veut "tuer le cancer"
Il a développé Facebook avec Mark Zuckerberg et révolutionné l’industrie musicale avec Napster puis Spotify. Devenu milliardaire, celui qui se définit comme un « pirate philanthrope » a décidé de s’attaquer à un fléau de la santé : le cancer. A la manière d’une start-up. Vite et fort.
Les bouleversements dans l’industrie musicale et du cinéma, c’est lui. En créant le logiciel Napster en 1999, il permet à tout un chacun de récupérer, gratuitement, n’importe quel film ou chanson. Il a compris avant les autres que, en se dématérialisant, tous ces biens culturels pouvaient désormais s’échanger sur le Net. L’industrie du disque voit rouge et obtient la fermeture du site. Mais Sean Parker n’est pas l’homme d’une idée. Même quand ce n’est pas la sienne. En 2004, il comprend que celle de Facebook est un bon filon et s’associe avec Mark Zuckerberg. Bingo, il devient milliardaire, mais sa fortune n’émousse pas son flair. Coup sur coup, il investit dans Spotify (écoute, création et partage de playlists), Airtime (échange de vidéos, musique, chat), Causes puis Brigade (plateformes d’activisme). Sans pour autant perdre de vue les idéaux universalistes de sa jeunesse.
Son objectif: sauver des vies via le développement de l'immunothérapie
En 2015, il injecte 600 millions de dollars dans la création de sa fondation philanthropique. Et, dix mois plus tard, il finance la création de l’Institut Parker pour l’immunothérapie contre le cancer . L’objectif : sauver des vies via le développement de l’immunothérapie, déclarée « avancée scientifique numéro un en 2013 » par la revue « Science ». Comme Bill Gates ou son copain Mark Zuckerberg, après avoir fait fortune, le geek de la Silicon Valley cherche à donner un sens à sa vie en redistribuant, au mieux, son immense fortune.
Trois questions au Pr Fabrice Denis, cancérologue au centre Jean-Bernard (Le Mans) et chercheur associé au CNRS
Paris Match. Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste l’immunothérapie ?
Dr Fabrice Denis. Le système immunitaire est a priori programmé pour -détruire les cellules cancéreuses. Or celles-ci disposent d’un antigène de surface qui neutralise l’action des cellules immunitaires ou lymphocytes T. Les immunothérapies visent à réveiller les défenses de l’organisme en -injectant des anticorps par -intraveineuse.
Quel est le lien possible avec la technologie d’édition génétique Crispr ?
Il s’agirait de prélever puis de modifier l’ADN de cellules immunitaires par manipulation génétique afin d’optimiser leur capacité à détruire les tumeurs.
En quoi consiste Moov-Care, votre appli Web de suivi du cancer ?
Le but est de détecter les rechutes à partir de 12 symptômes (poids, appétit, fatigue...) que le patient renseigne en ligne chaque -semaine via notre interface de télésurveillance. Les résultats sont filtrés par un algorithme qui alerte le médecin si nécessaire.