Vincent Auriol : théoricien méconnu du bicaméralisme
SOMMAIRE
I. — UNE JUSTIFICATION SOCIALE LIBÉRALE DU BICAMÉRALISME
A. — Le rejet d’une conception conservatrice de la chambre haute
B. — L’intégration des intérêts sociaux et régionaux au Parlement
II. — UNE CONCEPTION FÉDÉRALISTE DU BICAMÉRALISME
A. — Les prérogatives de la seconde chambre
B. — Le recrutement de la seconde chambre
La pensée constitutionnelle de Vincent Auriol est méconnue. À l’instar de celle de Jean Jaurès2, elle fut largement occultée par l’intense carrière de son auteur. En effet, pour l’Histoire, Vincent Auriol reste avant tout l’homme politique de la Libération. Celui qui, par sa pratique du pouvoir et son aura de résistant, participa activement à la reconstruction de la France tout en revalorisant la présidence de la République qu’il occupa de 1947 à 19543. Pour autant, le rôle considérable qu’il joua au XXe siècle ne saurait suffire à expliquer les raisons pour lesquelles, les propositions institutionnelles de l’élève de Maurice Hauriou4 apparaissent aujourd’hui à ce point oubliées5. Au-delà du cas spécifique de l’ancien garde des Sceaux, les discours et projets constitutionnels précédant l’élaboration de la IVe République semblent également négligés par l’historiographie. En revenant aux usages de la IIIe, la IVe République a sans conteste masqué la diversité des idées de la résistance qui furent formulées au cours de son[...]
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