Simone Weil (1909-1943), qui n’a rien publié de son vivant, est devenue un auteur classique de la philosophie, au sens plénier du mot qui était celui de Platon, l’amour de la divine Sagesse qui gouverne le monde. C’est Gustave Thibon, qui l’avait reçue chez lui pendant la guerre, qui la révéla en publiant la Pesanteur & la Grâce (1947), une anthologie des cahiers qu’elle lui avait laissés avant de partir pour l’Amérique, puis l’Angleterre où elle devait mourir.
A LIRE
Livres : « Petit Pays », « Le Gaz et autres nouvelles », « L’Épopée La Fayette »… Nos conseils de la semaineAlbert Camus s’est attaché ensuite à publier ses manuscrits, la Condition ouvrière et l’Enracinement en particulier, et une édition complète de ses œuvres, qui ne comprendra pas moins de treize volumes, est en cours depuis 1988 chez Gallimard.
Cette pensée est si neuve dans l’éternité de son inspiration
C’est dire à quel point Simone Weil appelle l’anthologie. Il fallait explorer et tamiser tous ces textes enfin réunis. Cécile A. Holdban s’en acquitte avec la rigueur que l’on pouvait attendre.
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A LIRE
Livres : « Eustache & Hilda », de Leslie Poles Hartley, l’échappée fraternelleCette pensée est si neuve dans l’éternité de son inspiration, si aiguë dans son actualité, qu’elle nous donne à chaque page le sentiment qu’elle nous devance : « La tempête qui nous entoure a déraciné les valeurs, en a défait la hiérarchie, et les met toutes en question pour les peser sur la balance toujours fausse de la force. Nous du moins, pendant ce temps, mettons-les toutes en question nous aussi, chacun de nous pour son compte, pesons-les en nous-mêmes dans le silence de l’attention, et souhaitons qu’il nous soit accordé de faire de notre conscience une balance juste. »
“Ainsi parlait Simone Weil”, Arfuyen, 188 pages, 14 €.