Maroc : plus de 2000 victimes, des dégâts importants… ce que l’on sait du séisme meurtrier - Le Parisien

Maroc : plus de 2000 victimes, des dégâts importants… ce que l’on sait du séisme meurtrier

Un séisme a frappé le Maroc dans la nuit de vendredi à samedi. Son épicentre se trouvait au sud-ouest de la ville touristique de Marrakech. Le bilan, encore provisoire, fait état de plus de 2000 morts. Un Français fait partie des victimes.

    Le bilan continue de s’alourdir. Au moins 2012 personnes ont trouvé la mort dans le puissant séisme qui a dévasté le Maroc dans la nuit de vendredi à samedi. Samedi soir, le ministère des Affaires étrangères a annoncé qu’un Français a été identifié parmi les victimes. Huit autres sont blessés.

    Que s’est-il passé ?

    Un tremblement de Terre, dont l’épicentre se situait dans la province d’Al-Haouz, au sud-ouest de la ville touristique de Marrakech, a touché le Maroc dans la nuit de vendredi à samedi. La secousse tellurique a été enregistrée à 23h11 heure locale (00h11 en France). Selon l’Institut de géophysique américain (USGS), le séisme était d’une magnitude de 6,8 degrés sur l’échelle de Richter.

    Al Maghribi Al Youm/via REUTERS
    Al Maghribi Al Youm/via REUTERS

    Le bilan, encore provisoire ce samedi soir, fait état de 2012 morts. Les provinces et communes d’Al-Haouz, Marrakech, Ouarzazate, Azilal et Chichaoua ont été particulièrement touchées, a indiqué le gouvernement dans un communiqué.

    Quelle est l’ampleur des dégâts ?

    Il est encore trop tôt pour le dire, mais d’après les médias marocains, il s’agit du plus puissant séisme à frapper le royaume à ce jour. Plusieurs témoins ont rapporté au Parisien que les parties les plus anciennes des villes (les médinas) ainsi que villages de la région montagneuse de l’Atlas avaient subi les dégâts les plus importants.

    Les autorités « ont mobilisé tous les moyens nécessaires pour intervenir et venir en aide aux zones sinistrées », a précisé le ministère de l’Intérieur. Le centre régional de transfusion sanguine à Marrakech a appelé les habitants à se rendre samedi dans ses locaux pour donner leur sang pour les blessés.

    Selon des images circulant sur les réseaux sociaux et des témoins, une partie d’un minaret s’est effondrée sur la célèbre place Jemaa el-Fna, cœur battant de Marrakech, faisant deux blessés. Sur des photos et vidéos publiées par des internautes, on peut voir d’importants débris d’habitations dans les ruelles de la médina de Marrakech. Mais aussi des voitures écrasées par des pierres.

    Des centaines de personnes ont afflué sur la place emblématique de la ville ocre pour y passer la nuit, de crainte de répliques. Certains étaient munis de couvertures, d’autres dormaient à même le sol.

    AFP/Fadel Senna
    AFP/Fadel Senna AFP or licensors

    Outre Marrakech, la secousse a été ressentie à Rabat, Casablanca, Agadir et Essaouira, semant la panique parmi la population. De nombreuses personnes sont sorties dans les rues de ces villes, craignant l’effondrement de leurs habitations, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux.

    Quelles sont les réactions ?

    Les réactions de soutien sont déjà nombreuses et plusieurs pays ont proposé leur aide. « La France se tient prête à aider aux premiers secours », a fait savoir Emmanuel Macron sur le réseau social X. Le Royaume-Uni continue de soutenir les ressortissants britanniques dans la région. Nous nous tenons prêts à aider nos amis marocains de toutes les manières possibles », a écrit le ministre britannique des Affaires étrangères, James Cleverly, sur le même réseau social.

    La cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, a de son côté « appris avec tristesse le bilan tragique du séisme » et a exprimé « sa proximité et sa solidarité avec le Premier ministre » marocain, Aziz Akhannouch. Elle a réaffirmé la « volonté de l’Italie de soutenir le Maroc en cette situation d’urgence ». L’Espagne a, elle aussi, proposé son aide si Rabat « l’estime nécessaire », avec « à la fois des équipes de secours, ce qui est en ce moment le plus important, mais aussi son aide pour la reconstruction, une fois que ce moment sera passé », a annoncé le ministre espagnol des Affaires étrangères, Jose Manuel Albares.

    Très tôt ce samedi matin, le chancelier allemand, Olaf Scholz, avait déjà adressé ses condoléances aux proches des victimes du tremblement de terre « dévastateur ». « Ce sont des nouvelles terribles en provenance du Maroc. (…) Notre compassion va à toutes les personnes touchées par cette catastrophe naturelle », a-t-il écrit sur X (ex-Twitter). Le Premier ministre indien, Narendra Modi, hôte du sommet du G20 réuni ce week-end à New Delhi, s’est dit « extrêmement peiné par les pertes de vies ».

    Du côté de la classe politique française, leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, né à Tanger et qui a passé les 11 premières années de sa vie au Maroc, a dit avoir une « pensée émue pour les Marocains dans le séisme qui les a frappés », évoquant les « souvenirs douloureux du tremblement de terre d’Agadir où tous les hommes de ma famille tangéroise s’étaient mobilisés ».

    Quels sont les précédents ?

    Ce n’est pas la première fois qu’un tremblement de terre meurtrier frappe le Maroc. Le 24 février 2004, un séisme de 6,3 degrés sur l’échelle de Richter avait secoué la province d’Al Hoceima, 400 km au nord-est de Rabat, faisant 628 morts et provoquant d’importants dégâts matériels. Et le 29 février 1960, un tremblement de terre avait détruit Agadir, sur la côte ouest du pays, et fait plus de 12 000 morts, soit un tiers de la population de la ville.