L’idée que notre univers n’est qu’une simulation informatique n’est pas nouvelle. Popularisée par la trilogie cinématographique Matrix, elle a également été explorée par des philosophes et des scientifiques pendant des siècles.
Mais qu’en est-il de la possibilité que cette idée soit plus qu’une simple science-fiction ? Dans son livre récent Reality Reloaded, le physicien Melvin Vopson de l’université de Portsmouth affirme que nous avons des preuves tangibles que nous vivons dans une simulation. Sa théorie repose sur le deuxième principe de la thermodynamique, qui stipule que l’entropie (le désordre) d’un système isolé ne peut qu’augmenter ou rester constante.
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Une nouvelle loi physique ?
Vopson soutient que ce principe ne s’applique pas aux systèmes d’information, qu’il décrit comme le « cinquième état de la matière ». Dans ces systèmes, l’entropie peut être constante ou même décroître. Cette observation l’a conduit à formuler sa propre loi, la « deuxième loi de l’infodynamique ».
Selon Vopson, cette loi fournit la preuve que nous vivons dans une simulation. Si notre univers était une simulation, il faudrait que les données soient optimisées et compressées pour minimiser la puissance de calcul et le stockage nécessaires. Il affirme que c’est précisément ce que nous observons dans le monde qui nous entoure, des données numériques aux systèmes biologiques en passant par les symétries mathématiques.
« S’il s’agissait d’une simulation, un univers aussi complexe que le nôtre nécessiterait une optimisation et une compression intégrées des données, afin de réduire la puissance de calcul et les capacités de stockage des données nécessaires. Or, c’est exactement ce que nous observons autour de nous, dans les données numériques, les systèmes biologiques, les symétries mathématiques et l’univers tout entier.”
Une théorie embryonnaire
L’argumentation de Vopson est intéressante, mais elle est loin de faire l’unanimité. Certains scientifiques estiment que ses preuves sont insuffisantes et que sa théorie est basée sur des hypothèses contestables. D’autres affirment que même si nous vivions dans une simulation, cela n’aurait aucune incidence sur notre vie quotidienne.
« L’idée que nous vivons dans une simulation est une idée fascinante, mais il n’y a aucune preuve scientifique pour la soutenir. C’est une pure spéculation, et il n’y a aucun moyen de la tester ou de la falsifier. »
Dr. Michio Kaku, physicien théoricien et auteur du livre Hyperspace
Malgré les critiques, la théorie de Vopson a suscité un vif intérêt du public. Beaucoup de gens trouvent l’idée d’une réalité simulée à la fois intrigante et dérangeante. Et si nous ne sommes que des personnages dans un jeu vidéo géant ? Et si nos vies n’ont pas de sens en dehors de la simulation ?
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D’autres théories en faveur de la simulation
L’un des arguments les plus plausibles en faveur de l’hypothèse de la simulation est l’idée que si la création de simulations réalistes est possible, il est probable qu’il y en ait un grand nombre. En effet, une civilisation avancée capable de créer des simulations pourrait en créer un nombre infini, chacune avec ses propres réalités et histoires uniques. Si tel est le cas, il est beaucoup plus probable que nous vivions dans l’une de ces simulations plutôt que dans un univers naturel unique.
Un autre argument en faveur de cette idée est l’observation que notre univers semble être finement ajusté pour l’existence de la vie. Les lois de la physique et les constantes de la nature semblent avoir des valeurs justes pour permettre la formation d’étoiles et de planètes, et pour que la vie puisse finalement apparaître sur une planète comme la Terre. Cela a conduit certains à suggérer que notre univers a été conçu par une intelligence bienveillante. On pense ainsi à une civilisation avancée qui a créé notre univers comme une simulation.
Des arguments contre la simulation
Cependant, il existe également des arguments contre l’hypothèse de la simulation. L’un des plus importants est qu’il est difficile de voir comment nous pourrions jamais savoir si nous vivons dans une simulation. Si notre réalité est simulée, les simulateurs pourraient avoir le contrôle total de notre environnement. Ils pourraient même s’assurer que nous ne trouvons jamais aucune preuve de leur existence.
De plus, il n’est pas clair que la création de simulations réalistes soit même possible. Même si nous avions la technologie pour créer des mondes virtuels incroyablement complexes, il est possible qu’il y ait des limites fondamentales à ce que nous puissions simuler. Par exemple, nous pourrions ne pas être en mesure de simuler pleinement la conscience ou le libre arbitre.
En fin de compte, la question de savoir si nous vivons dans une simulation est une question que nous ne pouvons peut-être jamais répondre de manière définitive. Cependant, c’est une question qui mérite d’être considérée sérieusement. Elle a des implications profondes pour notre compréhension de la nature de la réalité et de notre place dans l’univers.
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