Piccolomini (Ottavio)

Ottavio (Octave) Piccolomini d’Aragona (1599-1656), duc d’Amalfi, prince de l’Empire et chevalier de la Toison d’or, est le fils de Silvio Piccolomini, seigneur de Sticciano, et de Violanta Gerini. 

Originaire de Toscane, il choisit très jeune d’embrasser la carrière des armes. Il sert d’abord au sein de l’armée espagnole stationnée en Milanais. Le contingent dans lequel il sert est envoyé par le grand-duc de Toscane en Bohême afin de soutenir les ambitions de Ferdinand II. Il participe à la bataille de la Montagne blanche dans les rangs impériaux. 

En 1627, il est nommé commandant de la garde personnelle de Wallenstein. Piccolomini prend part à la guerre ouverte par la succession de Mantoue, puis, en 1632, à la bataille de Lützen au cours de laquelle il est blessé. 

En 1634, il accède à la qualité de général de l’armée impériale, après avoir contribué à la perte de Wallenstein, assassiné le 15 février. En septembre, il participe à la bataille de Nördlingen, au cours de laquelle son neveu, Silvio Piccolomini, trouve la mort. 

L’année suivante, il prend la tête des armées impériales, en compagnie de Matthias Gallas, et contribue à la déroute française en séparant le corps d’armée envoyé par Louis XIII des troupes du prince d’Orange. L’action conjuguée de ses troupes et de celles du Cardinal-infant leur permet de s’emparer du fort de Schenk les 24 et 25 juillet1.

En 1636, Piccolomini contraint le maréchal de Châtillon à lever le siège de Saint-Omer, qui coûte la vie à un autre de ses neveux, Evandre Piccolomini.

À la fin de l’été 1638, Richelieu négocie auprès de lui la libération de Charles Gigault de Bellefonds, gouverneur du Catelet, et d’Achille de Longueval de Manicamp, capturés au cours des engagements militaires2. Le général Piccolomini lui répond courtoisement, de Cambrai, le 5 septembre, en soulignant la situation particulière de Manicamp et de Bellefonds3. Puis c’est la rançon du sieur d’Aiguebère que Richelieu négocie auprès de lui4.

Au début du mois de juin 1639, il fournit le renfort de son armée à Jean de Beck afin de mener à bien le siège de la place de Thionville où le marquis de Feuquières est replié. Les Impériaux reprennent la ville et capturent l’homme de guerre français, blessé, Piccolomini renonce ensuite à se diriger vers Metz, qu’il juge trop difficile à prendre, et préfère se rendre maître de Sancy. Il menace Mouzon lorsque l’arrivée de l’armée du maréchal de Châtillon le contraint à rebrousser cependant chemin et à se retirer vers le Luxembourg5. Richelieu tente vainement de négocier avec lui la libération, contre le paiement d’une rançon, du marquis de Feuquières6.

Alors que celui-ci décède de ses blessures, en captivité, le 13 mai 1640, le général Piccolomini refuse de rendre la dépouille à sa veuve, née Anne Arnauld, malgré l’indignation que celle-ci formule7.

À la même époque, il contraint le général suédois Johann Baner à se retirer, malgré la résistance que lui oppose le maréchal de Guébriant. 

En 1649-1650, l’empereur Ferdinand III nomme Piccolomini plénipotentiaire aux conférences de Nuremberg, pour l’application des traités de Westphalie. Il est créé prince du Saint Empire en 1654. 

Ottavio Piccolomini a épousé Marie Bénigne Françoise de Saxe-Lauenbourg. 

Voir aussi Henri Sacchi, La guerre de Trente Ans : tome III, Cendres et renouveau…, ouvrage cité, passim.

Texte 720



Citer ce billet
Marie-Catherine Vignal Souleyreau (2023, 29 novembre). Piccolomini (Ottavio). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 10 mai 2024, à l’adresse https://doi.org/10.58079/tqq8

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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  1. Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, “La raison de guerre” : correspondance du cardinal de Richelieu, année 1635, Paris, éditions L’Harmattan, 2016, p. 39, 354, ; Henri Sacchi, La guerre de Trente Ans : tome III, Cendres et renouveau, 2e édition, Paris, éditions L’Harmattan, 2003, p. 13. []
  2. Voir le courrier que Richelieu adresse à Ottavio Piccolomini, le 30 août 1638, dans Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, tome VIII, p. 340-341. []
  3. Ibidem. []
  4. Richelieu à Piccolomini, 21 septembre 1638, dans Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, Lettres, instructions…, ouvrage cité, tome VIII, p. 343-344. []
  5. Richelieu au marquis de La Meilleraye, Abbeville, 24 juin 1639, dans Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, Lettres, instructions diplomatiques…, ouvrage cité, tome VI, p. 405 ; Philippe Martin, Une guerre de Trente Ans en Lorraine (1631-1661). Metz : éditions Serpenoise, 2002, p. 141-142. []
  6. Voir le courrier que Richelieu adresse à Ottavio Piccolomini, les 30 juillet et 2 septembre 1639, dans Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, Lettres, instructions…, ouvrage cité, tome VI, p. 457 note 1, tome VIII, p. 355 et tome VI, p. 501-502. []
  7. Voir Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, Lettres, instructions…, ouvrage cité, tome VIII, p. 355. []

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