Johnny Hallyday : pourquoi Jean-Michel Jarre pourrait influencer la bataille autour de l'héritage du chanteur
Le musicien Jean-Michel Jarre a annoncé vendredi vouloir saisir la Cour européenne des droits de l'homme, après une décision de la justice française le privant de l'héritage de son père, Maurice Jarre. L'affaire pourrait avoir des conséquences sur la bataille autour de l'héritage de Johnny Hallyday.
Depuis huit mois, le clan Hallyday se déchire autour de l'héritage du chanteur disparu le 5 décembre dernier. Dans cette bataille juridique qui oppose, d'un côté, Laeticia Hallyday et, de l'autre, Laura Smet et David Hallyday, un arrêt de la Cour de cassation a été beaucoup cité, "l'arrêt Jarre", en référence au célèbre compositeur Maurice Jarre qui, à sa mort, a déshérité ses deux enfants, le musicien Jean-Michel Jarre et sa sœur Stéfanie. Seulement, Jean-Michel Jarre a annoncé vendredi, dans Le Parisien week-end , qu'il allait remettre en cause la décision de la Cour de cassation. Une suite judiciaire qui pourrait avoir son importance dans la succession de la rock-star disparue en décembre 2017.
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Dans une tribune publiée par l'hebdomadaire, Jean-Michel Jarre annonce en effet avoir saisi la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) : "Ma soeur Stéfanie et moi portons notre cas devant la Cour européenne des droits de l'homme, pour manquement au respect des droits de la famille et pour atteinte excessive à notre sécurité juridique."
Pas seulement "une affaire d'argent"
Les dossiers sur les successions Jarre et Hallyday présentent de nombreuses similitudes. Maurice Jarre, célèbre compositeur français qui a fait une longue carrière à Hollywood mais qui a également cofondé le Festival d'Avignon, a eu quatre femmes. En 1984, le musicien multi-oscarisé a épousé Fong F. Khong, d'origine malaisienne, qu'il l'a accompagné jusqu'à sa mort, en 2009. Le couple a créé un "trust", régi par la loi californienne qui ignore la réserve héréditaire du droit français.
"L'interdiction d'avoir accès à un effet personnel de son père, voilà ce qui est choquant
"
Décédé en 2009, Maurice Jarre a ainsi légué tous ses biens à sa dernière épouse via le fameux "family trust". Non seulement, Jean-Michel et Stéfanie Jarre n'ont eu le droit à rien, mais ils n'ont aucun droit moral sur l'œuvre de leur père. "Le droit des héritiers n'est pas seulement une affaire d'argent, il touche des domaines bien plus importants que sont la protection des liens familiaux et, pour les créateurs, le droit moral des artistes", explique Jean-Michel Jarre dans sa tribune.
"L'interdiction d'avoir accès, si on le désire, à une photo, à un effet personnel de son père ou de sa mère. Voilà ce qui est choquant", déplore encore le musicien de 69 ans, pionnier de l'électro et sans doute aujourd'hui aussi connu que ne l'était son père dans les années 1970-80.
Un type de requête rare devant la Cour européenne
En septembre 2017, la Cour de cassation avait validé le choix de déshériter Jean-Michel Jarre et sa soeur, sachant que leur père avait organisé sa succession selon le droit californien. La juridication française a en effet jugé que la loi française n'avait pas à s'imposer à la loi californienne, parce que Maurice Jarre avait construit sa vie en Californie depuis longtemps et parce que ses enfants n'étaient pas "dans une situation de précarité économique ou de besoin".
Les deux enfants ont donc décidé de passer à l'étape supérieure. "La requête Jarre/France a été introduite le 21 mars 2018", a confirmé auprès de l'AFP un porte-parole de la CEDH. Ils succèdent ainsi à une autre requête semblable, déposée en mars par les enfants de Michel Colombier, l'arrangeur de Serge Gainsbourg ou Madonna. Ce type de requête est toutefois "inédit" pour la CEDH, a précisé le porte-parole de l'institution, dont les procédures durent généralement aux alentours de trois ou quatre ans.
Dans Le Parisien week-end, Jean-Michel Jarre justifie son choix pour des raisons personnelles, mais aussi patrimoniales. Parmi les arguments avancés, il insiste notamment sur le manque à gagner pour l'Etat français lié aux successions reposant sur des "montages juridiques" à l'étranger ainsi que la succession sur le plan artistique. "Il y a aussi ces dizaines de demandes d'utilisation des oeuvres de notre père qui arrivent chez moi et qui resteront sans réponse", dénonce-t-il. La CEDH aura donc à trancher entre les législations française ou californienne. Ce qui rappelle les termes du débat sur la succession de Johnny Hallyday. La rock star a aussi eu recours au même type de "family trust" pour déshériter Laura Smet et David Hallyday.
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