François de Closets : « C’est la jeunesse qui compte, ce n’est pas les vieux ! »

François de Closets : « C’est la jeunesse qui compte, ce n’est pas les vieux ! »

Le journaliste anti-langue de bois refuse que l’on « sacrifie » la jeunesse plus longtemps et plaide pour l’isolement des personnes âgées.

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Temps de lecture : 3 min

 « On arrête ! » Le journaliste François de Closets, 87 ans, a mis les pieds dans le plat en tenant un discours en opposition avec la politique gouvernementale sur la crise du Covid. « Est-il normal de ficher en l'air la vie des futures générations pour les plus de 80 ans ? » s'est-il interrogé sans détour sur le plateau de RMC, mercredi dernier, alors que la menace d'un troisième confinement se précise. Il se dit ainsi favorable au confinement des personnes âgées, soutenant que la vie n'a pas le même prix selon que l'on soit jeune ou plus âgé, les premiers étant plus que jamais prioritaires à ses yeux. « Il est évident que, quand vous arrivez à la fin de votre vie, votre vie n'a pas du tout le même prix que celle d'un jeune qui a 20 ans et qui a sa vie devant lui, soutient de Closets. S'il faut faire des sacrifices, il faut que ce soit le passé au profit de l'avenir. »

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Et de partager son inquiétude sur un troisième confinement qui fragilise la situation économique des plus jeunes, handicape leurs études et bloque un peu plus leur entrée dans la vie active. « Je trouve honteux la façon dont on ne tient pas compte de ce qui va se passer si on fait un troisième confinement, s'agace-t-il. Comment vont-ils trouver du travail ? Comment vont-ils vivre ? C'est ça qui compte, et pas de savoir si l'espérance de vie va reculer de six mois… »

Les vies n'ont pas le même prix

Le journaliste se dit prêt à donner l'exemple et à s'autoconfiner au profit de la nouvelle génération. « Que je vive un peu moins ou un peu plus longtemps, ça n'a aucune importance, confie-t-il. En revanche, la vie de mes petits-enfants, de mes enfants et de toutes ces générations, cela importe. […] Je n'ai pas la solution précise sur ce qu'il faut faire, quel type de confinement, des ségrégations selon l'âge, etc. Je m'interroge simplement sur les principes de base. On est parti sur l'idée que la vie n'a pas de prix mais que toutes les vies ont le même prix. Moi, je vous dis que la vie a un prix et que toutes les vies n'ont pas le même prix ! »

L'idée d'un confinement imposé aux plus fragiles ou aux plus âgés avait été envisagée en mai dernier, mais le gouvernement avait vite fait machine arrière face aux problèmes éthiques, juridiques et sociaux que cette obligation administrative aurait pu engendrer. La mesure reste cependant toujours sur la table, soutenue par certains scientifiques, rejetée par d'autres, plus favorables à un autoconfinement sur la base du volontariat ou la mise en place d'un passeport vaccinal.

À LIRE AUSSI Déconfinement : le grand tabou de l'âge

Caprice des baby-boomers

Pour François de Closets, ces hésitations sont le signe d'une capitulation devant la toute-puissance de l'ancienne génération « gâtée » des baby-boomers. « Les plus de 80 ans, ils ont sacrifié la jeunesse en accumulant des dettes alors qu'ils ont vécu cinquante ans, ce qui n'était jamais arrivé, dans une France sans guerre, alors qu'ils ont vraiment saccagé la nature, poursuit-il sur RMC. Et maintenant, ils disent aux enfants : "Bah, oui, il faudra aussi sacrifier votre vie sur le plan économique parce qu'on voudrait vivre un peu plus longtemps." Je dis non ! » Un coup de gueule dans le droit fil de celui qu'il avait poussé en mai dernier dans Le Monde contre ce qu'il appelait déjà une « génération prédatrice » : « N'éprouvent-ils pas de la gêne, pour ne pas dire de la honte, en regardant leurs enfants et petits-enfants ? »

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Commentaires (191)

  • Gilbert69

    En résumé, c'est bien cette priorité que propose Monsieur de Closets !
    Je suis d'accord avec lui sur les plus de 70 ans, ne pas confiner leur aurait laissé la responsabilité de leur comportement en matière de confinement, puisque le conseil constitutionnel refuse un confinement limité aux seniors. Ils auraient été confrontés aux limites de notre système de santé.
    Et puis, ceux qui n'auraient pas voulu se confiner risquaient de disparaître, soulageant ainsi la sécurité sociale et les caisses de retraite.
    Par contre j'ai plus de 70 ans, et je ne suis pas d'accord avec une partie de l'analyse faite. Nos grands parents et nos parents ont connu une ou deux guerres mondiales, et nous ont élevés avec le souvenir des privations de la guerre. Economiquement, une guerre coûte plus qu'un confinement, et inutile de descendre défiler dans les rues pour en demander la fin. Les jeunes d'une vingtaine d'années ne veulent plus de contraintes, ils revendiquent leur liberté, la vie d'abondance à laquelle ils ont droit. Ils pleurent la bouche pleine et il suffit parfois de regarder ce qu'ils laissent dans leur assiette à la fin d'un repas pour voir qu'ils vivent dans l'abondance.
    Alors, bien sûr, ça va être dur pour eux, mais qu'ils pensent à ce qu'ont vécu leurs grands parents et arrières grands parents.

  • L'inconnue

    Tout à fait d'accord avec Schnookky 31/1 -10 h. 44. NON à toute forme d'eugénisme. Propos inacceptables de F. De Closets. Pour qui se prend- il ?

  • Fantasio22

    Il y a une demi-génération d'écart entre les boomers français, nés grosso modo entre 1946 et 1960, et les plus de 80 ans. Les plus âgés des boomers auront "seulement" 75 ans cette année, les plus jeunes sont encore en activité. La majorité sont encore en très bonne forme... Ce qui ne les empêche pas de se montrer extrêmement prudents. Beaucoup d'entre eux (les retraités) pratiquent un auto-confinement raisonné et raisonnable qui leur permet de mener une vie acceptable sur le plan des contraintes en attendant des jours meilleurs. François de Closets devrait savoir qu'un confinement autoritaire par tranche d'âge est quasi impossible juridiquement et serait surtout horriblement compliqué à appliquer sur le terrain.