Le taux de saturation en oxygène est un indicateur clé permettant de cerner l’état de la santé respiratoire d’un individu. Le connaître peut aider à prévenir les complications de problèmes respiratoires. Cependant, comment peut-on mesurer le taux de saturation en oxygène ? Quelles en sont les normes et interprétations ?

Qu’est-ce que la saturation en oxygène ?

Également désigné par SaO2, le taux de saturation en oxygène, représente la proportion d’oxygène transportée par le sang. Celle-ci permet d’évaluer la fonction vitale du sang, qui est d’oxygéner les tissus et de transporter le dioxyde de carbone. En réalité, la majorité de l’oxygène est transportée dans le sang par l’hémoglobine dans les globules rouges. Une petite quantité est néanmoins transportée par le plasma. Quoi qu’il en soit, il faut noter que l’oxygène sanguin peut s’exprimer de trois manières, à savoir :

• Sa quantité totale dans le sang (CaO2) ;
• Le pourcentage de saturation de l’hémoglobine (SaO2) ;
• La pression exercée par l’oxygène dissout dans le sang (PaO2).

En cas de troubles respiratoires, le sang peut contenir moins d’oxygène et une quantité accrue de dioxyde de carbone. Il peut alors en résulter une perte de conscience. De même, une quantité trop importante d’oxygène dans le sang n’est pas avantageuse pour l’organisme humain. La mesure du taux de saturation est donc indispensable pour une bonne santé.

Comment mesurer le taux de saturation en oxygène ?

La saturation en oxygène peut être mesurée grâce à deux différentes méthodes : une première dite invasive et une seconde non invasive. Il faut déjà souligner que le taux de saturation s’exprime en pourcentage, facilitant ainsi la compréhension de l’état vital du patient. Voici ce qu’il faut retenir de chacune des méthodes.

La méthode invasive

La méthode invasive consiste en un prélèvement de sang dans une artère. Elle constitue la seule qui garantit une mesure précise des gaz du sang et une analyse fiable de l’équilibre acido-basique. Elle permet également de déterminer la pression artérielle en oxygène et en gaz carbonique pour connaître l’état respiratoire d’un individu. À noter que la saturation de l’hémoglobine en oxygène, mesurée par cette méthode, s’exprime en SaO2.

La méthode non invasive

La seconde méthode s’effectue à l’aide d’un oxymètre de pouls ou un saturomètre. En effet, cet appareil très pratique est utilisé de manière non invasive pour mesurer la saturation en oxygène du sang. Il est fréquemment employé dans les hôpitaux pour surveiller les patients en état de détresse respiratoire ou sous oxygène.

En pratique, l’oxymètre de pouls est équipé d’un émetteur et d’un récepteur de lumière permettant de déterminer la saturation sanguine en oxygène. Ce dispositif transmet un rayon lumineux à travers les tissus, notamment le doigt ou l’orteil chez l’adulte. Chez les petits enfants, il s’utilise sur le nez, le lobe d’oreille, la main ou le pied. La saturation de l’hémoglobine en oxygène mesurée par oxymétrie de pouls s’exprime en SpO2, soit la saturation pulsée.

Comment mesurer le taux de saturation en oxygène chez soi ?

Il est possible de mesurer le taux de saturation en oxygène chez soi à l’aide d’un oxymètre, sans se rendre à l’hôpital. Pour le faire, vous devez vous assurer que l’appareil fonctionne correctement et est bien chargé. Ensuite, placez-le sur votre doigt et attendez jusqu’à ce qu’il affiche le résultat de l’analyse.

Pendant ce temps, évitez de bouger le doigt, afin d’obtenir un résultat correct. À l’issue du résultat, vous pourrez les interpréter, selon les indications données dans la suite de cet article. Toutefois, bien que le saturomètre soit un outil efficace, il ne doit pas remplacer l’avis d’un médecin, en cas d’un souci respiratoire.

Quelles sont les normes et les interprétations du taux de saturation en oxygène ?

Mesurée par SpO2, la saturation en oxygène normale varie entre 95% et 100% pour une personne en bonne santé, selon son âge. Si cette valeur est inférieure à 95%, on parle d’une insuffisance d’oxygénation du sang ou hypoxémie. Lorsque le cas est extrême, on parlera d’insuffisance respiratoire lorsque la SpO2 se situe en dessous de 90%.

Chez un jeune adulte en particulier, la saturation artérielle en oxygène normale est comprise entre 96% et 98%. En revanche, chez les personnes de plus de 70 ans, une valeur de 95% est souvent la normale. Si celle-ci est en dessous de 90%, on dira que le senior est en désaturation. Cela signifie que ce dernier a baissé de 4 points par rapport à la valeur initiale.

Pour un enfant, une SpO2 considérée normale est supérieure à 95%. En effet, si sa valeur est inférieure à 94%, cela indique une situation grave et nécessite une hospitalisation immédiate. Il faut préciser que la mesure de la SpO2 est essentielle chez les enfants, car une cyanose apparaît seulement lorsque la SaO2 est en dessous de 75%. Utiliser un oxymètre de pouls fréquemment permet alors de détecter rapidement une hypoxie débutante.

Quid des cas de baisse anormale du taux de saturation en oxygène ?

Lorsque le taux de saturation en oxygène est inférieur à 90%, cela est considéré comme anormalement bas. Cette condition est appelée hypoxie et peut entraîner divers symptômes. Les signes courants comprennent entre autres, la respiration rapide, la toux, la confusion, et la fatigue. L’hypoxie peut également donner lieu à la cyanose, une coloration anormalement bleuâtre de la peau.

Généralement, un taux de saturation bas est causé par des troubles respiratoires, tels que la bronchite chronique, l’asthme, la pneumonie ou la MPOC. Il peut être aussi la résultante d’un accident vasculaire cérébral, d’une crise cardiaque et d’une maladie rénale. Les personnes souffrant de troubles cardiaques sont également plus susceptibles d’être touchées par l’hypoxie.

Pour traiter l’hypoxie, il est important de connaître l’origine du mal, car le traitement dépend de la cause sous-jacente. Dans les cas d’hypoxie légère, un apport plus important en oxygène suffit souvent à rétablir le taux normal. Pour les personnes souffrant d’une affection sous-jacente, il est nécessaire de faire un suivi et un traitement adapté à la cause. Dans les cas extrêmes, une hospitalisation peut s’avérer nécessaire.

Par ailleurs, il n’est pas rare de diagnostiquer chez certaines personnes un taux élevé de saturation en oxygène. Qualifiée d’hyperoxie, cette situation est rare, mais peut survenir chez ceux qui font un usage abusif de l’oxygène à domicile. Il en est de même chez les individus qui développent un trouble génétique appelé syndrome de Liddle.

Il faut noter que les symptômes courants de l’hyperoxie comprennent une respiration rapide, des étourdissements, des nausées, des vomissements, une confusion et une fatigue. Pour le traiter, les médecins recommandent généralement de réduire l’apport en oxygène, puisque cela en est la principale cause. En cas d’hyperoxie suspectée, il est conseillé de consulter un professionnel pour ajuster sa dose d’oxygène.

Dans quels cas une mesure du taux de saturation en oxygène peut-elle être indiquée ?

Le taux de saturation en oxygène est un indicateur clé de la fonction respiratoire chez un patient. En effet, les médecins ont besoin de le surveiller dans certains cas pour assurer une oxygénation adéquate des tissus et organes vitaux. Voici les différentes situations dans lesquelles une mesure du Sa0₂ peut être indiquée.

Analyse de la gravité de la bronchiolite chez le bébé

La bronchiolite est une infection virale courante qui affecte les nourrissons et les jeunes enfants. Elle peut entraîner des symptômes respiratoires graves, comme une toux persistante, une respiration sifflante ou une détresse respiratoire. Dans de telles situations, la mesure de SaO2 est cruciale pour évaluer la gravité de la maladie. À l’issue de l’analyse, une hospitalisation peut s’avérer nécessaire.

Détection d’une éventuelle cardiopathie chez un nouveau-né

Les bébés peuvent être atteints de diverses maladies cardiaques congénitales. Certaines d’entre elles peuvent affecter la circulation sanguine et entraîner des niveaux de SaO2 bas. La mesure de SaO2 est donc importante chez les nouveau-nés pour détecter les problèmes cardiaques et prévenir les complications.

Évaluation de l’efficacité d’un aérosol

Généralement, les aérosols servent à traiter les problèmes respiratoires tels que l’asthme et la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). En effet, la mesure de SaO2 est essentielle pour évaluer l’efficacité du traitement. Cela permet de s’assurer qu’une quantité suffisante d’oxygène est disponible pour les poumons.

Soupçon d’une pathologie respiratoire grave

La mesure du taux de saturation en 0₂ est également importante lorsque des pathologies respiratoires graves sont suspectées. Il peut s’agir de la pneumonie, l’embolie pulmonaire ou l’insuffisance respiratoire. La mesure permet alors de surveiller l’évolution de la maladie et de déterminer si une intervention médicale urgente est nécessaire.

Anesthésie

Pendant l’anesthésie, les médecins doivent surveiller minutieusement le SaO2. En réalité, l’application d’une substance anesthésique peut affecter la fréquence respiratoire et la profondeur dans laquelle le patient respire. En effet, des niveaux suffisants d’oxygène doivent être maintenus durant toute la durée de l’anesthésie pour prévenir les complications respiratoires et cardiaques. Dans ce cadre, les médecins utilisent un oxymètre de pouls pour surveiller la saturation en oxygène du patient.

Intervention chirurgicale immédiate

Pendant une intervention chirurgicale urgente, la saturation en oxygène est également surveillée en permanence. Lorsque les patients subissent une telle intervention, ils peuvent avoir une respiration saccadée ou une difficulté à respirer. Cela peut provoquer une baisse de saturation en oxygène, ce qui peut entraîner des complications cardiovasculaires et pulmonaires. De fait, une mesure du SaO₂ devra se faire.