50 ans après sa mort, pourquoi Fernandel reste une personnalité française incontournable

Il savait manier l'humour autant qu'il savait nous arracher des larmes : il y a tout juste 50 ans, le monument du 7ème art aux 150 courts et longs-métrages Fernandel disparaissait.

Il savait manier le rire autant qu'arracher des larmes : cinquante ans après sa mort, Fernandel reste une personnalité française incontournable.
Il savait manier le rire autant qu’arracher des larmes : cinquante ans après sa mort, Fernandel reste une personnalité française incontournable. (©ZUMAPRESS)
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Il y a tout juste 50 ans, le cinéma français perdait l’un de ses plus fiers représentants. Fernand Joseph Désiré, alias Fernandel, disparaissait des suites d’un cancer généralisé.

Chanteur populaire et immense acteur, en quarante ans de carrière, Fernandel a marqué plus d’une génération, en France et à l’étranger. Et continue de jouir d’un grand succès. En voici les raisons.

Parce que c’est un monstre sacré du cinéma

Si la carrière cinématographique (fructueuse) de Fernandel commence dès les années 1930 – à l’image du Schpountz (1938) et de son célèbre « tout condamné aura la tête tranchée ! » aux milles registres, elle connaît un vrai tournant dans les années 1950.

Preuve en est avec l’inoubliable personnage de Don Camillo dans Le Petit monde de don Camillo (1952), Le Retour de don Camillo (1953), La Grande bagarre de don Camillo (1955) puis Don Camillo Monseigneur (1961) et Don Camillo en Russie (1965). 

Dans cette longue saga, Fernandel y campe le curé d’un petit village italien qui livre une guerre d’influence avec le maire communiste Peppone. Don Camillo parle librement à Jésus depuis l’autel de son église et ne dit jamais non à une petite bagarre. 

Fernandel, c’est aussi Ali Baba dans Ali Baba et les Quarante Voleurs (1954) ou les quintuplés (oui, il les a tous joués, Alain, Bernard, Charles, Désiré et Etienne) ainsi que leur père Édouard Saint-Forget dans Le Moutin à cinq pattes (1954).

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Et comment ne pas évoquer le désormais culte La Vache et le Prisonnier (1959), plus gros succès du box-office français de 1958 avec plus de 8,84 millions d’entrée – et qui fut d’ailleurs le premier film français tourné en noir et blanc à être colorisé et diffusé en 1990 sur TF1. Ou encore L’Âge ingrat (1964).

Parce qu’il a été adoubé par les artistes comme par les politiques

Au cours de ses quatre décennies de carrière, depuis le music-hall de sa Marseille natale et les planches parisiennes jusqu’aux courts et longs métrages qui vont faire sa renommée, Fernandel a eu la chance de côtoyer les plus grands. 

Il tourne sous l’égide de Sacha Guitry (qui lui donne d’ailleurs son premier rôle au cinéma, un groom dans Le Blanc et le Noir en 1931), Jean Renoir, Jean Giono, Marcel Pagnol ou encore Jean Boyer

Il croise également la route d’acteurs et actrices comme Jean Gabin – avec qui il fonde d’ailleurs une société de production baptisée Gafer en 1963, et qui produira neuf longs-métrages parmi lesquels L’ Âge ingrat – mais aussi Arletty, Bourvil, Louis de Funès, Jean Poiret et Michel Galabru.

Adoubé par ses pairs – Marcel Pagnol le compare à Charlie Chaplin -, le talent de Fernandel dépasse même la sphère du petit et du grand écran. Dans son ouvrage Fernandel, l’écrivain Jacques Lorcey rapporte ainsi que Charles de Gaulle a déclaré lors d’une réception au palais de l’Elysée en 1963 que l’acteur est « le seul Français qui soit plus célèbre que [lui] dans le monde ».

Le personnage de Don Camillo permet également à Fernandel de rencontrer le pape Pie XII en 1953, qui voulait profiter d’un séjour de l’acteur à Rome pour rencontrer « le plus connu des prêtres de la chrétienté après le pape ».

Parce qu’il avait une « gueule », tout simplement

Plus qu’un don de comédien et d’acteur, Fernandel incarnait un véritable personnage à la silhouette et au sourire incomparables. Une véritable « gueule de cheval » comme il se plaisait lui-même à le dire, et qui marque les esprits au même titre que son accent chantant.

Fernandel, ce sont des tics, des mimiques, une gestuelle mais aussi des intonations et une articulation qui parviennent à capter l’attention du public tant dans les comédies que dans les films plus profonds. Les stars du stand-up actuel n’ont qu’à bien se tenir !

Parce qu’il savait aussi pousser la chansonnette

Fernandel, c’est un don incontestable pour la scène sur toutes ses facettes. Le cinéma oui, la comédie oui, mais aussi la chanson. Comme d’autres artistes de l’époque (tels que Raimu ou Maurice Chevalier), c’est d’ailleurs comme comique troupier – cet artiste masculin vêtu sur scène d’un uniforme et qui interprétait des monologues et chansons comiques liées à la vie des soldats – qu’il fait ses premiers pas dans les cafés-concerts de Marseille, comme les Variétés, l’Eldorado ou l’Alcazar.

S’en suit une discographie impressionnante, portée par Ignace, Le Tango corse ou encore par son très célèbre Félicie aussi qui, sous ses airs de chanson d’amour, tourne en dérision la rencontre avec une jeune femme.

Jugez vous-même : « Un clocher sonnait tout proche, il avait une drôle de cloche, Félicie… aussi ! », « J’pris un homard sauce tomates, il avait du poil au pattes, Félicie… aussi ! Puis une sorte de plat aux nouilles, on aurait dit une andouille, Félicie…  aussi ! »

Homme aux mille facettes, acteur, humoriste, chanteur, homme de scène maniant aussi bien le comique que le dramatique, Fernandel a marqué plus d’une génération par son talent et son visage inoubliable. Et continue de faire rire encore aujourd’hui. Et vous, quel souvenir gardez-vous de lui ? 

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